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Naufrage du Béchar: 15 ans de prison ferme pour le PDG

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  • Naufrage du Béchar: 15 ans de prison ferme pour le PDG

    15 années de prison ferme ont été prononcé à l'encontre du PDG de la compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) Koudil Ali et des quatre autres cadres de la société dans l'affaire du naufrage du "Bechar" ainsi que de l'échouage du vraquier "Batna", appartenant à la compagnie. Le verdict a été rendus tard dans la soirée de mardi à mercredi.

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    Le tribunal criminel de Sidi M’hamed est rentré, hier en fin de journée, en délibérations pour répondre à plus de 300 questions posées par le parquet afin de déterminer la responsabilité des 24 inculpés dans le procès du naufrage du Béchar et de l’échouage du Batna.

    La journée d’hier a été consacrée à la poursuite des plaidoiries. Me Khamkham, avocat de Koudil Ali, l’ex-P-DG de CNAN Group, commencera sa défense par la précision de faits : «Le point de mouillage du Béchar n’était pas celui indiqué selon le zonage du port […] l’ancre scellée dans les rochers peut gêner sa levée […] même avec une grande expérience, un chevronné de la marine peut faire une mauvaise estimation», avant d’affirmer : «Je suis certain que le défunt Bidi a voulu sauver et le navire et son équipage.» Décortiquant l’article 479 du code maritime sur la base duquel est poursuivi son client, l’avocat relève l’inadaptation de cet article avec la situation de M. Koudil : «Les navires étaient en position de mouillage et non de navigation. Ils étaient en bon état de navigabilité et nous ne sommes pas dans le cas du paragraphe 1 de l’article 479.» Pour démontrer la bonne prise en charge de l’équipage, qui avait, rappelons-le, affirmé «souffrir du manque d’eau et de vivres à bord des navires», Me Khamkham présentera au tribunal une grosse chemise contenant les factures de la CNAN en matière de prise en charge dans ce domaine : «Un marin coûte entre 8 et 10 dollars par jour à la compagnie, une ration qui dépasse les normes internationales. Maintenant, ce qui se passe à bord, ce n’est pas du ressort de la CNAN.»

    L’avocat de l’ex-P-DG de la CNAN reviendra, lui également, sur les secours «des organismes qui auraient dû faire leur travail avant le drame. Les gardes-côtes devaient contrôler et l’autorité du port devait repositionner le navire», avant de s’interroger : «Pourquoi signer alors des conventions internationales ?» Me Khamkham éclairera le tribunal sur un point important : «Les hélicoptères qui devaient intervenir ne sont pas de type spécial. Il faut se poser la question alors pourquoi il n’y a pas eu intervention», avant de poursuivre en affirmant : «Si l’Etat n’a pas les moyens d’intervenir, comment la société peut-elle juger une entreprise qui avait elle-même besoin d’aide ?» Me Kadri, avocat de M. Koudil également, a axé sa plaidoirie sur l’importance de la différence entre la responsabilité d’une personne physique et celle d’une personne morale : «Dans l’arrêt de renvoi, je n’ai pas trouvé de quoi est accusé mon client.» Pour ce dernier, «seul, les secours ont failli à leur mission». Il ne manquera pas, pour démontrer la responsabilité de l’autorité portuaire, de présenter au tribunal des factures prouvant que les navires en rade sont pris en charge par le port et de lire l’article de loi où il est clairement spécifié que le port est responsable de la sécurité des navires en rade.

    En faveur de Ammour, le directeur de l’équipement et du technique, Me Bourayou n’a pas cessé de répéter que les vrais responsables du drame ne sont pas présents : «L’armateur, ce n’est pas CNAN Group. Celui qui décide de la vente des navires n’est pas présent dans ce tribunal. Le CPE, le holding ainsi que le ministère des Transports ne sont pas là.» Il poursuivra : «Le Béchar devait rentrer en réparation le 2 novembre. L’ERENAV [entreprise de réparation des navires] décide que ce sera le 25 novembre !» Revenant sur le coup de téléphone que le défunt Bidi avait donné à Benramdani (fonctionnaire de la CNAN), Me Bourayou lit le témoignage de ce dernier en soulignant que le défunt commandant avait déclaré que le moteur du Béchar était bien fonctionnel. Il reviendra ensuite sur l’absence des secours : «Une seule ligne est rédigée concernant la défaillance du CNOSS [Centre national des opérations de secours et de sauvetage] et des gardes-côtes. On veut limiter les responsabilités à un certain niveau. Pourquoi ? Les gardes-côtes dépendent de la Défense. Avec tous les moyens de ce ministère, ils n’ont pas réussi à s’approcher du lieu de la catastrophe ?» s’interroge Me Bourayou en insistant : «Feu Bidi a appelé sept fois la capitainerie suppliant pour avoir des secours. Vers 20h, il a appelé le CNOSS, affirmant que le bateau coulait : nous sombrons, suppliait-il. Avec tout cela, il faut se demander si ce procès ne vise pas à faire oublier tous les rapports, qui n’ont pas été rendu publics, sur les catastrophes de Bab El Oued et de Boumerdès.»

    «Des inculpés idéaux, sur mesure, sont aujourd’hui devant vous. Il n’y a que les petits responsables : ni ministre ni tutelle […].»

    Avant de lever la séance pour les délibérations, le tribunal donne la parole aux inculpés. Koudil dira alors : «Je ne suis pas coupable, je n’ai pas été négligent, je demande au tribunal criminel de ne pas faire une victime en plus des seize. Que Dieu ait leur âme.» Quant aux autres accusés, ils diront : «J’ai confiance dans ce tribunal, confiance dans la justice algérienne, je suis innocent.»

    Par La tribune

  • #2
    Eh bien

    c'est avec ce type de justice que les notions de Responsabilités vont commencé à s'encrer

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    • #3
      Moi je suis pou que les patrons de la compagnie casquent car il n'est pas normal de se taper des salaires de cadres dirigenats sans porter la le poids de la résponsabilitié qui va avec.

      Cela dit il n'es pas normal dans ce procés que les résponsables civiles et militaires en rapport avec le sauvetage n'ainet même pas été ntendu alors qu'ils sont eux aussi concernés. C'est pas trés catholique ca ...
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        Les lampistes...

        Voilà la justice vient de trancher : Cinq cadres de la CNAN sont responsables du nauffrage du Béchar et du Batna, et de la mort des membres de l'équipage, il ne faut pas chercher ailleurs...
        Je me demande si la justice sera vraiment libre un jour...
        Quand le chat n'est pas là, les souris dansent

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