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Ma Sbani Ou M'lek 3aqli d'El hadj El Baqqaly

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  • Ma Sbani Ou M'lek 3aqli d'El hadj El Baqqaly

    voici pour vous un des rares qaçid d'El hadj El Baqqaly, (de la fin XVIIIè, début XIXè) où il chante la Mecque, mais sous les traits d'une belle femme dont il se complaît à dénombrer les charmes!


    ما سباني وملك عقلي غير من خدّه وردي
    عارمي تهليل السلطان الغزالة زهرة
    غرايبي نحكيها لقران ابن علي والبغدادي
    مع المغراوي والنجار مولى الناعورة
    العميري والبرّي والابطال كيف المصمودي
    والشريف العالمي صال من بني عذراء
    الاخضر والمجذوب وابن عروس وابن حمّادي
    ابن آمسايب وابو الاتباق يعشقوا الحضرة
    الموفّق وبالرّحّو مع اِمام البوزيدي
    والغواطي عيسىَ خلاّ كتابه إشارة
    الاسمر والبَلاغي و ابن هبوب متكنّي سعدي
    أصلُه من أولاد سعيدان كان شيخ الشعراء
    بالسّويكَتْ كان كيفِي من الاتراك واصحاب الوندي
    والمحال سرقهم الغرام كيف علي كورة
    جبت لك يا الغزالة في الدّخيل جمع الأوتادي
    قصتي يعلم بها الله عزيز القدرة
    كيف نعمل واش اعمالي معاك يا ضي اثمادي
    فرقتي بالهجرة والتيه من بعد العِشرة

    القدم خدلة فوقُه ساق عاج من نورُه يقدي
    والافخاذ اشوابل فوق الحزام بانت لي مارة.
    والبطن شقّة من الحرير والنوابغ من قصدي؛
    والصدر مصحف لِأَهل العلوم بلا فخرة.
    رقبة صاري في قرصان جاء هديه للهادي؛
    جيدها جيد شرادي جاي سايح في قفره.
    الصباغ آقلمّة والكف صابغ بحناء وردي؛
    والذروع سيوفة والزند والمراشف والغرة.
    اسنان جواهر بين الورد والعكر كبّة ديدي؛
    فمّها خاتم سُليمان عجب الا يطرا.
    والعيون شرادة تحت الهلال معطوف صرندي
    خانها ياقوقة وعلى جبينها عَمّتْ صورة.
    لابسة حلة تاج الزيخات من ذهب مسدّي؛
    رايقة ورقيقة الحروف في الزّين صغيرة.
    لو انجمعت جمع المشرق والمغارب في قصدي؛
    ما وصفوا دوّاح الزايخات العزيزة المسرارة

    آش من ليلة آش من يوم آش من ساعة نفدي؛
    آش من وقت يلقّيني معاك يا سود الضفرة.
    هنا بساطي وكمَل رغبي سعدت ووفَّى مُرادي
    سقيتْني كاس الحب احْلى من كيوس الخمرة.
    بين ابرايق والكيسان خمرنا يسبي شهدي؛
    من شرب كاس من المُدام يرجع للسفرة.
    العلايَمْ كثرت قصفوا الأَسود من قلّةْ سعدي؛
    لزْني الدهر مع المُنافقين والي سمسارة.
    السبوعة ذهبت والجيل ضاق ومضاوا اجوادي؛
    رجعت بين ثعالب وذياب نشرب في المُرّة.
    الرخم صالت والعڤاب راه مجروح يصادي؛
    كم من باز مسامي سور ما صايب نعرة.

    ***

    القوس فوقُه نشّاب إذا نوى يوصل للبعدي؛
    هكذا سيرةْ ناس الغرام ماوجدوا صبرة.
    إسمي الحاج البقَّالي قابض لجامي بيدي؛
    يا الله تنجّي المُريد من كُلّ عثرة.
    إذا ركبت جوادي بين الأبطال سيفي في يدّي
    كيف عنتر ولّى غضبان يبهض بالخزرة



    << Bien qu'il faut absolument être prévenu pour que soit évité l'énorme quiproquo. Bien sûr, "les ignorants" pousseront des cris de joie indécents, des exclamations de satisfaction indiscrète à entendre ces vers "licencieux", pendant que les initiés baisseront les yeux, secoueront la tête, d'un air entendu, esquisseront un sourire indulgent, semblant dire: "Comme vous êtes naïfs! Vous croyez qu'il s'agit d'une vraie femme...et de passion coupable, alors que le poète veut dire...le Temple de Dieu, la beauté spirituelle...l'Idéal suprême!"

    Rien dans le chant ne le dit jamais? Qu'importe, puisque les initiés sont au courant.
    Les cuisses, le ventre, les seins qui viennent de poindre - il faut à tout instant se dire qu'il s'agit d'une allégorie -, les yeux, "les lèvres d'un rouge pourpre et velouté comme l'amante", etc.., autant de comparaisons audacieusement érotiques, et pour tout dire bizzarement lubriques, alors qu'il s'agit d'amour mystique. >>



    The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

  • #2
    ... Magnifique !

    Yaâtik saha Mezzo.

    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

    Commentaire


    • #3
      je t'en prie
      magnifique aussi est l'interpretation de Bouadjadj de ce qcid
      The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

      Commentaire


      • #4
        ... Ah ma t'fakarnich fi Bouadjadj... Khali ramdhane idjouz...

        « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

        Commentaire


        • #5
          Traduction

          Seule une personne aux joues de roses m'a ravi et subjugué l'esprit,
          Ma maîtresse, un ornement de rois, la gazelle du nom de Zahra.
          Je dirai mes ennuis aux hommes tels que Ben Ali et Baghdady,
          ainsi qu'à El-Maghraoui et à Nedjar, ce fin connaisseur;
          Je les dirai aussi à El-Amiri, Elberri et aux autres maîtres comme Elmasmoudy;
          Et au noble El Alami, ce chef de file incontesté, digne des Bani Aadra;
          À Lakhdhar, à Ben Arros, à Ben Hammadi, ainsi qu'à Ben M'sayeb et à Bouletbaq,
          ces fervents amoureux de la "compagnie des initiés".
          Je les dirai aussi, mes peines, à El moueffoq, à Berrahhou, et à l'imam El Bouzidi,
          Et à Aïssa de Laghouat, dont un ouvrage fut une véritable prophétie.
          Je me confierai encore à LaH'mar, à El Balghi, et à Ben Hboub, surnommé Saâdi,
          Parce que ce maître des poètes était originaire de Ouleds Saïd,
          De même Bessouiket, qui comme moi-même pouvait se réclamer des Turcs et des Wendes,
          Et des nobles chevaliers subjugués par l'amour, comme Ali Koura.
          Mes intercesseurs auprès de toi, ô ma gazelle, ce seront tous ces grands maîtres,
          Seul Dieu connaît mon aventure, Lui le Tout-Puissant.
          Comment dois-je faire? Quelles seront mes ressources?
          Pour parvenir jusqu'à toi, ô Lumière de mes yeux?
          Et qui m'impose cette séparation, comme par un arrêt de bannissement,
          et par ton dédain, après notre si longue vie en commun!

          Les jambes de ma bien-aimée, fermes et bien en chairs,
          ont la lumière brillante de l'ivoire;
          Ses cuisses sont comme deux jeunes lionceaux;
          et au-dessus de la taille, j'ai vu des marques de beauté éclatantes;
          Le ventre est comme une pièce de soie, et les seins,
          jeunes et qui viennent à peine de poindre exactement comme je les aime;
          Quant à sa poitrine, ce n'est pas la vanter que de la comparer au "Livre" destiné aux hommes de science.
          Le cou est un mât de vaisseau corsaire, apporté en offrande par son donateur;
          La gorge est celle d'une gazelle, qui marche à l'aventure dans le désert...
          Ses doigts sont comme des qalams, et la paume de sa main,
          teinte de henné, est éclatante comme une rose;
          Et voyez aussi les avant-bras, tels des glaives; et les bras et les lèvres et le front...
          Les dents, ce sont des perles entre les roses, des roses foncées,
          tel le velours d'une amarante qui vient de sortir de son bouton.
          La bouche, c'est pour tout dire le sceau de Salomon,
          merveille à nulle autre pareille.
          Ses yeux décochent leurs flèches, à l'abri sous de magnifiques sourcils
          dont chacun rappelle un beau croissant de lune recourbé
          comme un yatagan de Ceylan.
          Elle a un grain de beauté, une vraie hyacinthe, et un front à l'éclat étincelant.
          Cette reine de toutes les beautés st vêtue de robes de
          soie finement tissées.
          Sa beauté est éclatante, ses traits fins, son teint est celui des jeunes filles...
          Tous les poètes de l'Orient pourraient s'allier à ceux de l'Occident,
          pour faire le portrait de la beauté que je chante.
          Jamais ils ne parviendraient à décrire ma délicieuse bien-aimée.

          Quelle nuit, quelle journée, quel instant en ta compagnie
          ne sera-t-il jamais donné d'acheter à prix d'or?
          Quand donc me sera-t-il possible de te rencontrer,
          ô ma belle aux tresses noires ?...
          Ô voici que le bonheur m'est promis!
          Que mes désirs sont comblés!
          C'est la joie ineffable pour moi!
          Mon but est atteint!
          Tu m'as donné à boire dans la coupe d'amour,
          plus douce que celle du vin.
          Ce vin qui coule pour nous des aiguières dans nos verres
          et nous ravit par sa couleur de miel,
          Vrai nectar, que nous savourons pour aller chaque fois
          ensuite déguster les mets les plus succulents.

          (Malheureusement) les signes avant-coureurs
          deviennent de plus en plus nombreux:
          les lions ont disparu, pour mon malheur!
          Les vicissitudes du sort m'ont réduit au commerce
          des hypocrites et des trafiquants;
          Les lions ont disparu; cette génération est bien appauvrie,
          les hommes de valeur n'étant plus là;
          Me voici aux prises avec les renards et les chacals,
          buvant la coupe amère.
          C'est l'orfraie qui fait la loi maintenant;
          quant à l'aigle, il s'en est allé, blessé et gémissant.
          Maint faucon s'est réfugié au pied du rempart,
          et ne trouve aucun secours. Lorsqu'il le veut,
          le tireur à l'arc envoie sa flèche au but, si éloigné soit-il,
          Ainsi des fervents de l'Amour dont l'impatience est grande...
          Mon nom est EL-HADJ ELBAQQALI; ma bride est toujours dans ma main;
          Puisse Dieu épargner au disciple tous les faux pas.
          Si je monte mon coursier, vous me voyez parmi les braves,
          le glaive à la main;
          Vous diriez Âantara en colère, et dont le regard étincelant
          sème l'épouvante autour de lui.


          (Traduc. M. Belhalfaoui)
          The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

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          • #6
            Très belle qaçida ! Bessah ya h'bibi, la kkaâba n'a ni khdoud werdi ni seins ! Yaou faqou ! Il chante bien une femme.
            Dernière modification par ETTARGUI, 20 août 2011, 02h39.
            Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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            • #7
              Voici un article sur Ma3zouz pour ses fans

              Contrairement à certaines idées reçues largement répandues, le genre « chaâbi » dans toutes ses variantes et le genre « bédoui » puisent leurs origines dans la poésie populaire admirablement bien assimilée et maîtrisée par celui qui a su associer deux concepts apparemment antinomiques en réalisant tout simplement une osmose des plus heureuses entre, d’une part une rusticité bucolique liée à la rudesse naturelle du terroir et l’environnement général dans lesquels évoluaient des poètes comme Mostefa BEN BRAHIM (2) BENGUENOUN, BENGUITOUN etc… et d’autre part une préciosité très citadine inspirée par le raffinement séduisant du « haouzi » cher à BEN-AMSAIB, BEN-SAHLA, BEN-TRIKI … et la beauté envoûtante des descriptions imagées de Mohamed BENSLIMANE avec « Ya Ahl Ezzine El-Fassi » ou de « Chafett Aïni Ya Raoui » de Abdelaziz MEGHRAOUI (17 ° Siècle) par exemple.
              Ceci dit, il n’est pas interdit de penser que le refus de BOUADJADJ de s’aligner ou même de se référer à un modèle quel que soit son charisme, lui aura été soufflé en quelque sorte par le grand HAMADA pour qui les notions d’originalité et de personnalité prennent valeur de culte intangible.
              En effet, ce n’est sûrement pas un hasard si le fruit de ses recherches a fini par suggérer à l’illustre compagnon des cheikhs KHALDI et BENKHEIRA la nécessité de supprimer le 3° flûtiste de l’orchestre. De même qu’il ne paraît pas sans intérêt de signaler cette autre initiative très opportune à l’actif de l’illustre cheikh en introduisant l’usage du « guellal » comme instrument de percussion joué par le chanteur lui-même aux côtés de ses deux flûtistes. Une innovation de très grande portée qui intègre désormais le rythme à la mélodie bédouine, et qui s’est vu adoptée depuis par tous les chanteurs du genre, mais qui paradoxalement ne semble pas avoir suscité la curiosité des chercheurs.
              Il est indéniable que cette initiative aura contribué à conférer à ce style une plus grande musicalité en l’expurgeant notamment de son aspect monotone et de son apparence uniforme. En effet la mélodie du chant bédoui est généralement structurée selon une gamme ne dépassant jamais quatre à cinq notes – (au lieu de sept que comporte une portée) – d’où cette impression monochromatique qui peut être perçue par certaines oreilles non habituées.
              C’est ainsi que tout le monde s’accorde à reconnaître que Cheikh HAMADA a su forger son propre style en créant un genre bien à lui au cours de sa longue carrière. Et ceci a dû donner, à n’en point douter, bien des idées dans ce sens au jeune Maâzouz, confronté lui aussi au même souci de ne pas céder aux solutions de facilité, ce qui est tout à fait conforme à sa forte personnalité et une indépendance d’esprit des plus remarquables.
              Aussi est-il heureux de constater que le mérite du Cheikh HAMADA n’est pas passé inaperçu. Ceci transparaît nettement à travers les manifestations et les hommages non usurpés qui lui sont rendus de temps à autre par différentes collectivités, institutions, associations etc…
              Mais depuis, qu’est devenue cette fébrilité artistique, ce bouillonnement culturel qui naguère agitait agréablement la cité de BENTOBDJI et de Sidi LAKHDAR en cette période bénie, fortement marquée par le faste et la splendeur de la fécondité de l’esprit. Jugez plutôt : Déclamation de poésie populaire ; hommage au dramaturge Kaki OULD-ABDERRAHMANE ; tables rondes sur les arts plastiques animées par le regretté Mohamed KHEDDA ; expositions de peinture par des artistes comme ZERHOUNI, OULHACI, ZERROUKI entre autres, représentations théâtrales avec les comédiens en herbe des associations El-ICHARA et El-MOUDJA, danses populaires exécutées par les petits rats du Ballet national et j’en passe…
              Plaise à Dieu que les concerts musicaux présentés périodiquement par des associations telles que Ibnou-Badja, Fen-Ou-Nachat et Mesk-El-Ghanaïm puissent combler une disette culturelle des plus pesantes aux yeux d’un public insatiable et tout épris de beauté spirituelle.
              Hélas Cheikh HAMADA devait s’éteindre un 9 Avril 1968, quelques mois seulement après avoir accompli le 5° dogme de l’Islam, au terme d’une vie bien remplie consacrée entièrement à la poésie populaire et au chant bédoui auquel son nom restera associé à jamais. C’est d’ailleurs à cette heureuse occasion que je lui ai rendu personnellement, comme il est de coutume, une dernière visite de courtoisie à son retour de la Mecque, dans sa villa sise à Mostaganem dans la cité qui porte son nom en hommage à ses deux fils tombés au Champ d’honneur.
              Très affaibli par la maladie et la fatigue du voyage, le cheikh nous fit l’amitié, mon père et moi, de nous recevoir quand même, dans sa chambre à coucher pendant quelques minutes durant lesquelles il nous inonda de bénédictions et de prières tout en étant alité mais parfaitement lucide et toujours avenant.
              Il s’imposa alors une stricte vie d’ascète dans la solitude et la piété à telle enseigne qu’au jour de son décès, il n’avait pas quitté une seule fois son domicile depuis son retour de pèlerinage en terre sainte.
              Et de BOUADJADJ (3), qu’en est-il ?
              Pour ce qui est de Cheikh Maâzouz comme aiment à l’appeler familièrement les Mostaganémois, après la cuvée miraculeuse formée dans le sillage de Hadj M’hamed EL-ANKA (4) par des géants immortels de la stature de Hadj MENOUER (5), Hadj M’RIZEQ (6), KHELIFA Belkacem (7) entre autres, eux-mêmes suivis par toute une génération de jeunes loups apprivoisés à l’image des regrettés H’SISSEN (8), Omar MEKRAZA, Mohamed BOURAHLA de Koléa et tant d’autres, il n’est pas exagéré du tout de situer Cheikh Maâzouz au sommet de la pyramide représentée par le dernier carré des grands de la chanson « chaâbie » en cette fin du 20° Siècle.
              En effet forgé au contact de chanteurs émérites comme cheikh Tedjini BERRAZEM (9) sous la conduite vigilante de cheikh Abderrahmane BENAÏSSA (10) – (le seul maître qu’il reconnaisse) – lesquels pratiquaient tous deux le genre « moghrabi » authentique légué par des monstres sacrés tels El-MAGHRAOUI, BENSLIMANE, El-ALAMI, M’BAREK ESSOUSSI …. et ne consentant aucune concession à une quelconque modernité excessive ni fioritures inutiles, BOUADJADJ sut parfaitement conserver au « chaâbi » son cachet originel et son caractère authentique par un choix judicieux de textes assortis d’une composition musicale des plus appropriées et surtout sans plagiat au point où il réussit, tel un magicien chevronné, le tour de force d’unir en parfaite symbiose une jeunesse avide de rythmes et de couleur locale avec la vieille garde plus sensible à une thématique élaborée des grandes circonstances dans un enchantement partagé.
              D’ailleurs ce n’est pas un hasard si son répertoire est en perpétuel mouvement et que des « qacidas » empreintes d’un grand lyrisme de la plume de Sidi Lakhdar BENKHELOUF (11) ou de BEN-AMSAÏB (12) par exemple côtoient allègrement et sans complexe des œuvres plus aérées ou plus légères de Mohamed NEDJAR avec « ghedder kasssek ya nadim « ou de Djilali M’TIRED dans « kholkhal Aouicha » par exemple.
              Toutefois le mérite le plus significatif de Maâzouz et sa force prodigieuse résident indubitablement dans son intelligence et sa volonté extraordinaire qui l’ont conduit à refuser systématiquement toute ressemblance avec une idole préexistante quel que soit son éclat ou sa notoriété, préférant rester égal à lui-même depuis ses tout débuts dans ce métier difficile.
              Effectivement, tout en vouant un profond respect et une admiration sans égale à l’auteur de l’immortel « El-Hmam elli oualeftou mcha âliya », il n’a jamais succombé à la tentation très répandue dans la sphère artistique, de mimer ou de vouloir imiter la façon de chanter, les faits et gestes ou encore la présentation sur scène et l’habillement de l’illustre précurseur de notre « chaâbi » national, bien au contraire.
              Aussi, n’est-il pas surprenant de constater que sa personnalité, sa volonté et sa force de caractère le mèneront tout naturellement à créer son propre style qui, tout en puisant la sève de son inspiration créatrice dans les profondeurs abyssales établies par les précurseurs authentiques, continuera à s’identifier à son auteur au point de s’imposer aux côtés des autres styles qui font toute la beauté et la richesse de ce genre populaire en perpétuelle mutation connu sous la dénomination générique de « Chaâbi « tout court.
              Enfin et surtout, il n’est pas inutile de souligner que la mémoire prodigieuse de Maâzouz BOUADJADJ aura été déterminante dans cette fécondité fabuleuse de l’artiste qui, est-il besoin de le rappeler, s’est fait un point d’honneur de s’interdire toute présentation sur scène en public ou sur le petit écran avec un pupitre sous les yeux. Ce sera peut-être le seul point commun avec tous les grands qui l’ont devancé depuis EL-ANKA, Hadj MENOUER, Hadj M’RIZEQ et j’en passe. C’est assurément un point de passage obligé pour pénétrer dans le sérail, cet espace très hermétique et oh combien convoité de ces immortels qui nous font tant rêver et que nous admirons tellement.
              Or là-dessus, tout comme Cheikh HAMADA, force est de constater que Maâzouz BOUADJADJ a réussi un pari des plus difficiles : celui de s’imposer sans complexe aux côtés de tous ces géants par la seule force de son travail, de son courage et de sa volonté en s’affirmant comme un digne successeur, bien plus encore, comme un modèle sérieux pour les générations montantes, dans un domaine où il n’est certes pas aisé de se faire un nom comme celui des cheikhs HAMADA, BOUADJADJ et tous les autres qui les ont devancés.



              Par Moulay Ahmed BENKRIZI *
              The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

              Commentaire


              • #8
                les references

                1) GOUAÏCHE Mohamed dit Hamada : Né en 1889 à Blad-Touahria, près de Mostaganem, il mourut le 9-4-1968 et fut inhumé au cimetière de Tigditt en présence d’une foule estimée à plusieurs milliers de personnes.
                2) Mostefa BEN-BRAHIM : Poète de Melhoun né en 18OO dans la région de Sidi Bel Abbès, mort en 1868.
                3) Maâzouz BOUADJADJ : Chanteur chaâbi né le 16-1-1935 à Mostaganem.
                4) EL-ANKA : Mohamed Idir Ouarab HALOU est né le 20-5-1907 à Alger. Elève de SAÏDJI Mustapha dit Cheikh Nador (né le 3-4-1874 à Bouzaréah, mort à Cherchell le 19-5-1926) et de KEHIOUDJI (demi-frère de Hadj M’RIZEQ et du comédien Rouiched AYAD). Partant du genre « Moghrabi », il réussit à façonner un genre hybride baptisé « Chaâbi » ; il enseigna au Conservatoire d’Alger et mourut le 23-11-1978 laissant un grand nombre de disciples dont les chanteurs Hassen SAÏD, Abdelkader CHERCHEM, Mehdi TAMACHE etc…
                5) Hadj Menouer 1893-1962 : Disciple de EL-ANKA qu’il accompagnait souvent au Tar, Hadj Menouer KERRAR fut un grand chanteur chaâbi à la voix puissante et agréable et jouissant en outre d’une mémoire prodigieuse.
                6) Hadj M’rizeq : De son vrai nom CHAÏB Arezki, ce chanteur spécialisé dans les genres « Moghrabi » authentique, « Haouzi » et « Âroubi » est né en 1912 à Alger et mourut le 12-2-1955.
                7) KHELIFA Belkacem : Originaire de Bou-Sâada, ce chanteur à la voix grave et envoûtante est né à Koléa en 1907 et mourut le 4-11-1951 dans la Casbah d’Alger.
                8) LARBI Hassen dit H’sissen 1929-1956 : Chanteur algérois très populaire et grand ami de cheikh Tedjini qui le pourvoyait souvent en qassaïd et en mélodies.
                9) Tedjini BERRAZEM : Né en 1923 à Mostaganem et neveu de cheikh Abderrahmane BENAÏSSA, ce chanteur était fortement influencé par Hadj M’RIZEQ dans les genres Haouzi et Moghrabi et mourut en 1961.
                10) Abderrahmane BENAÏSSA : Né en 1895 à Mostaganem il se rendit plusieurs fois au Maroc, ce qui lui permit d’enrichir son répertoire par un grand nombre de poèmes « Melhoun ». Il mourut en 1958.
                11) Sidi Lakhdar BENKHELOUF : Barde, soufi et grand guerrier né à la fin du 15° Siècle après J.C. dans la Wilaya de Mostaganem, il mourut au début du 17° Siècle à l’âge de 125 ans. Poète prolfique, il prit part à la bataille victorieuse de Mazagran contre les troupes espagnoles dirigées par le Comte D’ALCAUDETE le 26 Août 1558.
                12) BEN-AM-SAÏB : Grand poète « Haouzi » de la région de Tlemcen mort en 1768.
                The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

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                • #9
                  ... Merci Mezzo... les fans de Cheikh Maâzouz te remercient infiniment... Allah Yatawal aâmrou !


                  Article intéressant... Yaâtik essaha.






                  (pas de photo de Maâzouz ? )
                  « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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                  • #10
                    jeune wella vieux?
                    The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

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                    • #11
                      ... Wahada récente... wa numro madabik...

                      « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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                      • #12
                        [IMG]http://s3.e-************/2010/11/30/12/bouadjadj-.jpeg[/IMG]


                        ma3andiche tilifoune.... t'habi na3tik ladrissa?
                        The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

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                        • #13
                          ... S'il te plaît... oui !

                          « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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                          • #14
                            Great merci beaucoup

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                            • #15
                              message destiné a un autre sujet
                              Dernière modification par BabaMerzoug, 04 décembre 2011, 17h08.

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