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Libye : Seif al-Islam Kadhafi, mystères autour d'une réapparition

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  • Libye : Seif al-Islam Kadhafi, mystères autour d'une réapparition

    Le fils du dirigeant libyen s'est affiché libre mardi matin à Tripoli. La CPI avait confirmé son arrestation.



    Une réapparition qui fait désordre. Annoncé par les rebelles comme arrêté avant son transfert à la Cour pénale internationale de La Haye où il doit être jugé pour "crime contre l'humanité", Seif al-Islam, second fils de Muammar Kadhafi et considéré comme son dauphin, a fait sensation en faisant irruption dans la nuit de lundi à mardi devant des journalistes à Tripoli. Arrivé à bord d'un véhicule tout-terrain devant un immeuble du complexe résidentiel censé abriter son père, Seif al-Islam était attendu par quelques dizaines de sympathisants qui brandissaient son portrait et celui de son père ainsi que des drapeaux libyens.

    Ce fils de 39 ans, dont le prénom signifie "glaive de l'Islam", paraissait encore au début de l'année vouloir offrir un visage moderne de son pays ainsi qu'une normalisation des relations de la Libye avec l'Occident, n'a eu cesse, depuis le déclenchement de l'insurrection populaire à la mi-février, de tenir un langage guerrier, parfaite copie de celui de son père, devenant en quelque sorte son porte-parole officieux. Et ce nouveau rôle a encore été joué à merveille mardi matin, alors que les rebelles continuaient d'assiéger le palais du colonel.

    "Kadhafi à Tripoli"

    "Je suis là pour démentir les mensonges (...) Kadhafi et toute la famille sont à Tripoli", a-t-il affirmé. De quoi contredire les affirmations du CNT, qui avait signifié l'arrestation du successeur désigné des Kadhafi. Problème, si ce n'est pas la première fois qu'une information des insurgés libyens se révèle fausse (on se rappelle notamment de l'annonce de la mort d'un autre fils Kadhafi, Khamis, réapparu par la suite dans une vidéo), c'est dans ce cas précis une institution internationale, à savoir la CPI, à l'origine d'un mandat d'arrêt international contre Seif al-Islam, qui se retrouve discréditée.

    Car ce n'est autre que son procureur général, Luis Moreno Ocampo, qui a affirmé, dans la nuit de dimanche à lundi, avoir reçu "des informations confidentielles selon lesquelles" Seif al-Islam avait été bel et bien arrêté par les rebelles. Un secret qui trouvait en réalité son origine auprès du président du Conseil national de transition (CNT) libyen. Moustapha Abdel Jalil avait affirmé plus tôt dans la journée disposer "d'informations sûres que Seif al-Islam a été arrêté".

    "Maladresse" de la CPI

    La CPI ne s'était pas cantonnée à cette simple annonce. Quelques heures plus tard, le porte-parole de la Cour, Fadi el-Abdallah, est allé jusqu'à annoncer que les négociations étaient en cours avec le CNT pour le transfert à La Haye du plus recherché des fils Kadhafi... " Il s'agit clairement d'une maladresse du procureur général", affirme Philippe Moreau Defarges, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI) spécialisé sur les questions de droit international. "Luis Moreno Ocampo n'avait pas à se prononcer à ce sujet, il a parlé trop vite. La Cour pénale a pour rôle d'inculper des criminels d'État, pas de les arrêter, ce qui revient à des États ou organisations sur place. Elle est donc totalement dépendante de leurs informations."

    Un embarras traduit par la diffusion mardi dans la foulée d'un communiqué laconique de la CPI. D'après le message de son porte-parole, Fadi el-Abdallah, la Cour pénale internationale (CPI) n'a "jamais" eu la confirmation de l'arrestation de la part du CNT de Seif al-Islam. Contacté par nos soins, les bureaux du procureur de la CPI n'ont pas souhaité faire de commentaire. Ce serait donc bel et bien de la capitale libyenne, désormais, que viendrait l'erreur. Or, là non plus, on ne souhaite pas communiquer sur les possibles errements (volontaires ?) du Conseil national de transition. Ni Ali Zeidane, le porte-parole du président du CNT Mustapha Abdel Jalil, ni Mansour Saif al-Nasr, nouvel ambassadeur libyen à Paris, n'ont souhaité répondre à nos sollicitations.
    Le Point.fr
    on mardi dans la foulée d'un communiqué laconique de la CPI. D'après le message de son porte-parole, Fadi el-Abdallah, la Cour pénale internationale (CPI) n'a "jamais" eu la confirmation de l'arrestation de la part du CNT de Seif al-Islam. Contacté par nos soins, les bureaux du procureur de la CPI n'ont pas souhaité faire de commentaire. Ce serait donc bel et bien de la capitale libyenne, désormais, que viendrait l'erreur. Or, là non plus, on ne souhaite pas communiquer sur les possibles errements (volontaires ?) du Conseil national de transition. Ni Ali Zeidane, le porte-parole du président du CNT Mustapha Abdel Jalil, ni Mansour Saif al-Nasr, nouvel ambassadeur libyen à Paris, n'ont souhaité répondre à nos sollicitations.

    Par ARMIN AREFI
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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