Tous les protagonistes coupables d’abus en Somalie ou l’enfer à ciel ouvert
Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), tous les protagonistes du conflit en Somalie, y compris la force africaine de maintien de la paix (Amisom), les troupes gouvernementales et les rebelles islamistes d'Al Chabaab, ont commis des crimes de guerre et tué des civils
Tous les protagonistes du conflit en Somalie, y compris la force africaine de maintien de la paix (Amisom), les troupes gouvernementales et les rebelles islamistes d’Al Chabaab, ont commis des crimes de guerre et tué des civils, a déclaré lundi Human Rights Watch (HRW).
Dans un document de 58 pages, intitulé « On ne sait pas qui est responsable: crimes de guerre en Somalie« , l’ONG accuse les insurgés, les soldats gouvernementaux somaliens ainsi que les militaires de l’Amisom d’ouvrir le feu sans discernement sur des zones habitées par des civils lors de combats.
Selon HRW, la force de maintien de la paix de l’Union africaine a régulièrement riposté à des attaques d’Al Chabaab en ouvrant le feu sur des zones résidentielles.
Le gouvernement somalien a démenti les accusations, affirmant que les rebelles étaient responsables de la plupart des crimes de guerre. Du côté de l’Amisom, aucun porte-parole n’était disponible lundi pour réagir au rapport de HWR.
« Les abus commis par rebelles Chabaab et les forces pro-gouvernementales ont accru les souffrances de la population dues à la famine« , a déclaré Neela Goshal, chercheur en poste à Nairobi à la division Afrique d’HRW.
« HRW appelle toutes les parties prenantes à prendre des mesures urgentes pour arrêter ces attaques illégales, laisser transiter l’aide humanitaire et en finir avec le cauchemar humanitaire.«
Plus de 12 millions de personnes, en Somalie et dans d’autres zones de la corne de l’Afrique, sont touchées actuellement par la sécheresse, l’une des plus graves enregistrée depuis des décennies selon les Nations unies.
L’aide humanitaire est bloquée par les rebelles islamistes Al Chabaab, en lutte contre le gouvernement de transition.
Selon HRW, les travailleurs humanitaires ont toujours beaucoup de mal à acheminer l’aide. « C’est un combat de tous les jours pour faire parvenir cette aide à des populations qui se trouvent dans un besoin extrême. La situation des travailleurs humanitaires reste très peu sûre« , a affirmé Goshal.
L’enfer à ciel ouvert
« Si tu n’es pas d’accord avec eux, ils te coupent les mains et les pieds ». L’Onu et les humanitaires sont débordés, les milices s’infiltrent et les réfugiés retrouvent la faim et la peur.
Surgissant comme des fantômes, ils marchent mécaniquement sur une piste défoncée de sable ocre, écrasés sous un soleil de plomb, le poids de leurs bagages et de la fatalité. Un vieil homme est courbé sur sa brouette chargée de farine, d’un matelas et d’ustensiles de cuisine. Une femme ploie sous un baluchon de plusieurs kilos de nourriture. Les enfants ne pleurent pas. Tous suent à grosses gouttes sous les rayons ardents. Ils avaient des chameaux, ils avaient des moutons. Tout leur bétail est mort. Eux, ils ont marché une semaine.
Parfois, les Somaliens mettent plus de 60 jours pour arriver. Ici, à Dadaab, le plus grand camp de réfugiés au monde, à l’est du Kenya, près de la frontière somalienne. Conçu pour moins de 100.000 personnes, il y a 20 ans au début du conflit en Somalie, il en compte aujourd’hui près de 400.000 et devrait atteindre les 500.000 d’ici la fin de l’année. Car fuyant la sécheresse (la pire en 60 ans selon l’ONU) et la famine qui frappe la Corne de l’Afrique, mais aussi la guerre qui ravage la Somalie, les réfugiés continent d’affluer au rythme de près de 1.300 par jour. Ceux qui ont de la chance.
Arrivé il y a deux jours, Mohamed Abdi, 42 ans, montre le petit monticule de terre surmonté d’une branche d’épineux où il a enterré sa fille de deux ans, près de sa hutte. « Elle est morte hier, dit-il, nous n’avions rien à lui donner à manger ». Un peu plus loin, un de ses voisins creuse une tombe minuscule. Un bébé de huit mois est décédé. Les réfugiés enterrent les leurs avant même d’être enregistrés au camp. Difficile dans ces conditions de connaitre le taux de mortalité mais il semble élevé. En Somalie même, « le taux de malnutrition a dépassé les 11%, dit Yves van Loo du Comité international de la Croix rouge international (CICR), ce qui est deux fois supérieur au seuil d’alarme. La saison des pluies de l’an dernier a été un échec. La situation est grave ».
Sources : Reuters, L’Express, Le Nouvel Obs, Le Figaro
Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), tous les protagonistes du conflit en Somalie, y compris la force africaine de maintien de la paix (Amisom), les troupes gouvernementales et les rebelles islamistes d'Al Chabaab, ont commis des crimes de guerre et tué des civils
Tous les protagonistes du conflit en Somalie, y compris la force africaine de maintien de la paix (Amisom), les troupes gouvernementales et les rebelles islamistes d’Al Chabaab, ont commis des crimes de guerre et tué des civils, a déclaré lundi Human Rights Watch (HRW).
Dans un document de 58 pages, intitulé « On ne sait pas qui est responsable: crimes de guerre en Somalie« , l’ONG accuse les insurgés, les soldats gouvernementaux somaliens ainsi que les militaires de l’Amisom d’ouvrir le feu sans discernement sur des zones habitées par des civils lors de combats.
Selon HRW, la force de maintien de la paix de l’Union africaine a régulièrement riposté à des attaques d’Al Chabaab en ouvrant le feu sur des zones résidentielles.
Le gouvernement somalien a démenti les accusations, affirmant que les rebelles étaient responsables de la plupart des crimes de guerre. Du côté de l’Amisom, aucun porte-parole n’était disponible lundi pour réagir au rapport de HWR.
« Les abus commis par rebelles Chabaab et les forces pro-gouvernementales ont accru les souffrances de la population dues à la famine« , a déclaré Neela Goshal, chercheur en poste à Nairobi à la division Afrique d’HRW.
« HRW appelle toutes les parties prenantes à prendre des mesures urgentes pour arrêter ces attaques illégales, laisser transiter l’aide humanitaire et en finir avec le cauchemar humanitaire.«
Plus de 12 millions de personnes, en Somalie et dans d’autres zones de la corne de l’Afrique, sont touchées actuellement par la sécheresse, l’une des plus graves enregistrée depuis des décennies selon les Nations unies.
L’aide humanitaire est bloquée par les rebelles islamistes Al Chabaab, en lutte contre le gouvernement de transition.
Selon HRW, les travailleurs humanitaires ont toujours beaucoup de mal à acheminer l’aide. « C’est un combat de tous les jours pour faire parvenir cette aide à des populations qui se trouvent dans un besoin extrême. La situation des travailleurs humanitaires reste très peu sûre« , a affirmé Goshal.
L’enfer à ciel ouvert
« Si tu n’es pas d’accord avec eux, ils te coupent les mains et les pieds ». L’Onu et les humanitaires sont débordés, les milices s’infiltrent et les réfugiés retrouvent la faim et la peur.
Des réfugiés somaliens au camp de Dadaab, le 31 juillet 2011 au Kenya
Surgissant comme des fantômes, ils marchent mécaniquement sur une piste défoncée de sable ocre, écrasés sous un soleil de plomb, le poids de leurs bagages et de la fatalité. Un vieil homme est courbé sur sa brouette chargée de farine, d’un matelas et d’ustensiles de cuisine. Une femme ploie sous un baluchon de plusieurs kilos de nourriture. Les enfants ne pleurent pas. Tous suent à grosses gouttes sous les rayons ardents. Ils avaient des chameaux, ils avaient des moutons. Tout leur bétail est mort. Eux, ils ont marché une semaine.
Parfois, les Somaliens mettent plus de 60 jours pour arriver. Ici, à Dadaab, le plus grand camp de réfugiés au monde, à l’est du Kenya, près de la frontière somalienne. Conçu pour moins de 100.000 personnes, il y a 20 ans au début du conflit en Somalie, il en compte aujourd’hui près de 400.000 et devrait atteindre les 500.000 d’ici la fin de l’année. Car fuyant la sécheresse (la pire en 60 ans selon l’ONU) et la famine qui frappe la Corne de l’Afrique, mais aussi la guerre qui ravage la Somalie, les réfugiés continent d’affluer au rythme de près de 1.300 par jour. Ceux qui ont de la chance.
Arrivé il y a deux jours, Mohamed Abdi, 42 ans, montre le petit monticule de terre surmonté d’une branche d’épineux où il a enterré sa fille de deux ans, près de sa hutte. « Elle est morte hier, dit-il, nous n’avions rien à lui donner à manger ». Un peu plus loin, un de ses voisins creuse une tombe minuscule. Un bébé de huit mois est décédé. Les réfugiés enterrent les leurs avant même d’être enregistrés au camp. Difficile dans ces conditions de connaitre le taux de mortalité mais il semble élevé. En Somalie même, « le taux de malnutrition a dépassé les 11%, dit Yves van Loo du Comité international de la Croix rouge international (CICR), ce qui est deux fois supérieur au seuil d’alarme. La saison des pluies de l’an dernier a été un échec. La situation est grave ».
Sources : Reuters, L’Express, Le Nouvel Obs, Le Figaro
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