Khabbâb Ibn Al-Aratt, que Dieu l’agrée
Une femme du nom de Umm `Ammâr de la tribu des Khuza`a de la Mecque se rendit un jour au marché aux esclaves. Elle souhaitait y acquérir un jeune homme pour ses corvées ménagères et comptait également utiliser son labeur pour en tirer profit. Alors qu’elle scrutait les visages de ceux qui étaient présentés à la vente, ses yeux se posèrent sur un garçon qui n’avait pas atteint 13 ans. Elle vit qu’il était fort et en bonne santé, son visage montrait des signes évidents d’intelligence. Elle n’hésita pas davantage et l’acheta. Elle paya et s’en alla emmenant sa nouvelle acquisition.
Sur le chemin du retour, Umm `Ammâr se tourna vers le garçon et le dialogue suivant s’engagea :
"Comment t’appelles-tu, mon garçon ?
- Khabbâb.
- Quel est le nom de ton père ?
- Al-Arath.
- D’où viens-tu ?
- De Najd.
- Mais alors, tu es arabe !
- Oui, de la tribu des Banû Tamîm.
- Comment es-tu donc tombé entre les mains des vendeurs d’esclaves de La Mecque ?
- Une des tribus arabes a envahi nos terres. Ils ont pris notre bétail et capturé les femmes et les enfants. Je fus de ceux-là. Je suis passé d’une main à l’autre avant d’arriver à La Mecque."
Umm `Ammâr plaça le jeune garçon comme apprenti chez un des maréchaux-ferrant de La Mecque afin qu’il y apprenne à fabriquer des sabres. Le jeune garçon apprenait vite et bien. Il devint rapidement un expert de la profession. Lorsqu’il fut assez fort, Umm `Ammâr l’établit dans une échoppe lui fournissant tous les outils et tout l’équipement nécessaires à la fabrication des sabres. En peu de temps, il devint célèbre dans toute La Mecque pour son tour de main. De plus, les gens aimaient traiter avec lui à cause de son honnêteté et de son intégrité. Umm `Ammâr gagna beaucoup d’argent grâce à lui et exploita ses talents tant qu’elle put.
Malgré sa jeunesse, Khabbâb manifestait une intelligence unique et une grande sagesse. Souvent lorsqu’il avait fini son travail et qu’il se retrouvait seul, il réfléchissait sur l’état de la société arabe, profondément corrompue. Il était consterné par la vaine errance, l’ignorance et la tyrannie qu’il constatait. Il était lui-même une victime de cette tyrannie et il se disait :
- Après ces temps de ténèbres viendra forcément le temps de la lumière.
Et il espérait vivre assez longtemps pour voir les ténèbres se dissiper et voir l’intense lueur éclatante de cette nouvelle lumière.
Khabbâb n’eut pas à attendre longtemps. Il avait le privilège de se trouver à La Mecque lorsque les premiers rayons de la lumière de l’Islam pénétrèrent la cité. Ils émanaient de la bouche de Muhammad Ibn Abdallah, lorsqu’il annonça que personne ne méritait d’être vénéré et adoré si ce n’est le Créateur et Maître de l’univers. Il réclamait la fin de l’injustice et de l’oppression et critiquait avec virulence les pratiques des riches à accumuler des biens au détriment des pauvres et des exclus ; il dénonçait les privilèges aristocratiques et réclamait un nouvel ordre basé sur le respect de la dignité humaine et sur la compassion pour les moins privilégiés tels que les orphelins, les voyageurs et les nécessiteux.
Les enseignements de Muhammad étaient pour Khabbâb une lumière puissante dissipant les ténèbres de l’ignorance. Il se rendit auprès de lui et entendit ses paroles de sa bouche même. Sans plus d’hésitation, il tendit sa main vers le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) en signe d’allégeance et témoigna qu’ "il n’y a de dieu qu’Allah et que Muhammad est Son serviteur et Son messager". Il fut au nombre des dix premiers à embrasser l’Islam.
Khabbâb ne cacha sa conversion à l’Islam à personne. Lorsque Umm `Ammâr apprit qu’il était devenu musulman, elle devint rouge de colère. Elle se rendit chez son frère Siba’a ibn Abd Al-`Uzza, le chef d’une bande de jeunes de la tribu de Khuza`a et ensemble ils allèrent chez Khabbâb. Ils le trouvèrent plongé dans son travail. Siba’a s’approcha de lui et dit :
- Nous avons entendu des rumeurs à ton sujet que nous ne pouvons croire.
- Qu’est-ce donc ? répondit Khabbâb.
- On nous a dit que tu avais renié ta religion et que tu suivais cet homme de la tribu des Banû Hâshim.
- Je n’ai pas renié ma religion, dit Khabbâb calmement. Je crois en un Dieu unique, sans aucun associé. Je rejette vos idoles et je crois aussi que Muhammad est le serviteur de Dieu et Son messager.
A peine Khabbâb eut-il fini de parler que Siba’a et sa bande se jetèrent sur lui. Ils le frappèrent à coup de poings et de barres de fer et le battirent jusqu’à ce qu’il tombe à terre, sans connaissance, le sang coulant de ses blessures.
La nouvelle de ce qui s’était passé entre Khabbâb et sa maîtresse se répandit dans toute La Mecque comme une traînée de poudre. Les gens s’étonnaient de l’audace de Khabbâb. Jusqu’à présent ils n’avaient jamais entendu dire qu’un des compagnons de Muhammad eut osé proclamer sa croyance avec autant de franchise et de défi.
L’affaire Khabbâb choqua profondément les dirigeants des Qurayshites. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’un maréchal-ferrant appartenant à Umm `Ammâr sans clan pour le protéger ni descendants pour le défendre contre les injures, osât défier son autorité, dénoncer ses dieux et rejeter la religion de ses ancêtres. Ils réalisèrent que cette affaire pouvait n’être qu’un début…
Une femme du nom de Umm `Ammâr de la tribu des Khuza`a de la Mecque se rendit un jour au marché aux esclaves. Elle souhaitait y acquérir un jeune homme pour ses corvées ménagères et comptait également utiliser son labeur pour en tirer profit. Alors qu’elle scrutait les visages de ceux qui étaient présentés à la vente, ses yeux se posèrent sur un garçon qui n’avait pas atteint 13 ans. Elle vit qu’il était fort et en bonne santé, son visage montrait des signes évidents d’intelligence. Elle n’hésita pas davantage et l’acheta. Elle paya et s’en alla emmenant sa nouvelle acquisition.
Sur le chemin du retour, Umm `Ammâr se tourna vers le garçon et le dialogue suivant s’engagea :
"Comment t’appelles-tu, mon garçon ?
- Khabbâb.
- Quel est le nom de ton père ?
- Al-Arath.
- D’où viens-tu ?
- De Najd.
- Mais alors, tu es arabe !
- Oui, de la tribu des Banû Tamîm.
- Comment es-tu donc tombé entre les mains des vendeurs d’esclaves de La Mecque ?
- Une des tribus arabes a envahi nos terres. Ils ont pris notre bétail et capturé les femmes et les enfants. Je fus de ceux-là. Je suis passé d’une main à l’autre avant d’arriver à La Mecque."
Umm `Ammâr plaça le jeune garçon comme apprenti chez un des maréchaux-ferrant de La Mecque afin qu’il y apprenne à fabriquer des sabres. Le jeune garçon apprenait vite et bien. Il devint rapidement un expert de la profession. Lorsqu’il fut assez fort, Umm `Ammâr l’établit dans une échoppe lui fournissant tous les outils et tout l’équipement nécessaires à la fabrication des sabres. En peu de temps, il devint célèbre dans toute La Mecque pour son tour de main. De plus, les gens aimaient traiter avec lui à cause de son honnêteté et de son intégrité. Umm `Ammâr gagna beaucoup d’argent grâce à lui et exploita ses talents tant qu’elle put.
Malgré sa jeunesse, Khabbâb manifestait une intelligence unique et une grande sagesse. Souvent lorsqu’il avait fini son travail et qu’il se retrouvait seul, il réfléchissait sur l’état de la société arabe, profondément corrompue. Il était consterné par la vaine errance, l’ignorance et la tyrannie qu’il constatait. Il était lui-même une victime de cette tyrannie et il se disait :
- Après ces temps de ténèbres viendra forcément le temps de la lumière.
Et il espérait vivre assez longtemps pour voir les ténèbres se dissiper et voir l’intense lueur éclatante de cette nouvelle lumière.
Khabbâb n’eut pas à attendre longtemps. Il avait le privilège de se trouver à La Mecque lorsque les premiers rayons de la lumière de l’Islam pénétrèrent la cité. Ils émanaient de la bouche de Muhammad Ibn Abdallah, lorsqu’il annonça que personne ne méritait d’être vénéré et adoré si ce n’est le Créateur et Maître de l’univers. Il réclamait la fin de l’injustice et de l’oppression et critiquait avec virulence les pratiques des riches à accumuler des biens au détriment des pauvres et des exclus ; il dénonçait les privilèges aristocratiques et réclamait un nouvel ordre basé sur le respect de la dignité humaine et sur la compassion pour les moins privilégiés tels que les orphelins, les voyageurs et les nécessiteux.
Les enseignements de Muhammad étaient pour Khabbâb une lumière puissante dissipant les ténèbres de l’ignorance. Il se rendit auprès de lui et entendit ses paroles de sa bouche même. Sans plus d’hésitation, il tendit sa main vers le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) en signe d’allégeance et témoigna qu’ "il n’y a de dieu qu’Allah et que Muhammad est Son serviteur et Son messager". Il fut au nombre des dix premiers à embrasser l’Islam.
Khabbâb ne cacha sa conversion à l’Islam à personne. Lorsque Umm `Ammâr apprit qu’il était devenu musulman, elle devint rouge de colère. Elle se rendit chez son frère Siba’a ibn Abd Al-`Uzza, le chef d’une bande de jeunes de la tribu de Khuza`a et ensemble ils allèrent chez Khabbâb. Ils le trouvèrent plongé dans son travail. Siba’a s’approcha de lui et dit :
- Nous avons entendu des rumeurs à ton sujet que nous ne pouvons croire.
- Qu’est-ce donc ? répondit Khabbâb.
- On nous a dit que tu avais renié ta religion et que tu suivais cet homme de la tribu des Banû Hâshim.
- Je n’ai pas renié ma religion, dit Khabbâb calmement. Je crois en un Dieu unique, sans aucun associé. Je rejette vos idoles et je crois aussi que Muhammad est le serviteur de Dieu et Son messager.
A peine Khabbâb eut-il fini de parler que Siba’a et sa bande se jetèrent sur lui. Ils le frappèrent à coup de poings et de barres de fer et le battirent jusqu’à ce qu’il tombe à terre, sans connaissance, le sang coulant de ses blessures.
La nouvelle de ce qui s’était passé entre Khabbâb et sa maîtresse se répandit dans toute La Mecque comme une traînée de poudre. Les gens s’étonnaient de l’audace de Khabbâb. Jusqu’à présent ils n’avaient jamais entendu dire qu’un des compagnons de Muhammad eut osé proclamer sa croyance avec autant de franchise et de défi.
L’affaire Khabbâb choqua profondément les dirigeants des Qurayshites. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’un maréchal-ferrant appartenant à Umm `Ammâr sans clan pour le protéger ni descendants pour le défendre contre les injures, osât défier son autorité, dénoncer ses dieux et rejeter la religion de ses ancêtres. Ils réalisèrent que cette affaire pouvait n’être qu’un début…
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