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Madoum El Hikma

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  • Madoum El Hikma

    Sagesse ne perdure...

    Auteur : Mohammed Ben ‘Ali Ould Errzine

    Interprète : El-Hâchemi Guerouâbi

    Istikhbâr
    Ô mon coeur, rappelle-toi tout le passé;
    D’autres l'ont connu, mais sans comprendre ce qui nous est arrivé.
    Je partageais loyalement l'angoisse de mon ami
    et m'efforçais sans faille de lutter contre le mal.
    Mon secret, divulgué, a fait la joie de mes censeurs, devenant pour eux sujet de commérages.
    Sagacité et expérience m'obligent à dire avec insistance
    aux poètes inspirés : " En l'amitié il ne faut plus croire ! "
    refrain :
    Seule perdure la sagesse de qui étudie la morale des Anciens, sans laquelle l'homme sorti de son sommeil se réveille démuni, en plein désert.
    Hormis ma solitude, ô mon coeur,quel ami me reste-t-il ?
    Le traître qui ourdit se soucie peu de (partager) un repas.
    çiyâh :
    Les bienfaits rejaillissent toujours sur les généreux qui les prodiguent.
    J'ai labouré une terre stérile sans rien récolter ;
    vain fut mon labeur, mais je me dis : << Dieu compensera cette perte. >>
    J'ai tout enduré en silence.
    Que d'années passées en compagnie de mon ami

    qui, à présent, s'éloigne de moi avec dédain !
    bayt
    Il connut le sort du loup qu'avait traqué mon compagnon, le jour où je l'avais emmené chasser la gazelle et la biche, et qu'il m'avait offert; j'en fus heureux, ravi !
    <<Desanimaux sauvages, me dis-je, seul celui-ci manquait à ma collection !>>
    J'aurais alors donné ma vie, ce qui me semblait licite, pour sauver mon bien-aimé de la mort.
    Sa trahison me semblait inconcevable tant notre intimité était grande.
    Pourchassé par mes limiers, il m'a été ramené :
    tel est le sort réservé au traître qui tombe entre mes mains.
    refrain - çiyâh :
    Qu'il fût traître de nature, ce soupçon ne m'effleura jamais.
    Mon amitié a duré tant d'années !
    J'ai veillé tendrement sur sa jeunesse,
    lui enseignant ce qu'il n'aurait jamais appris une vie durant.
    J'étais entièrement à son service, je l'ai tant aimé....
    J'ai fait de mon cœurson refuge.
    Au premier signe, ô mon frère, ses désirs étaient exaucés;
    bayt :
    s'il m'avait demandé la lumière de mes yeux, je la lui aurais offerte et jusqu'à ma vie, plutôt que d'être séparé de lui.
    Qu'il dispose de mon être selon son bon plaisir !
    L'amitié se révèle à de multiples signes, ô combien !
    Un jour contre moi irrité, il se fâcha sans retour.
    Mais interroge-moi donc et je t'éclairerai, sur ce pour quoi tu m'avais sollicité si durement ce jour là ?
    Visage pur, cœur compatissant, je lui prodiguais mes biens.
    Tous les arts dont je dispose sont là pour témoigner (de mes sentiments), ô combien !
    refrain - çiyâh :
    Le traître, je ne croyais pas qu'il s'en irait et qu'il rendrait à ses amis le mal pour le bien.
    Je le demande de nouveau, j'insiste : qu'on me le ramène, tel le loup tiré de sa tanière.
    Mais chaque malheur sur mon chemin entraîne un bien; ma seule crainte était de nuire à sa jeunesse.
    C'est Dieu qui m'a imposé ce tourment.
    bayt :
    J'implore le Créateur d'entendre mes supplications.
    Par les plus Beaux Noms Divins, par la Vérité des Textes étudiés, par la foi en Adam en Noé et en Abraham, ancêtre de tous les messagers de Dieu, par la foi en Moïse, en Mohammed, et en tous les fidèles connus et inconnus, par la lecture nocturne du Coran, par la prière et la volonté, je détruirai jusqu'à la racine du mal.
    Je loue et remercie mon Seigneur, Maître du Royaume Céleste ;
    Il m'a secouru, vengé et apaisé ma douleur.

    par les plus belles servantes.
    C'était une succession de jours heureux, célébrations, fêtes, une profusion incessante de joies.
    Hélas, les jours de bonheur se changèrent en tristesse !
    A quoi bon pleurer sur ces chants d'allégresse (évanouis) ?
    Il a perdu sa fortune, il le sait, emportée par de plus avisés que lui.
    bayt :
    Quand il se remémore ses joies et les félicités d'antan, des larmes ruissellent sur ses joues.
    << Je disposais de chandelles, de coupes, de tapis alentour, de vin exquis, d'un échanson, de courtisanes et de verres dorés sous des coupoles aux perles étincelantes, de divans inconnus en Syrie et en Egypte, et, entre deux arbres d'ébène, face à des rangs de vignes, (j'étais) euphorique; des belles étaient empressées à remplir ma coupe (à mes côtés). "
    refrain - çiyâh :
    On lui jeta un sort pour l'éloigner de moi :
    un envoûteur lui destina des formules maléfiques pourle plonger dans la peine.
    S'il m'avait consulté, je l'aurais soigné, j'aurais détruit le maléfice et annulé ses effets.
    Puisqu'ils'est fourvoyé, laissons-le aller à la dérive, le regard perdu, comme une embarcation sans voile, emportée par les vagues d'une mer déchaînée dans la fureur des vents.

    bayt:
    Captif de cet océan en furie, il est tombé dans cette mer dont il ne sait comment sortir.
    C'est Satan qui l'abusa et le relégua aux confins;
    Il s'est retrouvé sans ami, sans compagnon, sans goût de vivre.
    Que possède-l-il celui qui n'a ni ami ni soutien ?
    Il n'a rien à perdre, il ne connaîtra pas de détérioration, puisqu'il est dépourvu de tout; il sera privé de respect, de gloire et de dignité.
    Celui qui noue amitié avec un homme ou une femme s'expose à l'infortune.
    refrain -çiyâh :
    J'ai informé mon compagnon de faits utiles comme je le ferai avec des êtres sensés, ô mon ami.
    Le beau réside seulement dans les belles actions et un cœur tolérant.
    Un singe te distrairait mieux que la lune inspiratrice (des poètes).
    ô mon coeur, oublie qui t'a dédaigné pour retrouver la sérénité et peu t'importe le sort de qui voulut ma perte !
    Oublieux de mes bienfaits, il vint, violent, éteindre ma chandelle.
    bayt :
    Sans craindre le châtiment du Très-Haut, il me récompensa par le mal, sans redouter que le Seigneur Tout-puissant entende mes malédictions.
    Chaque fois que je le comblais de biens, de fidélité, c'était mon bonheur.
    Il me déçut, et la perfidie alentour attisa ma secrète rancune.
    Me plaindre réjouirait l'homme vil, plein de malveillance.
    J'ai alors enfoui ce secret en mon coeur.
    Que de sanglots étouffés

    J'ai eu beau ruser, je n'ai su éviter cette épreuve ;
    je n'ai pas su ce qui allait m'arriver
    - seuls des amants malheureux auraient pu le savoir.
    refrain -çiyâh :
    J'ai consigné cette histoire pour en faire une leçon à méditer.
    Un maître est toujours béni de ses disciples, par l'écrit et le verbe limpide, en alliés solides comme des éléphants et en sages avisés.
    Celui qui. par la malédiction des Patriarches et des Maîtres,
    fut assailli par la misère, sut trouver la réponse auprès de ses vénérables guides.
    Retenez bien cette leçon :
    ceux qui sont maudits de leurs maîtres, sachez-le, seront humiliés.
    bayt final :
    Qui n'a pas vu l'antique Fès n'arien vu :
    il sera l'objet de rumeurs, ô combien, de Oued Noun à Hmada, comme le fut la Fille du Bûcheron dont les nouvelles traversèrent plaines et montagnes !
    Il y a bien longtemps, hélas, Khaddoudja était valeureuse
    mais elle échangea de l'or précieux contre du cuivre de Sous, à l'instar de celui qui a échangé une hyacinthe
    contre une pierre, la prenant pour un joyau.
    Je salue ceux qui peuvent comprendre mes paraboles, les vénérables, les sages et les poètes géniaux.
    Mon nom est formé des lettres M M H et D et plus clairement exprimé, chérif Ben Ali Ould Errzine de la descendance de Zahra.
    The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!
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