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Des sidéens expriment leur colère à Oran

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  • Des sidéens expriment leur colère à Oran

    Des sidéens expriment leur colère à Oran

    Des malades atteints du sida manifestent leur détresse à Oran. Plus de 700 sidéens, qui suivent leur traitement au niveau du service infectieux du CHUO, sont privés depuis plus de trois semaines des antiviraux. Une énième interruption de traitement qui risque d'augmenter la résistance du virus à ce médicament.

    RFI : Professeur Abdelaziz Tadjeddine, vous êtes médecin et président de l’Association de protection contre le sida (APCS) à Oran en Algérie. Aujourd’hui, plusieurs centaines de sidéens d’Algérie se plaignent de ne pas avoir accès aux antirétroviraux. Pourriez-vous, brièvement, exposer le contexte ?

    Abdelaziz Tadjedine : Le contexte de pénurie d’antirétroviraux n’est pas nouveau. Depuis quelques années, cette pénurie devient vraiment récurrente et répétitive. Elle concerne la file la plus active d’Algérie, celle de l’ouest algérien qui comprend seize grandes préfectures de l’ouest et du sud-ouest et tous les malades de cette file active -soit près de 1 700-1 800 personnes recensées en décembre 2010- viennent dans un centre de référence à Oran pour prendre leur traitement normalement ... si les molécules existent! Or, très souvent maintenant, il n’y a pas le cocktail efficace, c’est-à-dire les trois molécules présentes pour une trithérapie comme cela se pratique dans tous les pays du monde.

    RFI : Depuis quand perdure cette situation et pourquoi ?

    A.T. : Depuis 2010, il y a eu deux mois de pénurie et donc en juillet, nous avons vraiment dénoncé cette pénurie. Notre association s’est constituée partie civile auprès du tribunal d’Oran et nous avons dénoncé une non assistance à personnes en danger. Malheureusement à ce jour, nous n’avons pas eu de réponse du côté de cette juridiction qui nous a juste conseillé de nous rapprocher des autorités compétentes, alors que ce sont ces autorités compétentes qui doivent un jour répondre du manque de médicaments : il est de leur devoir de mettre à la disposition des populations les remèdes nécessaires au moment qu’il faut. Cette situation perdure depuis quasiment une année.

    Nous avons certes, en théorie, les moyens financiers de lutter contre la maladie ; l’Etat consacre beaucoup d’argent à la prise en charge globale de la santé des populations et, concernant la lutte contre le sida, un effort important est fait en matière de prise en charge. Mais, dans la réalité, nous sommes confrontés à de gros problèmes de mauvaise gestion des molécules et à un manque de transparence du système lié aux mentalités ; à Oran, qui compte sept files actives, nous ne disposons pas de charges virales et pas de comptage de CD4. Comment peut-on prendre en charge des malades si nous n’avons pas ces éléments basiques dans un pays qui a les potentialités et les possibilités de le faire?

    RFI : S'il y a des ruptures de traitement, les malades ne se fragilisent-ils pas au risque de provoquer des résistances aux médicaments?

    A.T. : Ils risquent qu’on les voit jour après jour dépérir. Parmi les victimes, il y a beaucoup de femmes et ces femmes-là maintenant on les voit mourir à petits feux. Il n’y a pas un autre mot, je ne peux pas dire autre chose. Aujourd’hui elles sombrent dans la mort. Pour cette raison même, dans un milieu hostile, elles ont accepté de sortir de l’anonymat -alors qu'elles sont discriminées- pour crier leur désarroi, crier leur désespoir et pour crier leur souffrance. Et surtout pour dire qu’aujourd’hui, elles ont une grande détermination à aller de l’avant dans la lutte. Il n’est plus question pour elle de se laisser mourir aujourd’hui. Elles veulent vivre dignement et ne pas mourir. Honnêtement, il y a des malades qui sont en danger de mort.

    RFI : Il faut donc un autre regard sur la maladie. Ca semble utile pour éviter justement ce genre de situation. Pensez-vous que les manifestations puissent y participer ?

    A.T. : Bien sûr. Et d’autant plus que les personnes s’organisent, y compris les personnes touchées par le VIH. Actuellement le système s'avère incapable à accompagner les transformations sociales qui sont faites, à les aider à les réguler. C’est ce problème là qui importe. Mais aujourd’hui, le regard change nécessairement. Les gens sont conscients de ce qu'est cette maladie, même si autour de nous on nous parle de malédiction et de punition : les malades du sida savent que parmi eux beaucoup ont été infectés dans le cadre du mariage, dans le cadre des institutions etc.

    Ces personnes comprennent bien qu’il faut qu’elles bougent si elles veulent changer les choses. Elles ne sont pas les seules. Nous, APCS, en tant qu’association de protection contre le sida, au moment où je vous parle, sommes très actifs : ce 4 juillet 2011, une réunion a été organisée avec les personnes touchées, avec le directeur général du CHU et en présence d’un avocat membre de l’association, pour essayer de continuer la pression sur cette pénurie qui dure et perdure et qui doit cesser!

    Par Michèle Diaz
    RFI

  • #2
    Ils risquent qu’on les voit jour après jour dépérir. Parmi les victimes, il y a beaucoup de femmes et ces femmes-là maintenant on les voit mourir à petits feux. Il n’y a pas un autre mot, je ne peux pas dire autre chose. Aujourd’hui elles sombrent dans la mort. Pour cette raison même, dans un milieu hostile, elles ont accepté de sortir de l’anonymat -alors qu'elles sont discriminées- pour crier leur désarroi, crier leur désespoir et pour crier leur souffrance. Et surtout pour dire qu’aujourd’hui, elles ont une grande détermination à aller de l’avant dans la lutte. Il n’est plus question pour elle de se laisser mourir aujourd’hui. Elles veulent vivre dignement et ne pas mourir. Honnêtement, il y a des malades qui sont en danger de mort.

    ecoeurant de lire une reponse pareille....il semble si indifferent...

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