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Comme je l'ai dit 3 ans aprés les attentats de Casablanca, il faut se méfier de l'eau qui dort. Et je crois que c'est pas la premiére fois qu'a Fez un touriste a été assasiné.
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Eric Vanseveren a tenu une conférence de presse, persuadé que son fils a été assassiné à Fès par un islamiste.
LE PÈRE de Benjamin Vanseveren, poignardé à mort le 17 février à Fès (Maroc) aux cris d’ « Allah ô Akbar », s’est tu onze mois durant. Il a décidé de rompre le silence hier à Toulouse au cours d’une conférence de presse. Il y a dénoncé les lacunes de l’enquête judiciaire marocaine et a affirmé notamment que la piste d’un crime religieux n’avait pas été suffisamment explorée. Il se dit aujourd’hui « très en colère », tout en précisant que son but « n’est pas de poursuivre les islamistes, mais d’obtenir la justice pour mon fils ». Son avocat, M e Jean-Lou Lévi, a, quant à lui, estimé « très dommageable qu’un certain nombre d’actes d’instruction, nécessaires au vu du dossier, n’aient pas été réalisés ».
Pour la famille Vanseveren, le drame se noue au coeur de la médina de la ville impériale marocaine. Ce 17 février, Monique, 46 ans, son époux et leur fils Benjamin, 17 ans, se promènent paisiblement. Un inconnu surgit dans leur dos. Il frappe Monique Vanseveren dans le bas des reins. Hospitalisée, elle survivra à ses blessures. Benjamin est poignardé dans le dos, se retourne. Touché en plein coeur, il meurt aussitôt. Son père parvient à maîtriser l’assassin.
La version officielle se lézarde
Le meurtre dérange visiblement dans cette région où le tourisme représente une ressource majeure. Le jour même de l’assassinat, le procureur général du roi pour la ville de Fès indique que l’agresseur est « apparemment déséquilibré mental » et toxicomane depuis une dizaine d’années. Menuisier de 29 ans, issu d’une famille nombreuse très pauvre, Abdelilah B. aurait frappé sous l’emprise de la drogue.
Au fil des semaines, et de l’enquête judiciaire marocaine, la version officielle se lézarde pourtant, à mesure que les époux Vanseveren et leur avocat s’investissent dans l’affaire. Toxicomane, Abdelilah B. avait arrêté la drogue depuis plusieurs mois au moment des faits. Dix semaines après le meurtre, il avait menacé de mort un étranger dont il refaisait la maison dans la médina. Motif de ces menaces : quelques bouteilles d’alcool abandonnées trop en évidence selon le menuisier. Autre détail troublant : quelques heures avant de frapper, l’assassin aurait pris un repas rituel, sur le modèle de ceux que prennent les djihadistes avant de passer à l’action.
Le retour d’Abdelilah à un islam rigoriste semble avoir été facilité par l’intervention d’un religieux, animateur d’une école coranique et proche de sa famille. Après les faits, l’assassin aurait lancé à ce religieux : « Si je suis là, c’est à cause de toi. » Ce religieux ainsi que d’autres connaissances de l’assassin auraient été entendus par la police marocaine dans les deux jours ayant suivi les faits. M e Jean-Lou Lévi a demandé à consulter les procès-verbaux d’audition. Selon les policiers marocains, ces procès-verbaux n’existeraient tout simplement pas. La famille Vanseveren se dit quant à elle déterminée à obtenir toute la vérité sur ce qui s’est passé le 17 février 2005 à Fès.
Jean CHICHIZOLA
15 mai 2006, Le Figaro
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Eric Vanseveren a tenu une conférence de presse, persuadé que son fils a été assassiné à Fès par un islamiste.
LE PÈRE de Benjamin Vanseveren, poignardé à mort le 17 février à Fès (Maroc) aux cris d’ « Allah ô Akbar », s’est tu onze mois durant. Il a décidé de rompre le silence hier à Toulouse au cours d’une conférence de presse. Il y a dénoncé les lacunes de l’enquête judiciaire marocaine et a affirmé notamment que la piste d’un crime religieux n’avait pas été suffisamment explorée. Il se dit aujourd’hui « très en colère », tout en précisant que son but « n’est pas de poursuivre les islamistes, mais d’obtenir la justice pour mon fils ». Son avocat, M e Jean-Lou Lévi, a, quant à lui, estimé « très dommageable qu’un certain nombre d’actes d’instruction, nécessaires au vu du dossier, n’aient pas été réalisés ».
Pour la famille Vanseveren, le drame se noue au coeur de la médina de la ville impériale marocaine. Ce 17 février, Monique, 46 ans, son époux et leur fils Benjamin, 17 ans, se promènent paisiblement. Un inconnu surgit dans leur dos. Il frappe Monique Vanseveren dans le bas des reins. Hospitalisée, elle survivra à ses blessures. Benjamin est poignardé dans le dos, se retourne. Touché en plein coeur, il meurt aussitôt. Son père parvient à maîtriser l’assassin.
La version officielle se lézarde
Le meurtre dérange visiblement dans cette région où le tourisme représente une ressource majeure. Le jour même de l’assassinat, le procureur général du roi pour la ville de Fès indique que l’agresseur est « apparemment déséquilibré mental » et toxicomane depuis une dizaine d’années. Menuisier de 29 ans, issu d’une famille nombreuse très pauvre, Abdelilah B. aurait frappé sous l’emprise de la drogue.
Au fil des semaines, et de l’enquête judiciaire marocaine, la version officielle se lézarde pourtant, à mesure que les époux Vanseveren et leur avocat s’investissent dans l’affaire. Toxicomane, Abdelilah B. avait arrêté la drogue depuis plusieurs mois au moment des faits. Dix semaines après le meurtre, il avait menacé de mort un étranger dont il refaisait la maison dans la médina. Motif de ces menaces : quelques bouteilles d’alcool abandonnées trop en évidence selon le menuisier. Autre détail troublant : quelques heures avant de frapper, l’assassin aurait pris un repas rituel, sur le modèle de ceux que prennent les djihadistes avant de passer à l’action.
Le retour d’Abdelilah à un islam rigoriste semble avoir été facilité par l’intervention d’un religieux, animateur d’une école coranique et proche de sa famille. Après les faits, l’assassin aurait lancé à ce religieux : « Si je suis là, c’est à cause de toi. » Ce religieux ainsi que d’autres connaissances de l’assassin auraient été entendus par la police marocaine dans les deux jours ayant suivi les faits. M e Jean-Lou Lévi a demandé à consulter les procès-verbaux d’audition. Selon les policiers marocains, ces procès-verbaux n’existeraient tout simplement pas. La famille Vanseveren se dit quant à elle déterminée à obtenir toute la vérité sur ce qui s’est passé le 17 février 2005 à Fès.
Jean CHICHIZOLA
15 mai 2006, Le Figaro
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