Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Abû Ayyûb Al-Ansârî, que Dieu l’agrée

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Abû Ayyûb Al-Ansârî, que Dieu l’agrée

    Abû Ayyûb Al-Ansârî, que Dieu l’agrée

    Khâlid ibn Zayd ibn Kulayb des Banu Najjar, également connu sous le nom d’Abû Ayyûb (père d’Ayyûb), était l’un des proches compagnons du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Ses relations privilégiées avec le Prophète Muhammad faisaient de nombreux envieux parmi les Ansars (Les "Auxiliaires" - les médinois ayant soutenu les mecquois émigrés).

    Après son départ de la Mecque, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) fut accueilli avec amour et dévotion par les Ansars de Médine. Ils souhaitaient lui témoigner leur attachement en lui réservant le plus chaleureux des accueils.

    Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) s’arrêta d’abord dans les environs de Médine, où il séjourna plusieurs jours. Il commença par y construire une mosquée décrite dans le Coran comme " la mosquée fondée sur la piété (taqwâ) ". (Sourate At-Tawbah 9 :108)

    Ensuite, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) fit son entrée à Médine sur sa chamelle, accompagné des chefs de la ville. Ils aspiraient tous à avoir l’honneur d’héberger le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) chez eux.

    L’un après l’autre, ils se mettaient en travers du chemin de la chamelle l’invitant simplement :

    " Viens chez moi, O Messager de Dieu !
    - Laissez la chamelle, elle est guidée, répondait le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui)".

    La chamelle continua à avancer, suivie de près par les gens de Yathrib. Chaque fois qu’elle dépassait une maison, son propriétaire en était attristé et abattu faisant ainsi naître l’espoir dans le cœur des autres Ansars.

    La chamelle poursuivit de la sorte jusqu’à montrer une hésitation devant la maison d’Abû Ayyûb Al-Ansari. Cependant, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) ne descendit pas. Après un court instant, la chamelle repartit, le Prophète ayant relâché les brides. Rapidement, elle revint sur ses pas et s’arrêta au même point qu’au premier arrêt. Abû Ayyûb était transporté de bonheur. Il sortit accueillir le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) avec un grand enthousiasme. Il se chargea des bagages du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) comme s’il s’agissait du trésor le plus précieux sur terre.

    La maison d’Abû Ayyûb était répartie sur deux étages. Il vida l’étage supérieur de ses biens personnels à l’usage du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) préféra néanmoins rester au niveau inférieur.

    Le soir, le Prophète se retira au rez de chaussée et Abû Ayyûb au premier étage. Lorsque ce dernier ferma la porte, il dit à son épouse :
    " Malheur à nous ! Qu’avons-nous fait là ? Nous sommes au-dessus du Messager de Dieu ! Peut-on marcher au-dessus de lui ? Ne sommes-nous pas un obstacle entre lui et la Révélation (wahy) ? Si c’est le cas, nous sommes perdus ! "

    Dans le doute et l’indécision, le couple était complètement bouleversé. Il ne s’apaisa qu’en se déplaçant vers la partie du bâtiment qui ne chapotait pas directement le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Il s’appliquait également à longer les murs afin d’éviter de " marcher " sur le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui).

    Le matin, Abû Ayyûb dit au Prophète :
    " Par Dieu, ni moi ni Umm Ayyûb n’avons fermé l’œil la nuit dernière".
    Le Prophète l’interrogea sur la raison de son insomnie. Abû Ayyûb expliqua alors son embarras d’être au-dessus du Prophète et sa crainte de gêner une révélation. " Ne t’inquiète pas Abû Ayyûb, dit le Prophète. Nous préférons être à l’étage inférieur en raison du grand nombre de visiteurs".

    Plus tard, Abû Ayyûb racontait : " Nous nous sommes soumis aux souhaits du Prophète. Toutefois, un soir, l’une de nos jarres s’est brisée et l’eau qu’elle contenait s’est répandue sur le sol. Umm Ayyûb et moi-même regardions l’eau. Nous ne possédions qu’un morceau de velours qui nous servait de couverture. Nous l’utilisâmes pour éponger l’eau de crainte qu’elle ne s’infiltre à l’étage du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Le lendemain matin, je suis allé trouver le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) et je lui ai clairement dit que je n’aimais pas être au-dessus de lui. Je lui expliquais ce qui s’était produit la veille au soir. Il accéda à ma demande et nous échangèrent d’étage".

    Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) demeura

    chez Abû Ayyûb pendant environ sept mois, c’est-à-dire le temps de la construction de la mosquée à l’endroit désigné par la chamelle. Lui et sa famille emménagèrent dans les pièces mitoyennes à la mosquée. Quel noble voisin pour Abû Ayyûb !

    Abû Ayyûb aimait le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) de tout son cœur ; de même, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) lui vouait un amour profond. L’un et l’autre ne s’encombraient pas de formalités. Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) considérait la maison d’Abû Ayyûb comme la sienne. L’anecdote suivante permet de juger des relations qu’ils entretenaient.

    Un jour, Abû Bakr, puisse Allah être satisfait de lui, sortit de chez lui au moment le plus chaud de la journée pour se rendre à la mosquée. Il rencontra `Umar sur son chemin qui lui demanda : " Abû Bakr, quelle affaire te fait sortir à cette heure ? ". Abu Bakr expliqua qu’il était sortit de sa maison car il avait terriblement faim. `Umar était également affamé. Le Prophète vint les trouver et leur posa la même question. Ils lui répondirent. Il leur dit alors : " Par Celui qui détient mon âme, seule la faim m’a fait également quitter mon logis. Venez avec moi".

    Ils allèrent chez Abû Ayyûb al-Ansari.

    " Bienvenue au Prophète et à ceux qui l’accompagnent, les accueillit son épouse, Umm Ayyûb.
    - Où est Abû Ayyûb ? s’enquit le Prophète".

    Abû Ayyûb travaillait dans une palmeraie non loin de là. Quand il entendit la voix du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), il rentra précipitamment.

    Il souhaita la bienvenue à ses hôtes. L’heure de leur visite l’étonna. (Abû Ayyûb avait, en effet, coutume de garder chaque jour une part de nourriture pour le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui). Si le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) ne se présentait pas au bout d’un certain délai, Abû Ayyûb donnait la ration à sa famille.) Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) admit que ce n’était pas son heure habituelle.

    Abû Ayyûb sortit chercher une grappe de dattes mêlant des dattes mûres et d’autres non.

    " Je ne voulais pas que tu coupes cela, dit le Prophète. N’aurais-tu pas pu cueillir que des dattes mûres ?
    - O Messager de Dieu, s’il te plaît, mange des deux : du rutab (dattes mûres) et du busr (dattes pas complètement mûres). Je m’en vais égorger un animal pour toi également.
    - Dans ce cas-là, n’égorge pas l’animal qui donne du lait, mit en garde le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui)".

    Abû Ayyûb tua une jeune chèvre. Son épouse, qui était meilleure cuisinière que lui, en cuisina la moitié et grilla l’autre moitié. Une fois prêt, il présenta le repas au Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) et à ses deux compagnons. Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) mit alors un morceau de viande dans un bout de pain et s’adressa à son hôte : " Abû Ayyûb, porte cela à Fatimah. Elle n’a rien mangé de tel depuis des jours".

    Après s’être rassasié, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), méditatif, s’exclama : " Du pain, de la viande, du busr et du rutb ! ". Les larmes coulèrent et il poursuivit ainsi : " C’est une bénédiction généreuse à propos de laquelle vous serez interrogés le Jour du Jugement. Si on vous en propose, mettez-y vos mains et dites bismillâh (Au nom d’Allah) et lorsque vous avez terminé dites alhamdulillah alladhî huwa ashba`ana wa an’ama `alayna " (Louange à Dieu Qui nous a rassasié et Qui nous accorde Ses Bienfaits). Cela vaut mieux. "

    Ce sont là quelques épisodes de la vie d’Abû Ayyûb en temps de paix. Il s’est, par ailleurs, distingué au cours de sa carrière militaire. Il passait tellement de temps sur les champs de bataille qu’on disait de lui qu’il avait prit part à tous les combats du temps du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) à celui de Mu’awiyah à moins d’être engagé dans un autre combat.

    La dernière campagne à laquelle il participa avait été organisée par Mu’awiyah et dirigée par son fils Yazîd contre Constantinople. Abû Ayyûb était alors un vieil homme de presque quatre vingt ans. Toutefois, cela ne l’empêcha pas de rejoindre les rangs des soldats et de traverser les mers pour Allah. Peu après le début de la bataille, Abû Ayyûb tomba malade et dut se retirer.

    Yazîd vint le trouver et lui demanda :
    " As-tu besoin de quelque chose Abû Ayyûb ?
    - Transmets mes salutations aux combattants musulmans et dis-leur : " Abû Ayyûb veut que vous pénétriez aussi loin que possible sur les territoires ennemis. Il demande que vous l’emmeniez avec vous et que vous l’enterriez aux pieds des murs de Constantinople".

    C’était là ses derniers mots.

    L’armée musulmane repoussa les différentes offensives ennemies et finit par atteindre Constantinople. Elle accéda à la requête du Compagnon du Messager d’Allah, en l’inhumant aux pieds de la ville.

    (Les Musulmans assiégèrent la ville pendant quatre ans mais durent finalement se retirer en raison des lourdes pertes).
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...
Chargement...
X