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Vivant et son nom figure sur la stèle des martyres !!!

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  • Vivant et son nom figure sur la stèle des martyres !!!

    Son nom figure sur la stèle des martyres Alors qu’il soit encore vivant… Hadji Hocine, Moudjahid raconte son histoire....



    L’histoire étrange d’un vivant dont le nom est inscrit parmi les morts, qui porte notre sujet essentiel dans cet entretien n’est qu’un épisode, peut-être pas le dernier d’une chronique d’un “martyr pas comme les autres”.

    “Heureux les martyrs qui n’ont rien vu”, disait le défunt Bessaoud mohand-Arab. Pourtant, il y a un martyr qui a tout vu. Pour ne pas courber l’échine, il s’appuie sur deux béquilles. Six ans à peine manquait à Hocine Hadji pour atteindre cent ans. Il tient tête à son état grabataire et au “musée” de maladies qui tentent d’affaiblir son corps. Rencontré au siège de l’APC d’Amizour, en compagnie de sa femme et d’un proche, cet ancien maquisard de la Fédération de France vient s’entretenir avec les autorités locales et leur faire cette révélation fracassante. “Mon nom est inscrit sur la stèle érigée à la mémoire de nos valeureux martyrs, alors je suis venu corps et âme vous prouver que je suis toujours vivant malgré mes 94 ans”. Perplexe, l’adjoint au maire qui l’a reçu s’est montré intéressé par les révélations de Hocine Hadji, dit Saïd. Il nous invite à l’écouter tout en prenant soin de photocopier les pièces portées par ce presque centenaire justifiant son statut de moudjahid de la révolution. Rendez-vous pris, nous nous sommes rendus le jour-même au domicile de Hadji SaÏd sis au quartier Bousebaâ, sur les hauteurs de la ville d’Amizour. Comme quelqu’un qui porte son cœur sur sa main, notre interlocuteur veut tout dire car, avoue-t-il, il n’a rien dit de sa vie, bref, on ne l’a pas écouté. L’histoire étrange d’un vivant dont le nom est inscrit parmi les morts qui porte notre sujet essentiel dans cet entretien n’est qu’un épisode, peut-être pas le dernier d’une chronique d’un “martyr pas comme les autres”. “Au moment où je me bats pour arracher mes droits confisqués alors que je détient toutes les pièces justifiant mon appartenance authentique à la famille révolutionnaire, je me retrouve inscrit parmi les morts, avec tout l’honneur pour moi d’être parmi ces chouhada, il faut un sacrifice suprême pour hériter d’un tel statut”.
    Le “mort vivant” dévoile ses attestations authentiques, notamment une carte d’ancien moudjahid et un acte du registre des membres de l’ALN et de l’OCFLN portant le n°188834, délivré le 4 mai 2002 par la direction des moudjahidine de la wilaya de Béjaïa.
    Bien qu’amnésique, Hadji Saïd raconte tous les détails : ses débuts dans les maquis vécus dans la vallée de la Soummam et sur les monts d’Azru N’Béchar. “De passage dans notre village Aït Ayad, l’adjudant Arezki Lourrissi m’a chargé de mener une action de sabotage contre la papeterie de Oued Ghir où je travaillais depuis 1942. Ce fut en fin d’année 1955 et le
    4 décembre, nous sommes passés à l’offensive : trois colons furent tués et une partie de la fabrique réduite en cendres”.
    Depuis cet événement, Hocine Hadji perdit son emploi et fut recherché comme “terroriste notoire”. Sommé de se rendre aux autorités françaises sous peine de voir ses trois enfants enlevés après que sa petite maisonnette fut incendiée, le “chef terroriste” quitta l’Algérie et alla se réfugier au pays de l’occupant : la France. Ce fut en 1957. “Terrorisé par le sort de mes trois enfants, je pris la décision d’écrire par le biais de ma femme. J’avais écrit ceci : “Vous êtes chez moi, je suis chez vous, si vous touchez à un cheveu de mes enfants, le cinéma Palace de Mulhouse partira en éclats avec ses habitués”. Rejoint par sa famille en 1959, Hadji Hocine s’installe depuis dans les environs de Paris où il continue son activisme dans une section secrète de la Fédération du FLN de France, jusqu’à l’aube de l’indépendance. Illettré et ne venant au pays que rarement, aucune pension ne lui a été attribuée en sa qualité d’ancien moudjahid. La décision de la commission de contrôle du 3 avril 1983 lui reconnaît sa qualité de membre d’organisation civile FLN uniquement de 57 à 62. Les deux années de maquis en Kabylie se sont évaporées dans le fichiers de l’administration.
    Ironie du sort, “au lieu de me réhabiliter en tant que moudjahid vivant, ils n’ont trouvé mieux que de me porter parmi ceux de l’au-delà”. Erreur humaine ou complot inhumain, Hadji Hocine ne veut que de la considération à l’instar de ses pairs afin de finir les quelques années qui lui restent dans la dignité et sans rancune. Une manière toutefois simple pour lever le préjudice qu’on lui a causé : celui de le considérer mort de son vivant.
    Entouré de 41 fils, petits-fils et arrières petits-fils, il continue son petit bonhomme de chemin parmi tout ce beau monde dans son pays depuis son retour. Il ne souhaite qu’une chose : tirer sa révérence quand il le fautdra et comme il le faut.
    Un martyr peut-il mourir ?

    - La depeche de Kabylie
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