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La Chine crie au «terrorisme» islamique

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  • La Chine crie au «terrorisme» islamique

    Libération Par CHARLES DANZAC Intérim à Pékin


    L’enquête menée par la police pour déterminer les circonstances et l’origine des violences qui ont fait 19 victimes ce week-end à Kashgar, dans la province du Xinjiang, n’a pas traîné. Quelques heures après les faits, il était certain pour le gouvernement local que les deux attaques, qui interviennent moins de quinze jours après les émeutes de Hotan, étaient des actes «terroristes».

    Samedi, l’agence officielle Xinhua rapportait que, peu avant minuit, des assaillants auraient assassiné un conducteur de camion pour ensuite lancer son véhicule sur la foule. Ils auraient alors sauté du camion pour s’en prendre directement à des passants frappant mortellement neuf d’entre eux, avec leurs couteaux. Dimanche, ce sont cette fois des explosifs qui auraient soufflé un restaurant où les pompiers et forces de l’ordre auraient été attaqués en venant éteindre l’incendie. Un groupe de cinq personnes a surgi de l’hôtel et «attaqué les policiers et des civils», déclare le gouvernement local sur son site web. La police dit avoir tué quatre des assaillants, mais l’interrogatoire des survivants a permis d’établir leur identité. A en croire les autorités, ils sont Ouïghours, la principale ethnie turcophone de la province autonome. Ils viendraient du Pakistan où ils auraient «appris à utiliser des explosifs»dans des camps du groupe Etim, (mouvement islamique du Turkestan oriental), organisation déclarée terroriste par les Etats-Unis en 2002, et que Pékin dit être liée à Al-Qaeda.

    «Diviser». A la différence de l’affaire du scandale du TGV de Wenzhou, les violences au Xinjiang ne suscitent que peu de commentaires dissonants dans la presse chinoise, pour qui ces événements sont beaucoup plus sensibles encore à traiter. Seule la chaîne privée Phoenix TV a souligné que, certes, «des terroristes cherchaient à diviser», mais aussi que les divisions existent déjà entre Chinois hans et ouïghours qui se sentent marginalisés. Et que «la vraie question est celle de la justice sociale». Si les accès de violence sont récurrents dans la région, les liens entre Etim et les Ouïghours semblent marginaux à nombre d’experts. Les organisations de défense des droits de l’homme ont depuis longtemps dénoncé l’alibi que constituait l’accusation de terrorisme islamique dans une région où les rapports entre Pékin et Ouïghours restent problématiques. La mention du Pakistan, avec lequel le gouvernement chinois vient de célébrer «soixante ans d’amitié», au moment où les Etats-Unis prennent leurs distances avec Islamabad, vient opportunément rattacher ces violences au jihadisme international. Et évacue la question du séparatisme local.

    Couvre-feu. Le Xinjiang est la province de toutes les rumeurs et de toutes les manipulations. Hier, jointe par téléphone, la gérante d’un hôtel de Kashgar déclarait que «tout est sûr, et qu’il est possible de se promener sans problème». D’autres sources indiquaient la mise en place d’un couvre-feu et une lourde présence policière. Alors que débute le ramadan, les autorités locales affirment que les «activités religieuses illégales seront stoppées».
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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