L’un après l’autre, des dictateurs se protégeant derrière leurs gardes prétoriennes et qui donnaient l’air d’être invincibles s’effondrent devant la volonté populaire.
Ben Ali, Moubarak et, aujourd’hui, El Gueddafi, totalisaient à eux trois un siècle de règne sans partage, se confondaient même avec l’Etat et considéraient leurs pays comme des propriétés privées, au point de vouloir léguer le pouvoir à leur progéniture. Ils s’en vont rejoindre maintenant les oubliettes de l’histoire. Ces lilliputiens qui se voyaient grands ont fini par voir se traduire cette réalité qui a pour eux un goût amer et pour les peuples le goût sucré de la victoire. Voici venir le temps où l’histoire des pays reprend ses droits et réclame d’être écrite en lettres libres et affranchies.
Où est l’Algérie dans ce rendez-vous de l’histoire ? Absente, prise de léthargie ! La carte de l’Afrique du Nord est en pleine mutation, et l’Algérie observe, tâtonne et n’ose pas. Dans ce Maghreb qui se dessine une nouvelle voie, l’Algérie semble avoir raté le train du changement. Si la démocratie trouvera son ancrage dans les pays voisins, le pouvoir d’Alger se trouvera bien seul dans un ensemble qui tendra à construire un avenir autre que celui dessiné par les anciens dictateurs. Le défi démocratique, qui ne se suffira pas du départ des têtes des régimes, mais des régimes en entier, est celui qui se présente aujourd’hui aux peuples maghrébins. Le formidable élan populaire qui a soufflé à Tunis, au Caire, à Damas, à Sanaa, à Aman, à Rabat, à Benghazi et à Alger, ne trompe pas, il est réel.
Elle est bien là la volonté des peuples d’en découdre avec des décennies d’autoritarisme, de despotisme et de terreur. Même si cette volonté prend différentes formes et intensités d’un lieu à un autre (aidé parfois par des facteurs exogènes suivant les cas), elle ôte le même voile sur le droit légitime de ces peuples à la liberté et à l’autodétermination. Ces peuples ont bien compris que l’autodétermination ne se résume pas à avoir un drapeau et un territoire, mais le droit de jouir de ses droits de citoyens, d’hommes libres.
L’Algérie n’est pas une exception et ne peut évoluer sur une voie que son environnement rejette.
Avec des voisins résolument engagés sur le chemin de l’ouverture, Alger reste pourtant fermée ; mais pour combien de temps ? Sur la carte du nouveau Maghreb qui se construit, l’Algérie, jadis Mecque des révolutions, comme une brebis galeuse a pris bien du retard. Avec une Tunisie sans Ben Ali, une Libye sans El Gueddafi, et un Maroc vendant des réformes bien emballées, les yeux du monde sont braqués sur nous.
Saisira-t-on l’occasion de prendre le train du changement pacifique ? Ou se laissera-t-on emporter par les flots à force de nager à contre-courant ?
Source : El watan
Ben Ali, Moubarak et, aujourd’hui, El Gueddafi, totalisaient à eux trois un siècle de règne sans partage, se confondaient même avec l’Etat et considéraient leurs pays comme des propriétés privées, au point de vouloir léguer le pouvoir à leur progéniture. Ils s’en vont rejoindre maintenant les oubliettes de l’histoire. Ces lilliputiens qui se voyaient grands ont fini par voir se traduire cette réalité qui a pour eux un goût amer et pour les peuples le goût sucré de la victoire. Voici venir le temps où l’histoire des pays reprend ses droits et réclame d’être écrite en lettres libres et affranchies.
Où est l’Algérie dans ce rendez-vous de l’histoire ? Absente, prise de léthargie ! La carte de l’Afrique du Nord est en pleine mutation, et l’Algérie observe, tâtonne et n’ose pas. Dans ce Maghreb qui se dessine une nouvelle voie, l’Algérie semble avoir raté le train du changement. Si la démocratie trouvera son ancrage dans les pays voisins, le pouvoir d’Alger se trouvera bien seul dans un ensemble qui tendra à construire un avenir autre que celui dessiné par les anciens dictateurs. Le défi démocratique, qui ne se suffira pas du départ des têtes des régimes, mais des régimes en entier, est celui qui se présente aujourd’hui aux peuples maghrébins. Le formidable élan populaire qui a soufflé à Tunis, au Caire, à Damas, à Sanaa, à Aman, à Rabat, à Benghazi et à Alger, ne trompe pas, il est réel.
Elle est bien là la volonté des peuples d’en découdre avec des décennies d’autoritarisme, de despotisme et de terreur. Même si cette volonté prend différentes formes et intensités d’un lieu à un autre (aidé parfois par des facteurs exogènes suivant les cas), elle ôte le même voile sur le droit légitime de ces peuples à la liberté et à l’autodétermination. Ces peuples ont bien compris que l’autodétermination ne se résume pas à avoir un drapeau et un territoire, mais le droit de jouir de ses droits de citoyens, d’hommes libres.
L’Algérie n’est pas une exception et ne peut évoluer sur une voie que son environnement rejette.
Avec des voisins résolument engagés sur le chemin de l’ouverture, Alger reste pourtant fermée ; mais pour combien de temps ? Sur la carte du nouveau Maghreb qui se construit, l’Algérie, jadis Mecque des révolutions, comme une brebis galeuse a pris bien du retard. Avec une Tunisie sans Ben Ali, une Libye sans El Gueddafi, et un Maroc vendant des réformes bien emballées, les yeux du monde sont braqués sur nous.
Saisira-t-on l’occasion de prendre le train du changement pacifique ? Ou se laissera-t-on emporter par les flots à force de nager à contre-courant ?
Source : El watan
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