Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Une session extraordinaire du Comité Central du FLN sans les "redresseurs"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Une session extraordinaire du Comité Central du FLN sans les "redresseurs"

    On s’attendait à un discours conciliant, en réplique à la déclaration apaisante de Salah Goudjil de la veille, mais Belkhadem surprend tout le monde : «A l’issue de notre deuxième rencontre, j’ai dit à Goudjil que nous n’avons plus grand-chose à nous dire» ! Sauf retournement miraculeux, le dialogue avec les «redresseurs» aura vécu.

    Le SG du Front de libération nationale aura donc choisi, comme tribune, l’ouverture de la session extraordinaire du comité central, hier samedi à l’hôtel Ryadh de Sidi Fredj, à Alger, pour marquer la rentrée politique, la sienne et celle du parti, par une fracassante sortie.

    Certainement dopé par la présence massive des membres du CC ( 298 sur les 350 que compte le parti), Belkhadem opte pour l’offensive. «J’ai pris l’initiative de rencontrer un représentant des mécontents, à savoir Salah Goudjil. Pour essayer de comprendre ce qu’ils veulent. En fait, il s’agit de revendications et non pas de débat autour du programme du parti ou sur ses orientations idéologiques», lancera le SG du FLN en direction d’un CC entièrement acquis. «J’ai demandé à Goudjil de me remettre la liste des membres du comité central dont il conteste la légitimité par exemple. Il en était incapable». Il ajoutera : «J’ai longuement expliqué à Goudjil que les membres du comité central ont été élus par le congrès et que seul ce dernier est habilité à les en exclure, éventuellement. Je lui ai également proposé de venir, lui et son groupe au sein du CC pour que je mette mon mandat à l’épreuve des urnes, à bulletins secrets. Il a refusé».

    Ceci étant, le ton tourne au vitriol, frisant le mépris, dès que Belkhadem évoquera la deuxième rencontre avec Salah Goudjil, d’il y a quelques jours. «A notre deuxième rencontre, j’ai retrouvé chez Goudjil le même discours. Non seulement, il n’y avait rien de nouveau, aucune évolution, mais j’ai eu affaire à un exposé caricatural, redondant et franchement ennuyeux !» Et d’enchaîner : «Il était beaucoup plus question de positionnement et d’élections. Puis il me dit clairement que si on n’accédait pas à ces demandes, ils (les redresseurs, ndlr) sont prêts à confectionner des listes parallèles aux prochaines élections, voire même à aller rejoindre d’autres formations politiques. A ce moment-là, je lui ai répondu que puisque tel était le cas, nous n’avons plus grand-chose à nous dire, lui et moi.»

    Dans une répartition des rôles savamment orchestrée, c’est l’un des dinosaures du FLN, Mustapha Mazouzi, qui ouvre les débats : «Monsieur le SG, je vous propose d’en finir définitivement avec ces sécessionnistes et dès aujourd’hui. Je vous propose que les travaux du comité central prévus sur deux jours prennent fin aujourd’hui même, avec la constitution d’un groupe de travail qui va statuer définitivement sur les cas des ces gens là » ! Une forte ovation couronne cette intervention.

    En réalité, la «proposition» de Mazouzi était une décision prise la veille par Abdelaziz Belkhadem. En fait, deux points étaient inscrits à l’ordre du jour : la stratégie du parti en prévision des prochaines élections et l’état du parti. Convenu entre Belkhadem et Goudjil, ce point consistait en la participation des redresseurs à cette session du comité central où Belkhadem allait annoncer un remaniement dans la composante du bureau politique. «Nous avons supprimé ce point de l’ordre du jour et, avec, la deuxième journée des travaux donc, à la suite de la lettre envoyée par Goudjil à Belkhadem annonçant le boycott des redresseurs», nous explique une source proche de la direction nationale.

    Plus que jamais, la porte du dialogue est définitivement fermée. Et Belkhadem adopte clairement la posture belliqueuse lorsqu’il traite Goudjil et ses compagnons de «simples sous-traitants agissant pour le compte d’autres forces qui finiront par apparaître au grand jour !» «Le SG fait allusion à Mouloud Hamrouche et, à un degré moindre, à Ali Benflis dont les partisans ont d’ailleurs boycotté la réunion aujourd’hui », nous explique un fidèle du ministre d’Etat. En d’autres termes, c’est Abdelaziz Belkhadem, le candidat à la présidentielle, qui s’était exprimé hier…

    Kamel Amarni
Chargement...
X