19/08/2011
Face aux multiples revendications sociales, à la hausse des cours internationaux de matières premières, à la hausse de la masse salariale de la fonction publique et des timides entrées des devises étrangères, l'Etat n'a plus d'autres solutions que de s'engager dans un plan d'austérité sans précédent. Le défi du ministère des Finances sera de rapporter à 3%, le déficit du budget national estimé aujourd'hui à 5.7%, et de ramener l'écrasante dette du trésor public à 50% du PIB.
Le puzzle de l’équilibre budgétaire s’élabore de mieux en mieux depuis la déclaration du ministre des Finances, Salahedinne Mezouar, vendredi dernier, sur le scénario partiel de la Loi des Finances 2012.
Etayé par les conclusions préliminaires des consultations du Fonds Monétaire International (FMI), le gouvernement n’a plus d’autres solutions que d’adopter un sérieux plan d’austérité pour limiter l’endettement croissant du trésor public. Un endettement couvrant l’écrasante majorité des dépenses de l’Etat. L’analyse chiffrée du FMI permet de voir plus clair sur l’origine du “casse-tête de Salahedine Mezouar”, et surtout des engagements du gouvernement pour limiter la vulnérabilité des finances publiques face aux fluctuations des cours mondiaux de matières premières.
Les subventions des produits alimentaires et pétroliers auraient en effet coûté plus de 5.5% du PIB national, contre les 2.1% prévu lors de l’élaboration de la Loi de Finance 2011. Ajoutons à cela, la hausse d’une masse salariale qui aurait résorbé plus de 10.7% de notre richesse intérieure, ainsi que celles des revendications sociales dont la facture s’est estimée à 1.5% du Produit Intérieur Brut.
7.5%
Au total, l’Etat est déficitaire de 5.7% de son budget et le déficit pourrait atteindre 7.5% l’année prochaine sans mesures drastiques.
La simpliste résolution de l’équation par la privatisation des deniers publics ne ferait, selon des analystes rapportés par la presse nationale, qu’alarmer davantage le déséquilibre des fondamentaux macro-économiques à moyen terme, vu son impact limité dans le temps, et ne pourrait être usé à seul titre compensatoire.
Par ailleurs, “l’Etat dispose de peu de marges pour assurer de nouvelles mesures d’augmentation des dépenses publiques” selon les conclusions préliminaires du FMI.
Ces deux mesures devraient assurer au moins 1% de l’épargne national. Mais le but fixé par l’Etat est de rapporter le déficit à 3% du PIB (contre les 5.7% actuels), en ramenant l’endettement total du trésor à 50% de la richesse créée avec les engagements d’austérité nécessaires.
Les mesures de l’Etat pour 2012
Sans donner plus de détails pour le moment, le ministre des Finances prévoit d’élargir l’assiette fiscale et d’améliorer l’administration des impôts pour renflouer ses ressources fiscales. Il s’agirait des impôts indirects, selon les scénarios les plus rentables élaborés par le Fonds Monétaire International, en l’occurrence celui de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, qui contribue d’ores et déjà à plus de 25% du PIB marocain. “Cela permettrait de résorber le déficit des recettes douanières” selon le rapport.
Mais la partie la plus importante se situe au niveau de la rationalisation des dépenses. Plusieurs réformes sont ainsi prévues, notamment dans la fonction publique pour ramener la masse salariale à environ 10% du PIB dans le moyen-terme, ainsi que dans les subventions accordées aux produits pétroliers pour réduire l’impact des fluctuations des cours internationaux de matières premières sur les finances publiques.
Pour pouvoir se consacrer plus laborieusement aux secteurs de la santé et de l’éducation, il est également prévu de réaliser des économies en intégrant plus activement le secteur privé dans les projets d’infrastructures publics.
Quelle croissance pour 2012?
Enfin, S. Mezouar table sur un taux de croissance qui devrait osciller entre 4.7% et 5.2% en 2012, et ce, particulièrement grâce aux prévisions des transferts des MRE, aux IDE et aux recettes touristiques qui connaîtront une croissance entre 5 à 5.5%.
Cet optimisme devrait se vérifier lors des mois prochains. Pour l’instant, ses prévisions se trouvent contredites par les chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Dans son budget économique exploratoire de 2012, le HCP estime la croissance du PIB en 2012 à 4.5%. De son côté, le Centre Marocain de Conjoncture prévoit une croissance de 4.1% pour la même année.
Hayin Fadi
Face aux multiples revendications sociales, à la hausse des cours internationaux de matières premières, à la hausse de la masse salariale de la fonction publique et des timides entrées des devises étrangères, l'Etat n'a plus d'autres solutions que de s'engager dans un plan d'austérité sans précédent. Le défi du ministère des Finances sera de rapporter à 3%, le déficit du budget national estimé aujourd'hui à 5.7%, et de ramener l'écrasante dette du trésor public à 50% du PIB.
Le puzzle de l’équilibre budgétaire s’élabore de mieux en mieux depuis la déclaration du ministre des Finances, Salahedinne Mezouar, vendredi dernier, sur le scénario partiel de la Loi des Finances 2012.
Etayé par les conclusions préliminaires des consultations du Fonds Monétaire International (FMI), le gouvernement n’a plus d’autres solutions que d’adopter un sérieux plan d’austérité pour limiter l’endettement croissant du trésor public. Un endettement couvrant l’écrasante majorité des dépenses de l’Etat. L’analyse chiffrée du FMI permet de voir plus clair sur l’origine du “casse-tête de Salahedine Mezouar”, et surtout des engagements du gouvernement pour limiter la vulnérabilité des finances publiques face aux fluctuations des cours mondiaux de matières premières.
Les subventions des produits alimentaires et pétroliers auraient en effet coûté plus de 5.5% du PIB national, contre les 2.1% prévu lors de l’élaboration de la Loi de Finance 2011. Ajoutons à cela, la hausse d’une masse salariale qui aurait résorbé plus de 10.7% de notre richesse intérieure, ainsi que celles des revendications sociales dont la facture s’est estimée à 1.5% du Produit Intérieur Brut.
7.5%
Au total, l’Etat est déficitaire de 5.7% de son budget et le déficit pourrait atteindre 7.5% l’année prochaine sans mesures drastiques.
La simpliste résolution de l’équation par la privatisation des deniers publics ne ferait, selon des analystes rapportés par la presse nationale, qu’alarmer davantage le déséquilibre des fondamentaux macro-économiques à moyen terme, vu son impact limité dans le temps, et ne pourrait être usé à seul titre compensatoire.
Par ailleurs, “l’Etat dispose de peu de marges pour assurer de nouvelles mesures d’augmentation des dépenses publiques” selon les conclusions préliminaires du FMI.
“Tous les services doivent économiser 10% de leurs allocations budgétaires qu’ils allouent à des dépenses non essentielles, et les entités publiques qui dégagent un bénéfice devrait commencer à s’autofinancer”.
Rapport du FMI
Rapport du FMI
Les mesures de l’Etat pour 2012
Sans donner plus de détails pour le moment, le ministre des Finances prévoit d’élargir l’assiette fiscale et d’améliorer l’administration des impôts pour renflouer ses ressources fiscales. Il s’agirait des impôts indirects, selon les scénarios les plus rentables élaborés par le Fonds Monétaire International, en l’occurrence celui de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, qui contribue d’ores et déjà à plus de 25% du PIB marocain. “Cela permettrait de résorber le déficit des recettes douanières” selon le rapport.
Mais la partie la plus importante se situe au niveau de la rationalisation des dépenses. Plusieurs réformes sont ainsi prévues, notamment dans la fonction publique pour ramener la masse salariale à environ 10% du PIB dans le moyen-terme, ainsi que dans les subventions accordées aux produits pétroliers pour réduire l’impact des fluctuations des cours internationaux de matières premières sur les finances publiques.
Pour pouvoir se consacrer plus laborieusement aux secteurs de la santé et de l’éducation, il est également prévu de réaliser des économies en intégrant plus activement le secteur privé dans les projets d’infrastructures publics.
Quelle croissance pour 2012?
Enfin, S. Mezouar table sur un taux de croissance qui devrait osciller entre 4.7% et 5.2% en 2012, et ce, particulièrement grâce aux prévisions des transferts des MRE, aux IDE et aux recettes touristiques qui connaîtront une croissance entre 5 à 5.5%.
Cet optimisme devrait se vérifier lors des mois prochains. Pour l’instant, ses prévisions se trouvent contredites par les chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Dans son budget économique exploratoire de 2012, le HCP estime la croissance du PIB en 2012 à 4.5%. De son côté, le Centre Marocain de Conjoncture prévoit une croissance de 4.1% pour la même année.
Hayin Fadi
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