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Au plus haut, le franc suisse fait le bonheur... des Français

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  • Au plus haut, le franc suisse fait le bonheur... des Français

    Au plus haut, le franc suisse fait le bonheur... des Français

    Grâce à l'envolée de la devise helvétique, les 100.000 frontaliers ont vu leur pouvoir d'achat augmenter de 25% depuis juin 2010. De quoi agacer les Suisses qui n'ont droit à aucun coup de pouce. Challenges.fr a mené l'enquête.

    Pour son plus grand malheur, le franc suisse inspire confiance aux marchés. Depuis trois ans, la devise nationale de la Confédération helvétique n’a cessé de se renforcer face à l’euro, passant de 1,63 en à 1,10 euros. Mais ce qui fait le malheur des Suisses, fait en même temps le bonheur de ceux qui y travaillent sans y résider. A commencer par les 100.000 Français dont le pouvoir d'achat s'est véritablement envolé. Une fois sa paie transférée sur son compte en France, un frontalier payé 4.000 francs - le salaire de base en Suisse - disposait, en août 2008, de 2.453 euros par mois. Aujourd'hui, même s'il n'a bénéficié d'aucune augmentation, il perçoit 3.636 euros, soit un gain de 48%.

    Un avantage qui commence à sérieusement agacer côté helvétique. "Depuis juin dernier, le franc s'est apprécié de 25% par rapport l'euro. Une hausse dont ont profité les frontaliers mais pas les Suisses, dont les revenus eux ne progressent pas", souligne Christophe Hans, chef de l’information au Département fédéral de l’économie (DFE).

    Les frontaliers aux anges

    Les frontaliers ne cherchent pas à minimiser l'avantage qu'ils tirent de l'envolée du franc. "C’est que du bonheur pour tout le monde, c’est la première fois que nous atteignons un tel niveau", admet volontiers Alain Geissbulher, agent de maîtrise depuis 1968 aux Usines Métallurgiques de Vallorbe, à quelques kilomètres de son domicile de Courvières, de l’autre côté de la frontière.

    Cette année, son entreprise qui emploie 385 salariés, dont environ 250 français, a embauché à tour de bras – en majorité des français, pour assurer les commandes sur les marchés asiatiques. "Nous sommes néanmoins inquiets sur la situation aux Etats-Unis, l’un de nos principaux importateurs", tempère Alain Geissbulher.

    Car l’économie suisse repose principalement sur ses exportations. L'envolée du franc pèse donc lourdement sur la compétitivité des produits "made in Switzerland". Durant les six premiers mois de l’année, les exportations ont seulement progressé de 4,3%, contre 8,3% l'an passé.

    La semaine de 43 heures

    Du coup, les entreprises, anticipant à court terme une parité entre le franc et l’euro, commencent vouloir se serrer la ceinture. Franke, concepteur de cuisine haut de gamme ; basé à Aarburg en Suisse alémanique, est parvenu à renégocier la convention collective avec le syndicat Angestellte Schweiz (Employés de Suisse). En échange d'un passage de la semaine de travail de 40 à 42,5 heures, le syndicat a obtenu une réduction de 3% des salaires des managers et une garantie anti-licenciements. "Ce n’est pas aux travailleurs d’assurer les risques sur les taux de changes", commente un porte-parole d’Angestellte Schweiz.

    Et la tendance se confirme dans les secteurs qui sont le plus touchés par le ralentissement économique. Lonza, un fabricant bâlois de substances chimiques et biotechnologiques, a décidé d’augmenter de 41 à 43 heures la semaine de travail pour compenser une baisse de 28% de son bénéfice net au premier semestre.

    Les frontaliers payés en euros ?


    S'ils gagnent mieux leur vie, certains frontaliers vont donc devoir aussi passer plus de temps sur leur lieu de travail. Mais il pourrait leur arriver quelque chose de plus fâcheux encore : ne plus être payé en francs mais en euros. Elles en ont le droit. "C’est la particularité de la Suisse, tous les salaires sont négociés par branche pour un maximum de flexibilité. Payer ses salariés en euros est donc possible mais nous ne l’encourageons pas : c’est une question de souveraineté nationale !" explique Christophe Hans.

    Dernièrement, dans une petite commune de Viège (Valais) l’usine de biotechnologies Von Roll Infratec a fait parler d’elle en annonçant son intention de payer sa centaine de salariés frontaliers en euros, à compter du 1er janvier 2012. Contacté par Challenges, l’entreprise n’a pas souhaité réagir.

    Elles sont néanmoins peu nombreuses à avoir franchi le pas. "Payer les frontaliers en euros est loin d’être une solution viable sur le long terme. L’euro pourrait à nouveau remonter", analyse Olivier Crottaz, expert dans le domaine bancaire et dirigeant d’une société de gestion de patrimoine à Lausanne.

    Alors que les doutes continuent de planer sur l'endettement du voisin italien et des pays de la zone euro, la Banque nationale suisse a décidé de réagir cette semaine en baissant ses taux directeurs. Le gouvernement fédéral n'a, lui, pas l'intention d'imposer quoi que ce soit à ses entreprises. "Cela relève du droit privé, c’est à l’employeur de soumettre un nouveau contrat de travail", explique Antje Baertschi, porte-parole du secrétariat à l’économie.

    Les discussions sur une éventuelle interdiction du salaire en euros devraient toutefois resurgir à l'automne prochain, devant le Conseil fédéral qui devra répondre aux interpellations des parlementaires à ce sujet.

    Le Nouvel Observateur

  • #2
    Les frontaliers aux anges

    quand est ce que les frontaliers des pays du maghreb seront ils aux anges ?

    Commentaire


    • #3
      @oukil salah : le rapport ????? -_-
      Ne regrette rien...

      Commentaire

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