Pays amazighophone, le Maroc vient de reconnaître le berbère comme langue officielle. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les liens entre les militants algériens et marocains ne sont pas denses. Les constructions nationales, neuves et fragiles, sont une des explications de ce cloisonnement entre sociétés civiles. Un homme de la trempe de Mohamed Chafik, l’équivalent d’un Mouloud Mammeri, demeure en Algérie un illustre inconnu en dehors de quelques cercles d’initiés. Nous proposons de vous le faire découvrir à travers un bref aperçu de son parcours.
Né le 17 septembre 1926 à Ayth Sadden, prés de Fès, dans le Moyen-Atlas, Mohamed Chafik a fréquenté le célèbre collège franco-berbère d’Azrou. En 1944, il participa aux grèves qui accompagnèrent la publication du Manifeste de l’Istiqlal et entendait déjà sauvegarder la singularité de sa culture ancestrale. Contrairement à la quasi-totalité de ses condisciples, il refusa de poursuivre une carrière militaire. Il rejetait de toutes ses forces la division des tâches au Maroc où les Berbères, par l’entremise d’Azrou, servaient de bras séculier au Makhzen et de chair à canon.
Mohammed Chafik a obtenu un diplôme en langue arabe, un certificat en langue amazighe, une licence en histoire et un diplôme professionnel en inspection pédagogique. Il ne cessa depuis de mener une carrière institutionnelle et de prendre des positions dissonantes pour la défense et la promotion du berbère.
Un hussard noir au Royaume
Au début de sa carrière professionnelle, il a travaillé comme enseignant du primaire dans la région de Demnat. En cette qualité, il s’est intéressé à la scolarisation de la fille issue du monde rural en établissant les premières classes dans le village Taysa en 1955. Il a enseigné aussi à l’Institut des filles musulmanes à Fès.
À l’indépendance, il est affecté en tant qu’inspecteur de l’enseignement primaire dans différentes villes marocaines avant d’être promu inspecteur régional en 1959, puis inspecteur général de l’enseignement primaire en 1963. En 1967, il est devenu inspecteur principal, coordinateur d’histoire et de géographie. Tel un hussard noir de la République en France qui a épousé son métier d’enseignant comme un sacerdoce pour arracher les enfants à l’église et les mettre à l’école gratuite et obligatoire, Chafik voulait à la fois un enseignement public de qualité et de lutte forcenée contre l’analphabétisme. Il sait que l’on ne combat les ténèbres que par l’acquisition du savoir et l’accès aux connaissances multiples et variées. La fille marocaine doit être la première à bénéficier des “Lumières”. Comme Germaine Tillion, dans son constat sur la femme musulmane à travers une large observation débutée dans les Aurès, il croit que la marginalisation de la gent féminine condamne la société à la clochardisation.
Durant sa longue carrière, Mohamed Chafik a enseigné l’arabe, le français, l’histoire, la traduction, les sciences de l’éducation, la psychopédagogie. En 1970, Mohamed Chafik a occupé le poste de secrétaire d’État chargé de l’Enseignement secondaire, technique, supérieur et de la Formation des cadres. Il a gardé le même titre dans le gouvernement formé en août 1971. Du 13 avril au 19 novembre de la même année, il est chargé de mission auprès du Cabinet royal puis de 1976 à 1982, il dirigea en parallèle le collège royal. C’est durant cette période qu’il lance une réflexion célèbre sur la nécessité de l’enseignement et de l’apprentissage du berbère pour l’ensemble des Marocains, soit l’année 1979.
Né le 17 septembre 1926 à Ayth Sadden, prés de Fès, dans le Moyen-Atlas, Mohamed Chafik a fréquenté le célèbre collège franco-berbère d’Azrou. En 1944, il participa aux grèves qui accompagnèrent la publication du Manifeste de l’Istiqlal et entendait déjà sauvegarder la singularité de sa culture ancestrale. Contrairement à la quasi-totalité de ses condisciples, il refusa de poursuivre une carrière militaire. Il rejetait de toutes ses forces la division des tâches au Maroc où les Berbères, par l’entremise d’Azrou, servaient de bras séculier au Makhzen et de chair à canon.
Mohammed Chafik a obtenu un diplôme en langue arabe, un certificat en langue amazighe, une licence en histoire et un diplôme professionnel en inspection pédagogique. Il ne cessa depuis de mener une carrière institutionnelle et de prendre des positions dissonantes pour la défense et la promotion du berbère.
Un hussard noir au Royaume
Au début de sa carrière professionnelle, il a travaillé comme enseignant du primaire dans la région de Demnat. En cette qualité, il s’est intéressé à la scolarisation de la fille issue du monde rural en établissant les premières classes dans le village Taysa en 1955. Il a enseigné aussi à l’Institut des filles musulmanes à Fès.
À l’indépendance, il est affecté en tant qu’inspecteur de l’enseignement primaire dans différentes villes marocaines avant d’être promu inspecteur régional en 1959, puis inspecteur général de l’enseignement primaire en 1963. En 1967, il est devenu inspecteur principal, coordinateur d’histoire et de géographie. Tel un hussard noir de la République en France qui a épousé son métier d’enseignant comme un sacerdoce pour arracher les enfants à l’église et les mettre à l’école gratuite et obligatoire, Chafik voulait à la fois un enseignement public de qualité et de lutte forcenée contre l’analphabétisme. Il sait que l’on ne combat les ténèbres que par l’acquisition du savoir et l’accès aux connaissances multiples et variées. La fille marocaine doit être la première à bénéficier des “Lumières”. Comme Germaine Tillion, dans son constat sur la femme musulmane à travers une large observation débutée dans les Aurès, il croit que la marginalisation de la gent féminine condamne la société à la clochardisation.
Durant sa longue carrière, Mohamed Chafik a enseigné l’arabe, le français, l’histoire, la traduction, les sciences de l’éducation, la psychopédagogie. En 1970, Mohamed Chafik a occupé le poste de secrétaire d’État chargé de l’Enseignement secondaire, technique, supérieur et de la Formation des cadres. Il a gardé le même titre dans le gouvernement formé en août 1971. Du 13 avril au 19 novembre de la même année, il est chargé de mission auprès du Cabinet royal puis de 1976 à 1982, il dirigea en parallèle le collège royal. C’est durant cette période qu’il lance une réflexion célèbre sur la nécessité de l’enseignement et de l’apprentissage du berbère pour l’ensemble des Marocains, soit l’année 1979.
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