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Ben Bella favorable à l'autonomie au Sahara Occidental

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  • #76
    Algerien 78

    A la bonne heure.

    Ainsi il est possible de discuter sereinement sans chauvinisme aucun et dans le respect de chaque pays.

    Il existe partout des braves et des laches .Ce n'est pas une question de nationalité.

    Le croire montre tout simplement l'etroitesse d'esprit de celui qui le pense.

    Le courage,c'est aussi la clairvoyance. L'entetement peut etre une forme de faiblesse.

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    • #77
      moumed

      ne te pose pas en représentant de tous les marocains comme je ne me pose pas en représentant de tous les algeriens..
      je disais que je fréquente beaucoup de marocains qui ont plus de dignité à l'égard des occidentaux que toi..
      tu sembles préférer le rôle de supplétif des troupes marocaines en afrique.
      c'est ton avis.tu as peut être raison mais si tu penses a ce qui est arrivé à saddam ou ben laden anciens alliés des usa tu devrais être plus prudent.

      je rappelle ta phrase!
      On prefere rouler pour l'ex colonisateur

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      • #78
        Je n'ai jamais prétendu parlé au nom de tous les marocains , mais quand tu parles de mon pays comme étant un vassal de l'occident , j'ai bien le droit de te préciser que ces occidentaux dont tu parles ne complotent pas contre mon pays en armant,finançant,et soutenant à tour de bras un mouvement séparatiste pour le déstabiliser.
        Ils proposent au contraire un partenariat gagnant gagnant. A nous, marocains, d'être vigilants.

        Par ailleurs si le Maroc avait joué, durant la guerre froide( qui est terminée je te le signale) le rôle de tête de pont pour l'occident en Afrique,ton pays à été un état satellite pour l'ex URSS.
        Donc du point de vue dépendance,nous n'avons aucune leçon à recevoir de vous.D'ailleurs ce que je constate c'est que c'est votre président qui fait aujourd'hui des courbettes pour se rapprocher de cet occident qu'il a tant honni.
        Quant à ta comparaison avec ce qui est advenu de Ben laden et Saddam,elle est tout simplement ridicule.Un pays qui se respecte ne peut etre que respecté.
        Dernière modification par moumed, 21 juillet 2006, 08h35.

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        • #79
          le Maroc est un pays expansionniste et il convient d'aider le "peuple sahraoui" pour arreter ses envies.
          En Algérie peu de monde se préoccupe du Maroc. Et encore moins s'en preoccupe de cette façon. Mais au vu de l'histoire il me semble que ce point de vue, qui est un "opinion d'etat" en Algérie n'est pas si infondé que ca:

          1963: le Maroc envoi des soldats sans prevenir pour saisir des territoires à l'Est de sa frontiere en Algérie.

          1975: le Maroc envoi des soldats sans prevenir pour saisir des territoires au Sud de sa frontiere au Sahara.

          1979: le Maroc envoi des soldats sans prevenir pour saisir des territoires au Sud de sa frontiere au Sahara une nouvelle fois.

          1979-1991: le Maroc envoi des soldats se battre contre des combattants Sahraouis qui refuse de vivre sous souveraineté Marocaine.

          2002: le Maroc envoi des soldats sans prevenir pour saisir des territoires au Nord de sa frontiere en Espagne (incident Perejil).

          Franchement, il y a de quoi penser que "le Maroc est un pays expansioniste et qu'il convient d'aider les Sahraouis pour calmer ses ardeurs".

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          • #80
            Tu oublies de préciser qu'avant 1975, le Maroc à combattu pour récupérer en 1956 une partie du territoire de la France et l'autre partie de l'Espagne. Que Tanger a été récupérée par la suite. Puis ce fut le tour de TARFAYA puis d'IFNI restituées successivement par l'Espagne bien après l'independance. Le sahara occidental était sur l'agenda marocain tout comme continue à l'être Sebta et mellilia.

            Tu ne peux pas résumer la situation ainsi en épousant la version des officiels algeriens qui auraient dû épauler le Maroc,par reconnaissance à l'appui du Maroc à la révolution algerienne, pour parachever son indépendance au lieu de mettre tout le paquet pour faire reconnaitre un etat fantoche pour avoir accés à l'ocean atlantique.
            S'il y a un etat expansionniste ce n'est pas celui qu'on pense.

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            • #81
              Tanger, Tarfaya, Ifni sont devenues Marocaines suite a des accords pacifiques, conformes au droit international. Elles ne sont pas devenues Marocaines suite au fait que le Maroc a envoyé des soldats sans prevenir sur ces territoires pour se les accaparer. Donc aucun probléme là!

              Mais comme tu te demandais pourquoi est ce que certains pensent que le Maroc est expansioniste, je t'ai cité les cas ou le Maroc a envoyer des soldats sans prévenir pour s'accaparer des territoires => ce qui s'appelle de l'expansionisme.

              La liste que j'ai montré est une liste d'invasions militaires. Et je disais qu'avec un CV pareil il est quand meme comprehensible que l'on en arrive a penser comme tu dis que "le Maroc est un pays expansioniste et qu'il convient d'aider les Sahraouis pour calmer ses ardeurs". C'est un constat, c'est tout. Ni plus ni moins.

              Au plaisir,
              66

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              • #82
                c'est quand meme drole que la communauté internationale n'ait pas remarqué cet expansionnisme et n'ait remis le Maroc aux dimensions que vous lui souhaitez.Le Maroc n'est pas une grande puissance pour rester impuni.Si on tolère la situation du statu quo c'est parceque le Maroc est dans son droit et le contestataire a beaucoup de gaz et de petrole.Les occidentaux ne recherchent qu'à servir leur propre intéret.Ce n'est pas seulement le sahara qui est marocain mais une bonne partie de l'Algérie.Ceci explique la virulence de l'Algérie .Si l'histoire est le seul avocat du Maroc l'Algérie a suffisamment d'oseille pour acheter plein d'avocats et d'abricots.

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                • #83
                  Raki rentre te coucher chez toi, pfff une grande partie de l'Algérie appartenant au Maroc Si on suit ton raisonnement, et si on remonte plus de 2000 ans en arriéres l'Algérie occupé une bonne partie des territoire Maghrébins(j'usqu'en Mauritanie) alors ne parle pas d'Histoire parce que ça se retournera forcément contre vous.

                  Commentaire


                  • #84
                    A KUCHIKI
                    Le problème des frontières entre le Maroc et l'Algerie avait été soulevé avant mémé l'indépendance de l'Algerie et ce ,avec le gouvernement provisoire de la révolution algerienne qui reconnaissait alors que des territoires marocains avaient été annexés par la France.

                    La limitation définitive des frontières devait avoir lieu une fois l'Algerie independante.Ce ne fut pas le cas, d'où la guerre de 1963.

                    Au début des années 1970,le Maroc se préparait à ratifier par le parlement marocain les frontières actuelles si ce n'était les évènements du moyen atlas ( des opposants marocains armés et venant d'Algerie sur ordre de feu mohamed Basri avaient tenté de renverser le régime) et le revirement de l'Algerie sur l'affaire du sahara car jusqu'en 1974, au sommet de Rabat , l'Algerie ne parlait pas encore du polisario.
                    Maintenant pour le Maroc officiel et populaire ,cette revendication territoriale fait partie du passé et c'est d'autant plus logique que si nos dirigeants etaient sincères les frontières ne devraient plus exister avec l'UMA.

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                    • #85
                      Je disais que si on devait parler du passé on pourrait réclamer une partie de votre territoire actuel, mais on ne le fait pas et on assez à faire avec le notre. Alors certains feraient mieux de s'en rappeler avant de nous ressortir des histoires de territoires pris. Les frontiéres actuelles le Maroc les as reconnus alors je ne vois pas ou est le probléme et ou est l'interet de ressortir ces vieilles histoires du placard...

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                      • #86
                        Les Frontières Algéro-marocaines

                        Raki rentre te coucher chez toi, pfff une grande partie de l'Algérie appartenant au Maroc Si on suit ton raisonnement, et si on remonte plus de 2000 ans en arriéres l'Algérie occupé une bonne partie des territoire Maghrébins(j'usqu'en Mauritanie) alors ne parle pas d'Histoire parce que ça se retournera forcément contre vous.

                        salam,

                        A quelle epoque ?

                        De quelle mauritanie tu parles ?
                        من زين مديحك ما كيفه تجارة يا رسول الله

                        Commentaire


                        • #87
                          Les Frontières Algéro-marocaines

                          LES FRONTIÈRES ALGÉRO-MAROCAINES

                          Source : Histoire des Alaouites
                          Auteur : BENOIT-Méchin
                          Éditeur : Librairie Académique PERRIN 1994



                          Bien que nous nous soyons efforcés dans ces pages de nous

                          placer avant tout d'un point de vue psychologique et moral,

                          dépeindre l'action de Hassan II sans parler de sa politique

                          étrangère serait l'amputer de ce qu'elle offre de plus

                          intéressant.
                          Décidé à pratiquer une politique de « non-engagement »,

                          Hassan II a effectué de nombreux voyages à l'étranger, soit

                          pour y régler des contentieux consécutifs à la décolonisation,

                          soit pour y obtenir une aide économique susceptible d'accélérer

                          le développement du pays, soit encore pour expliquer aux

                          gouvernements étrangers les raisons pour lesquelles le Maroc

                          ne tenait pas à s'associer à une « politique de blocs » : voyage

                          à Washington, voyage à Bruxelles où il a été l'hôte du roi

                          Baudouin et de la reine Fabiola; voyage à Moscou où il a établi

                          des contacts fructueux avec MM. Podgorny, Brejnev et

                          Kossyguine ; voyage à Madrid; enfin voyage à Paris.
                          Mais c'est surtout dans le domaine de la politique africaine que

                          son action s'est manifestée avec le plus de bonheur.
                          Mohammed V, comme nous l'avons vu, était mort sans avoir pu

                          régler le problème des frontières méridionales du royaume. Il

                          avait refusé, à plusieurs reprises l, de discuter cette question

                          avec les autorités françaises (Pour plus de détail voir l’annexe à

                          la fin de cet article) en déclarant qu'à ses yeux elle relevait

                          exclusivement de l'Algérie et qu'il attendrait que celle-ci ait

                          accédé à l'indépendance pour fixer par des conversations

                          directes les limites définitives entre les deux pays. La mort

                          prématurée de Mohamrned V et le prolongement de la guerre

                          d'Algérie n'avaient pas permis de pousser les choses plus loin.

                          Le 6 juillet 1961, c'est-à-dire quatre mois après son accession au

                          trône, Hassan II avait conclu un accord avec Ferhat Abbas,

                          alors président du gouvernement provisoire de la République

                          algérienne. Par une lettre ; adressée au roi du Maroc, le

                          représentant de l'Algérie reconnaissait « le caractère arbitraire

                          de la délimitation imposée par la France aux deux pays » et

                          spécifiait que « les accords qui pourraient intervenir à la suite

                          de négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables

                          au Maroc, quant aux délimitations territoriales algéro-

                          marocaines ». L'accord stipulait en outre que la question serait

                          résolue par voie de négociations et qu'une commission paritaire

                          serait constituée à cet effet, dès que l'Algérie aurait accédé à

                          l'indé-
                          Ipendance.
                          En juillet 1962, au lendemain de la signature des accords

                          d'Évian qui faisaient de l'Algérie un État indépendant, Ferhat

                          Abbas avait été évincé du pouvoir et tous les engagements pris

                          antérieurement par lui considérés comme nuls et non avenus.

                          Lorsque le gouvernement marocain s'était tourné vers Alger

                          pour demander la constitution de la commission chargée de

                          régler le problème des frontières, il s'était vu opposer une fin de

                          non-recevoir catégorique. Ben Bella, qui avait succédé à Ferhat

                          Abbas, et les chefs du nouveau gouvernement algérien

                          affirmaient:
                          1) Qu'au vu des traités internationaux conclus avant

                          l'instauration du protectorat et dont le plus ancien remontait à

                          1767, jamais aucun souverain chérifien n'avait prétendu exercer

                          sa souveraineté au-delà de ;"!'Oued Noun, situé bien au nord

                          de la ligne frontalière «actuelle».
                          2) Que l'Algérie aurait pu mettre fin beaucoup plus tôt aux

                          combats qui l'avaient ensanglantée pendant six ans si elle s'était

                          contentée de la partie septentrionale du territoire et avait

                          renoncé au Sahara.
                          3) Que c'était seulement lorsque la France avait consenti à

                          inclure le Sahara dans son territoire national que l'Algérie avait

                          déposé les armes et qu'en conséquence de nombreux Algériens

                          étaient morts pour atteindre cet objectif.
                          4) Que la République algérienne étant « une et indivisible » il

                          n'était pas question de céder un seul pouce de son territoire et

                          que, au surplus, le chef de l'État algérien ayant juré sur le

                          Coran - c'est-à-dire sur ce que les Arabes avaient de plus sacré

                          - de maintenir envers et contre tout l'intégrité du patrimoine

                          national, il était impossible de violer cet engagement sans

                          commettre un parjure.
                          Comme on le voit, les successeurs de Ferhat Abbas faisaient

                          montre d'une intransigeance inentamable et fermaient

                          résolument la porte à tout règlement négocié. « Quand a-t-on

                          jamais vu un État faire don d'une partie de son territoire à un

                          autre État? demandaient-ils. Le Maroc veut s'annexer une

                          portion de l'Algérie ? Eh bien, qu'il vienne la prendre ! Il verra

                          comment il y sera reçu... »
                          Ulcéré par cette attitude si peu conforme aux scrupules qui

                          avaient empêché son père de régler le problème avec le

                          gouvernement français, Hassan II crut pouvoir trancher la

                          question par lui-même. Dans la dernière quinzaine d'octobre

                          1963, il fit occuper par de petits détachements symboliques des

                          Forces armées royales certains points de garde situés dans la

                          zone désertique qui s'étendait entre la Hamada du Draa et

                          Colomb-Béchar. Comme cette région avait été de tout temps

                          dans la mouvance de l'Empire chérifien, il n'avait nullement

                          l'impression de pénétrer dans un pays étranger. L'opération

                          s'effectua sans difficulté, car les postes étaient vides et il n'y

                          avait aucune unité algérienne dans les parages.
                          Lorsque le gouvernement algérien apprit cette nouvelle, sa

                          réaction fut immédiate. Il ameuta son opinion publique en

                          annonçant à la radio que l'armée maro*caine avait franchi la

                          frontière et occupait indûment une portion du territoire national.

                          Quarante-huit heures plus tard, des formations de l'ALN3

                          débou*chaient dans la région. Au lieu de rester l'arme au pied

                          en face des postes marocains, en attendant un arbitrage, elles

                          les attaquèrent nuitamment et massacrèrent leurs chefs. Les

                          soldats répliquèrent par un feu nourri. Le sang commença à

                          couler de part et d'autre. De nouvelles formations de l'ALN

                          accoururent à la rescousse. Durant toute la journée suivante et

                          le surlendemain, les Algériens renouvelèrent leurs attaques,

                          mais sans pouvoir entamer la ligne de défense des Maro*cains,

                          qui avaient reçu eux aussi des renforts. Finalement, ils

                          s'essoufflèrent. L'ALN était constituée de groupes de volontaires

                          habitués à la guérilla. Elle était insuffisamment rompue à la

                          guerre classique pour pouvoir tenir tête à l'armée marocaine,

                          bien encadrée et dotée d'un armement supérieur. Lorsque les

                          Forces armées royales passèrent à la contre-attaque, elles

                          culbutèrent les formations algériennes, qui se dispersèrent

                          dans toutes les directions. « II n'y avait plus rien devant nous,

                          devait déclarer plus tard un officier marocain. La voie était

                          libre. Si Sa Majesté nous avait donné l'ordre d'aller de l'avant,

                          nous aurions pu marcher sur Alger sans rencontrer d'obstacle. »
                          Mais cet ordre, le roi ne le donna pas. Il n'avait jamais été dans

                          ses intentions de déclencher une guerre algéro-marocaine. Il

                          avait simplement voulu occuper une position favorable pour

                          amener les Algériens à accepter la négociation. Il savait que la

                          partie était loin d'être gagnée. Les meilleures unités

                          algériennes étaient retenues en Kabylie, où l'opposition à Ben

                          Bella avait voulu profiter de la situation pour fomenter une

                          révolte. Lorsque ce soulèvement aurait été maté - ce qui ne

                          tarderait guère -, ces unités se retourneraient vers l'ouest pour

                          affronter les Marcains. Comme leurs effectifs étaient très

                          supérieurs à ceux des Forces armées royales, celles-ci risquaient

                          d'être écrasées sous le nombre.
                          De plus, cet affrontement armé entre deux pays frères avait

                          soulevé une émotion intense dans toutes les capitales arabes. La

                          situation était si tendue que la Mauritanie se sentit en danger et

                          se tourna vers Alger pour lui demander son assistance. En

                          quelques jours, Hassan II se trouva isolé. C'est pourquoi il

                          trouva préférable de ne pas exploiter à fond l'avantage initial

                          qu'il avait remporté sur le terrain. Toute nouvelle avance de ses

                          troupes aurait débouché sur le chaos.
                          Dernière modification par karimo, 21 juillet 2006, 10h11.
                          من زين مديحك ما كيفه تجارة يا رسول الله

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                          • #88
                            Je parle de l'époque Numide.

                            Commentaire


                            • #89
                              suite

                              Convoquée d'urgence par l'empereur d'Ethiopie, agissant en

                              tant que président de l'Organisation de l'unité africaine, une

                              conférence quadripartite se réunit à Bamako (29-30 octobre

                              1963). Elle comprenait, outre Haïlé Sélassié, le roi du Maroc, le

                              président Ben Bella et M. Modibo Keita, président de la

                              République du Mali. A l'issue des entretiens qui prirent par

                              moments un caractère orageux, les quatre chefs d'État africains

                              décidèrent :
                              1) L'arrêt effectif des hostilités et l'entrée en vigueur d'un

                              cessez-le-feu, à compter du 2 novembre, à zéro heure.
                              2) La constitution d'une commission composée d'officiers

                              marocains, algériens, éthiopiens et maliens, qui déterminerait

                              une zone au-delà de laquelle les troupes engagées seraient

                              retirées.
                              3) La constitution d'un corps d'observateurs maliens et

                              éthiopiens chargés de veiller à la sécurité et à la neutralité de la

                              zone démilitarisée.
                              4) La réunion, dans les plus brefs délais, des ministres des

                              Affaires étrangères des États-membres de l'Organisation de

                              l'unité africaine, afin de constituer une commission spéciale qui

                              aurait pour mission :
                              a) de situer les responsabilités dans le déclenchement des

                              hostilités4;
                              b) d'étudier le problème des frontières et de soumettre aux

                              deux parties des propositions concrètes pour le règlement

                              définitif de cette affaire.
                              Les quatre chefs d'État décidèrent en outre :
                              1) La cessation par l'Algérie et par le Maroc de toute attaque

                              publique, par voie de presse ou de radio, à compter du 1er

                              novembre 1963, à zéro heure.
                              2) L'observation stricte du principe de non-ingérence dans les

                              affaires des autres États;
                              3) Le règlement par voie de négociation de tout différend

                              susceptible de survenir entre États africains.
                              Pour bien marquer qu'il n'y avait ni vainqueurs ni vaincus, le

                              protocole final tint à souligner que les conversations s'étaient

                              déroulées « dans une atmosphère amicale ».
                              Mais lorsque la commission spéciale prévue à Bamako voulut se

                              réunir pour apporter un règlement définitif au problème

                              frontalier, elle n'aboutit à rien. Les avis se partagèrent et le litige

                              demeura entier. L'opération militaire avait failli déboucher sur le

                              chaos; l'action diplomatique débouchait sur le vide.
                              Alors Hassan II se dit que, pour sortir de cette impasse, il fallait

                              repenser le problème de fond en comble et le transposer sur un

                              autre plan. On ne peut qu'admirer la largeur de vues avec

                              laquelle il procéda à cette révision. Il paria que l'intelligence et

                              la raison finiraient par l'emporter sur l'esprit de revendication

                              territoriale et que les nécessités de la coopération économique

                              remplaceraient « les vieux rêves de grandeur et de sable ».

                              C'était un pari risqué et d'autant plus méritoire que le jugement

                              que l'Histoire porterait sur son règne dépendrait, en fin de

                              compte, de son échec ou de sa réussite. Pourtant, il n'hésita

                              pas. Il avait pris conscience des dimensions du problème. De

                              par sa nature et sa complexité, il n'était pas un de ceux que l'on

                              pouvait résoudre à coups de canon. En revanche, lui apporter

                              une solution durable assurerait à l'Algérie et au Maroc un avenir

                              lumineux.
                              Réduit à l'essentiel, il pouvait se formuler comme suit : nul ne

                              pouvait contester que le territoire revendiqué à la fois par le

                              Maroc et l'Algérie n'ait entretenu depuis le XIe siècle des liens

                              beaucoup plus étroits avec l'Empire chérifien qu'avec l'Algérie,

                              ne serait-ce que parce qu'à cette époque l'Algérie ne formait

                              pas encore un État organisé. Mais il était non moins indéniable

                              que le partage des territoires pratiqué par la puissance

                              colonisatrice - et qui se trouvait concrétisé par les accords

                              d'Évian - avait placé cette région à l'intérieur des frontières

                              algériennes. Modifier cet état de choses par la force était

                              impensable. Chaque fois qu'on le tenterait, les instances

                              internationales interviendraient pour imposer un cessez-le-feu

                              aux belligérants. Qu'en recueillerait-on pour finir? Rien que des

                              ressentiments supplémentaires et des morts inutiles...
                              À côté de ces ombres, les éléments positifs : le bassin de

                              Tindouf contenait dans son sous-sol d'énormes richesses

                              minières. On y trouvait du fer d'excellente qualité, notamment le

                              gisement de Gara-Djebilet, un des plus riches du monde,

                              puisque les experts évaluent ses réserves à deux milliards de

                              tonnes et que la teneur en fer du minerai est de 65 pour cent

                              (contre 35 pour cent pour le minerai de Lorraine). Ce gisement

                              était suffisant, à lui seul, pour assurer la prospérité de l'Algérie

                              et du Maroc, à condition d'être exploité d'une façon rationnelle.

                              Les techniciens voyaient déjà surgir, aux lisières du Sahara, une

                              « Ruhr nord-africaine » susceptible de fournir du travail à

                              plusieurs générations.
                              Ces projets ne relevaient pas de la fantasmagorie. On pouvait

                              en chiffrer les résultats sur le papier. Comme le volume de ces

                              minerais était beaucoup trop élevé pour pouvoir être consommé

                              sur place, il fallait en prévoir l'exportation. Ceci posait le

                              problème d'un débouché sur la mer. Or les ports algériens les

                              plus proches, Arzew et Ghazaouet ', étaient à 1 300 kilomètres,

                              Port-Étienne 2, en Mauritanie 3, à 1 400 kilomètres, alors que

                              les ports marocains de La Gazelle et de Tarfaya4 se trouvaient

                              respectivement à 400 et 515 kilomètres. (Une voie rejoignant

                              directement la côte en traversant le territoire d'Ifni serait encore

                              plus courte, mais elle posait le problème de l'enclave espagnole

                              5.) Or le coût du transport de la tonne de minerai de fer avait

                              une incidence directe sur son prix de revient.
                              من زين مديحك ما كيفه تجارة يا رسول الله

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                              • #90
                                suite

                                En comparant ces

                                diverses données, on obtenait le tableau suivant :
                                _____________
                                COÛT DE PRODUCTION PAR TONNE, SUR LA BASE DE 15

                                MILLIONS DE TONNES/AN

                                Variante de tracé
                                Distance en km
                                Coût Coût d'extraction du transport en dollars en dollars
                                Coût total en dollars

                                Arzew
                                1300
                                1,10 4,40
                                7,05

                                (Algérie)




                                Ghazaouet
                                1300
                                3,30
                                5,60

                                (Algérie)




                                La Gazelle
                                400
                                2,00
                                4,40

                                (Maroc)




                                Tarfaya (Maroc)
                                515
                                1,75
                                4,05

                                Port-




                                Étienne (Maurita*nie)
                                1400
                                NOP
                                5,15

                                D'où il résulterait que le coût du transport représente*rait :
                                - 4 fois le coût de l'extraction, en passant par Arzew;
                                - 3,3 fois le coût de l'extraction, en passant par Gha*zaouet;
                                - 2 fois le coût de l'extraction, en passant par La Gazelle ;
                                - 1, 75 fois le coût de l'extraction, en passant par Tar*faya.
                                En le faisant transiter par les ports algériens, le minerai de

                                Tindouf n'était plus compétitif, alors qu'il le demeurait

                                largement en transitant par les ports marocains. Pour tenter

                                d'échapper à cette obligation, la Sonarem, ou « Société

                                nationale de recherches et d'exploitations minières »,

                                dépendant du ministère algérien de l'Industrie et de l'Énergie,

                                avait étudié quatre-vingt-quatre variantes du tracé, portant sur

                                toutes les possibilités d'évacuation. Or toutes avaient abouti à la

                                même conclusion; l'exploitation des richesses de Tindouf n'était

                                rentable qu'à condition d'emprunter le territoire marocain.

                                L'avenir n'était-il pas clairement inscrit dans ces chiffres?
                                Puisqu'il en est ainsi, s'était dit Hassan II, pourquoi continuer à

                                nous disputer des richesses qu'aucun de nous n'est capable

                                d'exploiter à lui seul ? Pourquoi ne pas nous mettre d'accord

                                pour constituer un orga*nisme équivalant à ce qu'est pour

                                l'Europe la Commu*nauté du charbon et de l'acier? Au lieu de

                                nous épuiser dans des luttes stériles, pourquoi ne pas faire de

                                ces territoires une sorte de condominium économique algéro-

                                marocain, auquel on pourrait associer par la suite la Mauritanie6

                                et le Rio de Oro 7, le jour où il aurait été évacué par les

                                Espagnols ? Ainsi se constitue*rait au nord-ouest de l'Afrique

                                une vaste zone de coprospérité trois fois grande comme la

                                France, au regard de laquelle les problèmes posés par le tracé

                                des frontières perdrait, sinon toute signification, du moins

                                beaucoup de leur acuité.
                                Reléguer à l'arrière-plan les litiges territoriaux, les laisser se

                                dissoudre au fil des années ; donner, pendant une période à

                                déterminer, la primauté à la coopération économique ; imprimer

                                à cette coopération une impul*sion assez forte pour qu'elle

                                puisse porter des fruits avant l'achèvement de la période

                                prévue, telles furent les grandes lignes du plan que se traça

                                Hassan II ; et à la mise en œuvre duquel il décida de consacrer

                                tous ses efforts. Mais pour pouvoir se concrétiser, ces prin*cipes

                                directeurs avaient besoin de l'accord de tous. D'où une question

                                préalable : les autres chefs d'État seraient-ils assez clairvoyants

                                pour comprendre à quel point ces conceptions répondaient aux

                                exigences de notre époque, à son besoin de faire peau neuve,

                                à son refus de se laisser enfermer dans les cadres trop étroits

                                légués par le passé? Rien n'était moins certain, car les relations

                                entre Rabat et Alger étaient restées tendues. L'affrontement

                                d'octobre 1963 avait laissé de part et d'autre des séquelles

                                douloureuses. Il y avait une pente difficile à remonter. Mais, là

                                encore, les événements favorisèrent le jeune roi et montrèrent à

                                quel point la chance était de son côté. Avec Ben Bella, un

                                rapprochement eut été impos*sible. Celui-ci n'avait pas digéré

                                les circonstances dans lesquelles son avion avait été détourné,

                                ni la facilité avec laquelle Mohammed V s'était accommodé de

                                sa longue détention 8. Durant la durée de son incarcéra*tion à

                                l'île d'Aix et à Aulnoye, Khider, qui était son compagnon de

                                cellule, n'avait cessé d'attiser sa méfiance envers Mohammed V

                                et la dynastie alaouite.
                                Or, le 19 juin 1965, un coup d'État militaire avait évincé Ben

                                Bella du pouvoir. Un homme nouveau l'avait remplacé à la tête

                                du gouvernement algérien : le colonel Houari Boumédienne.

                                Tempérament éner*gique et réalisateur, dont le laconisme

                                tranchait sur le verbalisme démagogique de son prédécesseur,

                                l'ancien commandant de la Wilaya V était bien trop perspicace

                                pour ne pas voir tous les avantages qu'apporteraient à son pays

                                un désamorçage du différend algéro-marocain et son

                                remplacement par une formule de coopération économique.

                                Ayant étudié le problème sous tous ses aspects, il était parvenu

                                à des conclusions qui rejoignaient celles de Hassan IL Dès lors, il

                                ne res*tait plus qu'à les mettre en pratique.
                                Aussitôt, les ambassadeurs se mirent au travail pour créer une

                                atmosphère favorable à la détente. Ces efforts convergents

                                reçurent une première consécra*tion le 15 janvier 1969, quand

                                fut signé à Ifrane, dans la résidence d'hiver du roi, un traité de

                                fraternité, de bon voisinage et de coopération entre le royaume

                                du Maroc et la République algérienne. Date capitale dans

                                l'his*toire du Maghreb! Un esprit amical, annonciateur du

                                renouveau, semblait avoir balayé jusqu'au souvenir de la

                                discorde. Pour apprécier l'importance de ce rap*prochement, il

                                faut se référer au texte même du traité :
                                Art. I : Une paix permanente, une amitié solide et un voisinage

                                fructueux, découlant naturellement de la fraternité séculaire

                                liant les deux peuples frères, régne*ront entre la République

                                algérienne démocratique et populaire et le royaume du Maroc,

                                et viseront à l'édifi*cation d'un avenir commun et prospère.
                                Art. II : Les Parties contractantes s'engagent à renfor*cer leurs

                                relations communes dans tous les domaines et notamment dans

                                les domaines économique et cultu*rel, afin de contribuer à

                                l'élargissement du champ de la compréhension mutuelle entre

                                les peuples frères d'Algérie et du Maroc et au renforcement de

                                l'amitié et du bon voisinage entre eux.
                                Art. III : Considérant que la coopération économique constitue

                                une base solide pour leurs relations paci*fiques et amicales et

                                vise à la promotion de leurs pays, les Parties contractantes

                                apporteront leur participation réciproque au développement de

                                cette coopération dans tous les domaines.
                                Art. IV : En cas de litige ou de différend, sous quel*que forme

                                que ce soit, les Parties contractantes s'inter*disent de recourir à

                                l'emploi de la violence entre elles et s'emploieront à régler leur

                                différend par des moyens pacifiques [...], en application des

                                principes et des résolutions de l'Organisation des Nations Unies,

                                de la Ligue des États arabes et de l'Organisation de l'Unité

                                africaine.
                                Art. VIII : Le présent traité restera en vigueur pen*dant une

                                durée de vingt ans à compter de la date de sa mise en

                                exécution9. Il est renouvelable, par tacite reconduction, pour

                                une période de vingt ans, tant qu'il n'est pas dénoncé par l'une

                                des Parties contractantes, par écrit, un an avant son expiration.
                                Pour le Royaume du Maroc
                                Le Ministre des Affaires étrangères
                                Ahmed laraki
                                Pour la République algérienne
                                Le Ministre des Affaires étrangères
                                Abdelaziz bouteflika
                                Je voudrais souligner deux points qui donnent à ce traité une

                                signification particulière, devait dire Hassan II peu de temps

                                après sa signature. D'abord, il a été contracté pour vingt ans -

                                ce qui est un délai inhabi*tuel pour une convention de ce genre

                                ; ensuite, il asso*cie étroitement la coopération culturelle à la

                                coopéra*tion économique. Pourquoi? Parce qu'il est vain de

                                vouloir faire avancer les choses si l'on ne s'occupe pas, en

                                même temps, de faire progresser les esprits. J'ai souhaité que

                                les écoles marocaines, algériennes - et pourquoi pas tunisiennes

                                ? - dispensent à nos enfants un enseignement qui les rende

                                plus conscients de leurs liens de parenté et leur apprenne à voir

                                les choses sous un angle plus large que cela n'a été le cas

                                jusqu'ici. Dans vingt ans, une nouvelle génération aura grandi,

                                pour laquelle les problèmes de frontières n'existeront plus, ou,

                                du moins, s'ils se posent, ce sera dans des termes très différents

                                d'aujourd'hui. Entre-temps, le traité d'Ifrane aura fait ses

                                preuves et sa reconduction ne soulèvera aucun problème, car

                                chacun aura compris que le Maghreb tout entier est le plus petit

                                espace géographique dans lequel nous puissions vivre. Songez

                                qu'en l'an 2000 le Maroc, l'Algérie et la Tunisie auront, à eux

                                trois, quatre-vingts millions d'habitants. Ces conceptions sont

                                caractéristiques de la manière de penser de Hassan II. Ce n'est

                                pas à lui qu'il faut apprendre que ce qui paralyse la vie, ce ne

                                sont pas les contraintes, c'est le manque de hardiesse.
                                Fin
                                Annexe:
                                Durant les négociations de Paris, les autorités françaises ont

                                proposé au roi Mohamed V de fixer le tracé des frontières dans

                                les confins sahariens, afin d’éviter toute contestation ultérieur.

                                Elles se sont même déclarées prêtes à inclure la région de

                                Tindouf et la Hamada du Draa dans le territoire marocain. Mais

                                Mohamed V leur a opposé un refus catégorique. A ses yeux, la

                                question des frontières méridionales du royaume relève

                                exclusivement du Maroc et de l’Algérie : elle doit être réglée d’

                                un commun accord entre les deux pays. Or l’Algérie, dans l’état

                                actuel, n’a pas voix au chapitre. Elle est engagée dans des

                                combats dont dépend son avenir. Le roi répugne à profiter de

                                cette situation pour lui porter un coup bas.« Aucun avantage

                                moral ou matériel, déclare-t-il, ne saurait justifier un acte de

                                félonie. Nous réglerons cette affaire plus tard, entre voisins. Je

                                n’ai pas voulu accabler la France lorsqu’elle était à terre ce n’est

                                pas pour frapper un pays frère lorsqu’il se trouve en difficulté.»
                                Chacun rend hommage à son élévation morale. Mais comme ses

                                interlocuteurs français lui font observer que la France n’a

                                nullement l’intention de quitter l’Algérie et que cette situation

                                risque de se prolonger longtemps, il répond, imperturbable :«

                                Eh bien!nous attendrons!»
                                Source : Histoire des Alaouites
                                Auteur : BENOIT-Méchin
                                Éditeur : Librairie Académique PERRIN 1994
                                Page 165
                                من زين مديحك ما كيفه تجارة يا رسول الله

                                Commentaire

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