Craintes d’une récession mondiale, exposition à la dette des Etats… Les banques françaises ont chuté en Bourse. Après la crise des subprimes de 2008, les plus fragiles résisteront-elles à ce nouveau choc?
C’est reparti! Les banques affrontent la pire bourrasque depuis la crise des subprimes — crédits hypothécaires à hauts risques — de 2008. Cette année-là, la faillite de Lehman Brothers avait affolé la planète boursière. Aujourd’hui, la crise a changé de visage. Aux produits toxiques qui ont failli mettre à bas le système financier international a succédé la crise de la dette des Etats.
Mais, comme en 2008, le secteur bancaire, en France comme ailleurs, est le premier à faire les frais de l’angoisse des marchés. Pourquoi? La perspective d’une récession mondiale fait craindre que les Etats surendettés, comme la Grèce ou l’Italie, ne puissent rembourser les banques.
« Les dettes des Etats sont devenues des actifs à risques pour les banques, c’est un changement », confirme Georges Pauget, l’ancien patron du Crédit agricole. Du coup, c’est le sauvequi-peut. « Les grandes banques françaises comptent beaucoup d’investisseurs institutionnels étrangers, dont des Américains qui ont vendu tout ce qui était européen », poursuit-il. Les spéculateurs ont aussi contribué à faire plonger les valeurs financières. A elle seule, la Société générale a perdu 20% en une semaine. Et le prêt d’urgence de 500 M$ de la BCE à une banque européenne a encore assombri l’humeur des marchés.
Climat de fébrilité
Rappelant qu’elles ont passé avec succès en juillet les « stress tests » européens, les banques françaises, dont les règles dites « prudentielles » de renforcement de leurs fonds propres ont été durcies, tentent de ramener les investisseurs à la raison. « Ce qui se passe ne reflète en rien la solidité de la banque », assure le porte-parole de BNP Paribas. De fait, avec ses bénéfices records, une solvabilité reconnue et de confortables réserves, la plus grande banque française n’est pas près de sombrer. Mais la note du Crédit agricole, très exposé à la dette grecque, a été mise sous surveillance et les bénéfices trimestriels de la « SocGen », elle aussi plombée par la Grèce, ont chuté de 31% en août.
Toutes les banques françaises en sortiront-elles indemnes ? Déjà, certaines ont vu leur capitalisation fondre de façon inquiétante, leur rentabilité future risque d’en souffrir et les menaces de récession pourraient les amener à restreindre l’accès au crédit pour les particuliers et les entreprises, au risque de gripper encore plus la machine économique. L’une d’elles pourrait-elle même faire faillite? « Impossible! », répond Georges Pauget. En revanche, que les plus forts soient tentés de profiter de la crise pour avaler les plus faibles, le scénario n’est pas à exclure.
Une certitude. Dans un tel climat de fébrilité, les professionnels de la finance attendent une réaction forte des dirigeants politiques. Fillon rappelle donc que l’objectif de la réduction du déficit public de la France à 3% du PIB en 2013 « est intangible ». Le ministre de l’Economie, Baroin, rencontrera mardi son homologue allemand, Wolfgang Schaüble, pour discuter du « gouvernement économique de la zone euro » défendu mardi par Sarkozy et Merkel. Une proposition qui n’avait pas convaincu les marchés…
Le Parisien
C’est reparti! Les banques affrontent la pire bourrasque depuis la crise des subprimes — crédits hypothécaires à hauts risques — de 2008. Cette année-là, la faillite de Lehman Brothers avait affolé la planète boursière. Aujourd’hui, la crise a changé de visage. Aux produits toxiques qui ont failli mettre à bas le système financier international a succédé la crise de la dette des Etats.
Mais, comme en 2008, le secteur bancaire, en France comme ailleurs, est le premier à faire les frais de l’angoisse des marchés. Pourquoi? La perspective d’une récession mondiale fait craindre que les Etats surendettés, comme la Grèce ou l’Italie, ne puissent rembourser les banques.
« Les dettes des Etats sont devenues des actifs à risques pour les banques, c’est un changement », confirme Georges Pauget, l’ancien patron du Crédit agricole. Du coup, c’est le sauvequi-peut. « Les grandes banques françaises comptent beaucoup d’investisseurs institutionnels étrangers, dont des Américains qui ont vendu tout ce qui était européen », poursuit-il. Les spéculateurs ont aussi contribué à faire plonger les valeurs financières. A elle seule, la Société générale a perdu 20% en une semaine. Et le prêt d’urgence de 500 M$ de la BCE à une banque européenne a encore assombri l’humeur des marchés.
Climat de fébrilité
Rappelant qu’elles ont passé avec succès en juillet les « stress tests » européens, les banques françaises, dont les règles dites « prudentielles » de renforcement de leurs fonds propres ont été durcies, tentent de ramener les investisseurs à la raison. « Ce qui se passe ne reflète en rien la solidité de la banque », assure le porte-parole de BNP Paribas. De fait, avec ses bénéfices records, une solvabilité reconnue et de confortables réserves, la plus grande banque française n’est pas près de sombrer. Mais la note du Crédit agricole, très exposé à la dette grecque, a été mise sous surveillance et les bénéfices trimestriels de la « SocGen », elle aussi plombée par la Grèce, ont chuté de 31% en août.
Toutes les banques françaises en sortiront-elles indemnes ? Déjà, certaines ont vu leur capitalisation fondre de façon inquiétante, leur rentabilité future risque d’en souffrir et les menaces de récession pourraient les amener à restreindre l’accès au crédit pour les particuliers et les entreprises, au risque de gripper encore plus la machine économique. L’une d’elles pourrait-elle même faire faillite? « Impossible! », répond Georges Pauget. En revanche, que les plus forts soient tentés de profiter de la crise pour avaler les plus faibles, le scénario n’est pas à exclure.
Une certitude. Dans un tel climat de fébrilité, les professionnels de la finance attendent une réaction forte des dirigeants politiques. Fillon rappelle donc que l’objectif de la réduction du déficit public de la France à 3% du PIB en 2013 « est intangible ». Le ministre de l’Economie, Baroin, rencontrera mardi son homologue allemand, Wolfgang Schaüble, pour discuter du « gouvernement économique de la zone euro » défendu mardi par Sarkozy et Merkel. Une proposition qui n’avait pas convaincu les marchés…
Le Parisien
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