Tout savoir sur la première chaîne sportive marocaine

[sir_tssela3]

Elle commencera à émettre en septembre prochain.
Trois axes majeurs : l’histoire du sport marocain, l’information, le divertissement.
Des émissions seront animées par les stars du sport marocain.
Informations, talk-show, télé-réalité, soirées, magazines, reportages... une grille de programmes aussi riche qu’intéressante.

Après Arrabia (la Quatrième), la toute première chaîne thématique marocaine consacrée à l’éducation et à la culture qui a démarré ses programmes en janvier 2005, le champ de l’audiovisuel public marocain s’enrichira à partir de septembre prochain, sous la tutelle de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), d’une seconde chaîne thématique dédiée exclusivement au sport. Un point commun entre les deux chaînes : l’usage de la darija. L’arabe dialectal marocain sera en effet la langue principale de diffusion. Il n’y a pas de cœur de cible spécifique à cette chaîne, elle est destinée à tous les Marocains et ses promoteurs veulent en faire un outil populaire de promotion du sport, toutes disciplines confondues. Elle diffusera depuis Casablanca en mode numérique terrestre, mais aussi par satellite, mais ne couvrira au départ que 20% du territoire national (Casablanca, Rabat et région) en attendant l’élargissement d’ici la fin 2007 du numérique terrestre sur au moins 75 % du territoire. La direction est confiée à un mordu du sport, Younes Alami, qui a aiguisé ses armes de journaliste dans la presse écrite et audiovisuelle, tant au Maroc qu’en France après avoir décroché un diplôme en gestion.

Qu’apportera-t-elle de nouveau aux Marocains par rapport à la flopée de chaînes sportives satellitaires arabes et internationales (Dubaï TV, Koweït TV, Al Jazira Sport et Eurosport), facilement accessibles ? Younès Alami, en confectionnant sa grille de programmes, est mu par une philosophie qui ambitionne de donner un cachet tout à fait original au nouveau-né de l’audiovisuel marocain : éviter que la chaîne ne se transforme en un robinet d’images, une succession de directs et de championnats, comme on a l’habitude de voir sur d’autres chaînes satellitaires. Il s’agit plutôt, comme il l’explique, de raconter, «des histoires, raconter le Maroc à travers ses sportifs, raconter l’émotion, des tranches de vie. La dimension historique est pour moi fondamentale. J’ai besoin que les gens retrouvent les valeurs que recèle le sport, et, qui, malheureusement, ont tendance à plus ou moins disparaître dans notre société». Lesquelles ? «L’opiniâtreté, le dépassement de soi, l’ambition. La souffrance physique aussi, que déploie tout sportif pour mériter une place sur le podium», répond-il.

la suite de l'article

[Tizinissa]

C’est confirmé. La chaîne sportive Ar-riyadia sera lancée en septembre prochain. L’histoire du sport marocain, l'information et le divertissement constituent l’ossature de ce nouveau-né du paysage audiovisuel marocain. Entretien avec son directeur général.

Menara : Où en êtes-vous dans les préparatifs du lancement de cette nouvelle chaîne ?

Younes Alami : Nous sommes dans les temps, sachant que la chaîne commencera à diffuser dès septembre prochain. Le recrutement des journalistes et du personnel technique est en voie de finalisation et le siège de la chaîne devrait être fin prêt pour la mi-juin. Actuellement, 6 équipes sont en tournage un peu partout au Maroc pour les magazines intemporels (qui ne sont pas liés à l'actualité) et dès samedi une équipe va se diriger vers les USA puis en France et en Espagne pour réaliser un documentaire sur l'équipe nationale de football.

Pouvez nous donner quelques exemples d’émissions phares qui vont constituer l’ossature de la programmation de la chaîne ?

Younes Alami : Je peux citer à titre d’exemple l’émission « Al Ahad Arryadi » (dimanche sport). Elle va être diffusée à partir de 18 heures. Un rendez-vous pour la grande messe du sport marocain : résultats premières images, invités en plateaux (le modèle étant «domenica », l’émission phare de la chaîne italienne « RAI »).
Il y aussi « Hadath Oua Tarikh » (histoire et évènement). Il s’agit d’une soirée thématique du vendredi, liée autant que possible à l’actualité (ex : derby Raja/Wac). Ce documentaire de 52 minutes permettra à travers un portrait d’une star qui a marqué de son empreinte par le passé cet évènement, un documentaire historique, et enfin la rediffusion d’un match ou d’une épreuve mythique, de partir à la découverte de l’histoire du sport marocain. C’est la séquence nostalgie et compréhension historique.

Outre ces deux émissions, il y a aussi « Moustaoudaâ » (vestiaires). Un programme de débat sportif du mardi soir. Elle ne traitera pas uniquement du football. C’est une analyse en plateau, de journalistes qui seront présents de manière récurrente, de l’actualité sportive à froid. Les grands enseignements de la semaine, les bruits de couloirs, les scoops du sport marocain auront la part belle. Elle sera rythmée par des séquences sur nos pros à l’étranger (avec une interview téléphone avec l’un d’entre eux), sur le marché des transferts, sur l’état de préparation de nos athlètes.

« El Hafila » (le bus) et « Annatija » (le résultat) sont deux autres émissions qui enrichiront la grille des programmes. Pour la première, il s’agit d’un grand direct de 26 minutes, dans le bus qui les amène de l’hôtel au stade qui va permettre de découvrir les équipes sportives. Ces émissions seront entièrement tournées en Darija.

Sur quoi misez-vous pour que la chaîne puisse frayer un chemin sur le satellite, où vous devez concurrencer les mastodontes des chaînes sportives genre Al-Jazeera Sport, Dubai TV, etc ?

Younes Alami : Sur la proximité et la promotion du sport et du sportif national. A titre d'exemple, lorsque nous traiterons des championnats internationaux de football, ce sera pour suivre les pros marocains. Nous essaierons d'être le plus proche des aspirations des téléspectateurs marocains.

On raconte que la majorité des journalistes qui vont collaborer avec vous, sont issus de la presse écrite. Y a-t-il à ce point un manque au Maroc en matière de journalistes sport pour la télé ?
Younes Alami : Certes il ya dix journalistes sur 26 qui proviennent de la presse écrite mais ce sont des personnes qui vont avant tout, avoir un rôle d'encadrement et de mise à disposition d'un réseau, au profit de 16 journalistes... formés aux métiers de l'audiovisuel.


Propos recueillis par Youssef Boufous