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Mobilisation contre la crise, la BCE va racheter des obligations

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  • Mobilisation contre la crise, la BCE va racheter des obligations

    PARIS/FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé dimanche qu'elle allait "mettre en oeuvre activement" son programme de rachats d'obligations pour tenter d'endiguer la crise de la dette qui secoue la zone euro et menace de se propager aux économies espagnoles et italiennes.

    A quelques heures d'une journée qui s'annonce cruciale sur les marchés, l'institution financière européenne n'a pas précisé les pays qui seront concernés par ce rachat de dettes mais tout laisse à penser qu'il pourrait s'agir d'obligations de l'Espagne et l'Italie.

    Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion téléphonique tard dimanche, la BCE a encouragé Madrid et Rome à mettre en place le plus rapidement possible les mesures de redressement des finances publiques annoncées récemment par ces deux pays pour tenter de rassurer les marchés.

    "C'est sur la base de ces estimations que la BCE va mettre en oeuvre activement son programme de rachats d'obligations", écrit la BCE.

    L'absence de rachat d'obligations de l'Italie et de l'Espagne par la BCE pour calmer les prix a été particulièrement sanctionnée par les marchés qui y ont vu le signe de divisions internes préjudiciables.

    Les marchés espèrent voir la BCE entamer dès lundi le rachat d'obligations d'Etat des deux pays afin de stabiliser leurs prix. Les taux d'intérêt italiens et espagnols ont bondi ces derniers jours à leurs plus hauts niveaux en 14 ans.

    COMMUNIQUÉ DE BERLIN ET PARIS

    Dans un communiqué conjoint publié dimanche quelques heures avant la fin de la réunion de la BCE, le président français et la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné "qu'une mise en oeuvre rapide et complète des mesures annoncées est essentielle pour restaurer la confiance des marchés."

    Selon la Corée du Sud, une conférence téléphonique a réuni dimanche matin des responsables financiers du G20, qui regroupe les principales économies mondiales, afin d'évoquer la situation provoquée par les tensions sur la dette dans la zone euro et l'abaissement par Standard & Poor's de la note souveraine des Etats-Unis.

    De source britannique, les ministres des Finances du G7 auront sans doute une réunion téléphonique dimanche soir.

    "Il est très probable que la réunion téléphonique des ministres des Finance du G7 se déroule plus tard ce soir", a déclaré la source à Reuters, disant s'attendre à ce qu'elle se démarre à partir de 21h00 GMT, avant l'ouverture des marchés financiers.

    Le G20 et la Banque centrale européenne se sont activés dans la coulisse pour évaluer les conséquences de la crise de la dette de part et d'autre de l'Atlantique, qui secoue les marchés financiers et fait craindre une rechute des pays occidentaux dans la récession.

    Après de fortes turbulences sur les places financières mondiales, qui ont perdu quelque 2.500 milliards de dollars au cours de la semaine écoulée, dirigeants européens et américains se retrouvent à nouveau contraints de rassurer les investisseurs sur la capacité et la détermination de leurs pays à réduire déficits et dettes publiques.

    PANIQUE DANS LE GOLFE ET EN ISRAËL

    La Bourse saoudienne, la plus importante du monde arabe, a flanché dès samedi, tombant de 5,5% à un plus bas de cinq mois avant d'afficher une hausse infime de 0,08% à la clôture de dimanche.

    Mais c'est à Tel Aviv que le repli a été le plus prononcé avec une chute de 6,99% enregistré par l'indice TA-25 israélien. Le TA-100, plus large, a quant à lui fondu de 7,2%.

    C'est pour éviter que ces phénomènes se reproduisent lundi à Tokyo, puis en Europe et aux Etats-Unis, que les ministres des Finances du G7 devaient également se contacter dimanche.

    Dans son communiqué publié dimanche soir, la BCE juge "fondamental" que les gouvernements se tiennent prêts à activer le Fonds européen de stabilité financière (FESF) sur le marché secondaire quand la transposition dans les pays européens de l'accord du 21 juillet aura été effectuée.

    Une extension de la crise à l'Italie ou à l'Espagne, après les plans de sauvetage accordés à la Grèce, l'Irlande et le Portugal, exigerait aux yeux des observateurs un fort relèvement des capacités de prêt du FESF, doté pour l'heure de 440 milliards d'euros.

    Cités par l'hebdomadaire Der Spiegel, des experts du gouvernement allemand doutent que l'Italie puisse être remise à flot par le FESF même si le fonds voyait ses capacités tripler, car les besoins de Rome sont selon eux trop importants.

    Aux Etats-Unis, l'abaissement de la note souveraine a été dénoncé par le Trésor, qui a estimé que l'agence de notation "oubliait" 2.000 milliards de dollars d'économies budgétaires dans ses calculs.

    A Washington, un conseiller économique de la Maison blanche a déploré la décision de S&P de dégrader la note de la dette américaine, de AAA à AA+, qui pourrait à terme se répercuter sur tous les marchés en augmentant le coût de l'emprunt et en compromettant la perspective d'une reprise durable.

    Les alliés asiatiques des Etats-Unis, Japon et Corée du Sud, ont renouvelé leur confiance dans les bons du Trésor américains, susceptibles de perdre de la valeur.

    Avec Paul Taylor à Paris, Laura McInnis à Washington et les rédactions de Reuters, Jean-Stéphane Brosse, Nicolas Delame et Marine Pennetier pour le service français
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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