Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'impact incalculable d'une perte du «AAA» américain

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'impact incalculable d'une perte du «AAA» américain

    Catastrophe nucléaire ou non-évènement? Les analystes se demandent si l'éventuelle perte de la prestigieuse note AAA des États-Unis aurait de graves conséquences. Obama prévient que cela ferait augmenter les taux d'intérêt.

    Quelles seraient les conséquences d'une baisse de la note «AAA» américaine? Le risque augmente suite à un désaccord prolongé entre républicains et démocrates sur la gestion de la dette américaine. Le problème peut sembler loin des préoccupations des citoyens, mais le président américain Barack Obama a prévenu: «Si on perd le AAA, tout le monde paiera plus d'impôts. Cela provoquera une hausse des taux d'intérêt, ce qui aurait les mêmes effets qu'une hausse d'impôts sur tous les Américains.» Et de brandir le spectre d'une hausse des taux de crédit automobile, sur les cartes de crédit et dans l'immobilier.
    Les banques prêtent en effet à leurs clients à des taux directement corrélés au rendement des obligations du Trésor. Or, plus la note d'un pays est basse, plus les taux auxquels il doit emprunter augmentent. Selon l'agence de notation Standard & Poor's, la perte du «AAA» pourrait coûter entre 0,25 et 0,5% de hausse de taux aux États-Unis. Une analyse contestée par certains économistes, qui rappellent que le Japon, après avoir vu sa note dégradée au début des années 2000, avait vu au contraire ses taux d'intérêt baisser.
    «Risque zéro»

    Reste que jamais dans l'histoire les États-Unis n'ont perdu leur note prestigieuse, malgré un défaut de paiement technique partiel en 1979 (un petit nombre d'échéances n'avaient pu être honorées dans les temps). Elle symbolisait jusqu'à présent le «risque zéro» pour les marchés, qui pouvaient acheter de la dette américaine en étant certains d'être remboursés.
    Une baisse de la note, véritable changement de paradigme, «aurait un effet sur les actions et le change», prévient Ciaran O'Hagan, stratégiste chez Société Générale. Dans quelle proportion? Difficile à dire. Les États-Unis n'ayant jamais perdu leur prestigieuse note, «le caractère sans précédent de cet abaissement fait qu'il est difficile de déterminer l'ensemble des ramifications sur les marchés financiers et dans l'économie», reconnaît l'agence de notation Fitch.
    Ainsi, il n'est pas certain que les investisseurs de long terme à la recherche de placements sûrs fuient les bons du Trésor américains. Par exemple, les Banques centrales étrangères, qui possèdent 33% de la dette américaine, ne vendront pas leurs titres, affirment les analystes d'UBS après avoir sondé les intéressées. D'après l'agence de notation Fitch, les bons du Trésor garderont à court et moyen terme «leur statut de titre de référence pour les marchés de taux». En clair, il n'y aura pas de panique généralisée sur le marché de la dette américaine.
    Plus qu'une menace pour les États-Unis eux-mêmes, «une dégradation de la note américaine cristalliserait les difficultés de l'ensemble des pays développés, en ouvrant sans doute la voie à la dégradation d'autres pays», analyse Jean-Baptiste Pethe, d'Exane BNP Paribas. Si les États-Unis perdent leur «AAA», la France et le Royaume-Uni pourraient bien suivre. Les États-Unis pourraient alors leur rétorquer, comme le secrétaire d'État au Trésor de Nixon l'avait fait à propos du dollar, qu'«il s'agit de notre note, mais de votre problème».

    Figaro
    And ye shall know the truth and the truth shall make you free.
Chargement...
X