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Chypre touché à son tour par la crise grecque

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    Chypre touché à son tour par la crise grecque
    L'instabilité politique intérieure et les liens économiques avec la Grèce fragilisent la qualité de sa dette, explique Moody's.

    Chypre sera-t-il le prochain pays de la zone euro à nécessiter d'un plan d'aide internationale ? La question est indirectement posée par l'agence de notation Moody's qui, hier, a rabaissé la note de la dette de l'île méditerranéenne de A2 à Baa1, et l'a assortie d'une perspective négative.

    Moody's fournit trois explications à son geste. Premièrement, la position budgétaire de l'île est affaiblie entre autres par la destruction, le 11 juillet, de la centrale électrique de Vassilikos, qui fournit la moitié de l'énergie du pays. Deuxième facteur qui inquiète l'agence, le climat politique interne se détériore, rendant plus difficile au gouvernement de prendre les décisions de consolidation budgétaire qui s'imposent. Bruxelles anticipe à 5,1 % le déficit budgétaire de Chypre en 2011.

    Mais l'élément le plus inquiétant est celui des liens étroits entre le système bancaire de l'île et la Grèce. Les actifs des banques chypriotes représentent à eux seuls environ 600 % du PIB du pays (860 % si l'on intègre les établissements étrangers). Pis, près de 40 % des prêts consentis par le trio de tête des banques de l'île ont été accordés à des résidents grecs. A courte échéance, les institutions financières du pays « devraient rester bien capitalisées », tempère Moody's.

    Les banques chypriotes ne sont pas restées immobiles face à la montée du risque grec. L'an passé, elles ont renforcé leurs capitaux prudentiels et leurs liquidités, accroissant leur capacité d'absorption des chocs. Les banques chypriotes devraient ainsi pouvoir résorber sans casse les pertes qui seront provoquées par la participation des investisseurs privés au deuxième sauvetage d'Athènes. En revanche, à plus longue échéance on ne peut guère exclure qu'elles devront recourir à l'aide publique pour compenser d'éventuelles pertes associées à leur forte exposition à l'économie et à la dette souveraine grecque.

    Le cocktail d'une croissance économique minée, de la déstabilisation durable du système bancaire hypertrophié et d'une crise politique pourrait plonger Chypre dans un scénario à l'irlandaise. Comme dans l'Ile d'émeraude, les finances publiques en sortiraient terrassées si elles devaient être mobilisées pour sauver les banques. Si cette perspective se concrétisait, le gouvernement serait obligé de faire appel au soutien international.

    M. P., Les Echos
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