L’Europe veut plus de gaz algérien et sera au centre des débats à Bruxelles. l'Algérie va t'elle tirer profit de la crise energétique entre l'Europe et l'Algérie.
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L’Algérie est-elle en train de tirer profit de la crise énergétique entre l’Europe et la Russie ? L’augmentation de la part du gaz algérien dans l’approvisionnement des pays de l’Union européenne sera au centre des discussions de la première session du Conseil d’association entre l’Algérie et l’UE qui se tient aujourd’hui à Bruxelles.
L’Algérie fournit à l’Europe 30% de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70% de ses exportations. Et au moment où l’Europe tente de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du gaz russe, l’Algérie envisage d’augmenter ses exportations de gaz à 85 milliards de m3 à l’horizon 2010.
Lors de sa visite à Bruxelles en février dernier, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a rassuré les Européens: «l’Algérie est disposée à fournir autant de gaz que l’UE en demandera», tout en soulignant que la demande de gaz algérien en provenance d’autres régions est aussi importante. Mais le récent rapprochement entre Alger et Moscou et entre le géant gazier Gazprom et Sonatrach inquiète les Européens qui craignent la création d’une Opep du gaz qui conduira à une augmentation des prix du gaz. Et pour sécuriser leurs approvisionnements en source d’énergie, certains pays de l’UE comme la France prônent la conclusion de contrats long terme avec les pays producteurs. L’UE s’est dotée aussi d’une stratégie énergétique qui reconnaît à l’Algérie un «rôle stratégique» et «croissant», notamment dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL), et préconise l’établissement d’un partenariat stratégique. Cette stratégie vise à assurer à l’Europe la sécurité et la sûreté des approvisionnements, leur régularité et leur prévisibilité. Pour ce faire, l’UE entreprend avec des partenaires énergétiques majeurs, de s’investir dans le cycle exploration - production - transport des hydrocarbures pour assurer le contrôle de toutes les étapes d’approvisionnement. L’UE propose le financement et la technologie, deux facteurs non exclusifs, en plus du volume d’importation régulier et de proximité, et d’autres apports négociés dans les autres secteurs. En outre, la perspective que l’Algérie devienne une voie privilégiée d’exportation des hydrocarbures en provenance d’Afrique (Nigeria surtout), intéresse également l’UE. Cependant, l’UE traversée de nouveau par la résurgence des «nationalismes économiques», n’ouvre pas, en contrepartie, son marché de distribution intérieure, dix fois plus rentable que les opérations d’exportation, à ses gros fournisseurs, comme en témoigne la tension persistante avec la Russie, principal fournisseur de gaz à l’Europe (50% de sa consommation).
Aussi, dans l’attente de la finalisation de ce «partenariat stratégique» (avant la fin de l’année, selon le voeu de l’UE), l’Union européenne et l’Algérie oeuvrent à établir un mémorandum ou protocole d’accord qui fixe les principes communs qui doivent régir cette coopération énergétique. Plus concrètement, les deux parties vont mettre en place un comité mixte d’experts qui traitera notamment du développement des infrastructures énergétiques communes, la coopération technique et technologique, la sécurité et la sûreté des approvisionnements et l’échange d’expertise (jumelage entre autorités de régulation, recherche - développement). Il restera aussi des divergences à mettre sur la table de négociation, dans la mesure où l’exécutif européen se dit opposé aux contrats gaziers à long terme, à la clause de destination finale (bien qu’un accord soit intervenu pour obliger un importateur initial à partager des bénéfices qu’il tirerait d’une revente de gaz importé d’Algérie), et même à la formule d’indexation du prix du gaz sur un panier de brut.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association en septembre dernier, seul l’aspect commercial a prévalu. Les neuf mois d’application du démantèlement des barrières douanières pour 2.042 produits, matières premières et semi-produits sont jugés globalement positifs par les deux parties. Mais à partir du 1er septembre 2007, une autre série de produits «plus sensibles», prévue dans l’annexe 3 de l’accord, sera soumise au même traitement, la levée progressive sur cinq ans des tarifs douaniers. Ce processus montera en cadence jusqu’au démantèlement de toutes les barrières douanières vers 2017, d’où l’intérêt de l’approfondissement de cette coopération pour accompagner ce processus au moindre coût possible. Celle-ci commencera à prendre une forme plus élaborée avec le programme indicatif national pour les années 2007 - 2009. Ce programme inspiré des propositions algériennes, et avalisé par l’UE, prévoit des actions dans les domaines de la diversification de l’économie, des PME-PMI, la justice, l’emploi, l’eau, l’enseignement supérieur et la santé.
Par le quotidien d'Oran.
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L’Algérie est-elle en train de tirer profit de la crise énergétique entre l’Europe et la Russie ? L’augmentation de la part du gaz algérien dans l’approvisionnement des pays de l’Union européenne sera au centre des discussions de la première session du Conseil d’association entre l’Algérie et l’UE qui se tient aujourd’hui à Bruxelles.
L’Algérie fournit à l’Europe 30% de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70% de ses exportations. Et au moment où l’Europe tente de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du gaz russe, l’Algérie envisage d’augmenter ses exportations de gaz à 85 milliards de m3 à l’horizon 2010.
Lors de sa visite à Bruxelles en février dernier, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a rassuré les Européens: «l’Algérie est disposée à fournir autant de gaz que l’UE en demandera», tout en soulignant que la demande de gaz algérien en provenance d’autres régions est aussi importante. Mais le récent rapprochement entre Alger et Moscou et entre le géant gazier Gazprom et Sonatrach inquiète les Européens qui craignent la création d’une Opep du gaz qui conduira à une augmentation des prix du gaz. Et pour sécuriser leurs approvisionnements en source d’énergie, certains pays de l’UE comme la France prônent la conclusion de contrats long terme avec les pays producteurs. L’UE s’est dotée aussi d’une stratégie énergétique qui reconnaît à l’Algérie un «rôle stratégique» et «croissant», notamment dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL), et préconise l’établissement d’un partenariat stratégique. Cette stratégie vise à assurer à l’Europe la sécurité et la sûreté des approvisionnements, leur régularité et leur prévisibilité. Pour ce faire, l’UE entreprend avec des partenaires énergétiques majeurs, de s’investir dans le cycle exploration - production - transport des hydrocarbures pour assurer le contrôle de toutes les étapes d’approvisionnement. L’UE propose le financement et la technologie, deux facteurs non exclusifs, en plus du volume d’importation régulier et de proximité, et d’autres apports négociés dans les autres secteurs. En outre, la perspective que l’Algérie devienne une voie privilégiée d’exportation des hydrocarbures en provenance d’Afrique (Nigeria surtout), intéresse également l’UE. Cependant, l’UE traversée de nouveau par la résurgence des «nationalismes économiques», n’ouvre pas, en contrepartie, son marché de distribution intérieure, dix fois plus rentable que les opérations d’exportation, à ses gros fournisseurs, comme en témoigne la tension persistante avec la Russie, principal fournisseur de gaz à l’Europe (50% de sa consommation).
Aussi, dans l’attente de la finalisation de ce «partenariat stratégique» (avant la fin de l’année, selon le voeu de l’UE), l’Union européenne et l’Algérie oeuvrent à établir un mémorandum ou protocole d’accord qui fixe les principes communs qui doivent régir cette coopération énergétique. Plus concrètement, les deux parties vont mettre en place un comité mixte d’experts qui traitera notamment du développement des infrastructures énergétiques communes, la coopération technique et technologique, la sécurité et la sûreté des approvisionnements et l’échange d’expertise (jumelage entre autorités de régulation, recherche - développement). Il restera aussi des divergences à mettre sur la table de négociation, dans la mesure où l’exécutif européen se dit opposé aux contrats gaziers à long terme, à la clause de destination finale (bien qu’un accord soit intervenu pour obliger un importateur initial à partager des bénéfices qu’il tirerait d’une revente de gaz importé d’Algérie), et même à la formule d’indexation du prix du gaz sur un panier de brut.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association en septembre dernier, seul l’aspect commercial a prévalu. Les neuf mois d’application du démantèlement des barrières douanières pour 2.042 produits, matières premières et semi-produits sont jugés globalement positifs par les deux parties. Mais à partir du 1er septembre 2007, une autre série de produits «plus sensibles», prévue dans l’annexe 3 de l’accord, sera soumise au même traitement, la levée progressive sur cinq ans des tarifs douaniers. Ce processus montera en cadence jusqu’au démantèlement de toutes les barrières douanières vers 2017, d’où l’intérêt de l’approfondissement de cette coopération pour accompagner ce processus au moindre coût possible. Celle-ci commencera à prendre une forme plus élaborée avec le programme indicatif national pour les années 2007 - 2009. Ce programme inspiré des propositions algériennes, et avalisé par l’UE, prévoit des actions dans les domaines de la diversification de l’économie, des PME-PMI, la justice, l’emploi, l’eau, l’enseignement supérieur et la santé.
Par le quotidien d'Oran.
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