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Angola-Portugal, la colonisation à l'envers

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  • Angola-Portugal, la colonisation à l'envers

    L’Angola n’est pas seulement devenu une destination d’émigration pour les anciens colonisateurs portugais. Ce grand producteur de pétrole apporte aussi de l’argent frais à Lisbonne, en rachetant banques et sociétés.



    Ces trois dernières années, pas moins de 100.000 Portugais se sont installés en Angola, ancienne colonie lusophone d’Afrique australe pays situé à sept heures de vol de Lisbonne. Quelque 25.000 demandes de visas ont été deposées en 2010 par de jeunes professionnels qui veulent échapper à la crise au Portugal. Si le flux migratoire persiste, la communauté portugaise pourrait retrouver en Angola son niveau d’avant l’indépendance: 500.000 personnes. Du jamais vu, dans les annales post-coloniales.

    Luanda se distingue pourtant comme la métropole la plus chère du monde pour les expatriés, selon le cabinet britannique Mercer. Voilà deux années consécutives qu’elle arrive avant Tokyo, Ndjamena, Moscou, Genève et Osaka. L'afflux de migrants et la pénurie de logements ont fait flamber les loyers. Des tours rutilantes, dans le centre-ville, surplombent des quartiers dévastés où certains immeubles sont encore criblés d'impacts de balle. Dans ce pays où tout est à construire ou à reconstruire, un nouvel Eldorado est né, en 2002, à la fin d’une guerre civile qui aura duré vingt-sept ans.

    L’Angola affichait, avant la crise financière internationale, la plus forte croissance au monde : 21% en 2008, contre 1,8% au Portugal. Ses besoins immenses en ingénieurs, techniciens, financiers et autres experts lusophones poussent des milliers de Portugais à tenter l’aventure africaine —en Angola plutôt que dans les autres ex-colonies portugaises, Cap-Vert, Guinée-Bissau et Mozambique.

    D’anciens liens et la présence de 800 entreprises portugaises en Angola facilitent la tâche, même si la Chine a supplanté le Portugal en tant que premier partenaire commercial.

    Portugal, colonie angolaise?

    Les Portugais sont les deuxièmes investisseurs étrangers, avec plus de 694.000 euros investis entre 2007 et 2010. Les Brésiliens, autres partenaires traditionnels, sont eux aussi attirés par la croissance phénoménale de Luanda. Selon la Chambre de commerce brésilo-angolaise, ils seraient 20.000 à résider en Angola, pour la plupart à la tête de leur propre affaire. L’influence du Brésil se fait ressentir à Luanda comme à Lisbonne, et pas seulement dans la musique ou les telenovelas (feuilletons télévisés hispanophones et lusophones). La plupart des sites Internet du pays sont en effet domiciliés au Brésil, pour contourner les problèmes de connexion en Angola. Parmi les projets grandioses du premier producteur africain de pétrole, il faut aussi citer la construction d’une nouvelle capitale administrative, dont les plans ont été confiés à Oscar Niemeyer. Ce célèbre architecte brésilien, âgé de 104 ans, a dessiné Brasilia.

    Alors que l’Angola regarde aussi du côté de Dubaï pour savoir quel usage faire de ses pétrodollars, le Portugal serait-il en passe de devenir une colonie angolaise? On aime le dire à Luanda, non sans un certain esprit revanchard. Les Portugais avaient massivement plié bagage au moment de l’indépendance, en 1975, comme au Mozambique. Ils s’étaient repliés sur le Portugal, mais aussi en Afrique du Sud, où vit toujours une forte communauté lusophone. A Lisbonne, on apprécie moins ce que le quotidien économique Jornal de Negocios présente comme «l’offensive des Palancas», le nom donné aux antilopes qui servent d’emblème à l'Angola.

    Une stratégie offensive

    Aujourd’hui, les sociétés angolaises investissent dans tout ce que le Portugal peut avoir de plus clinquant: grands hôtels, industrie du luxe, haute couture et surtout, banques et pétrole. Grâce au poids lourds de la Société nationale de lubrifiants et de combustibles (Sonangol), l’entreprise publique qui exploite le gaz et le pétrole, le pays dispose d’une puissance financière internationale. Sonangol, déjà actionnaire du pétrolier portugais Galp Energia, s’intéresse à la privatisation de TAP Air Portugal. Le groupe pétrolier angolais détient par ailleurs des participations importantes dans des filiales angolaises de banques portugaises (49,99 % de Banco Millenium Angola et 49% de Banco do Fomento de Angola). Dans le droit fil de cette logique d'«angolanisation» des intérêts étrangers, la Banque portugaise des investissements (BPI), quatrième banque portugaise, a cédé en 2008 une part minoritaire des 49,9 % qu'elle possède dans sa filiale angolaise à Unitel, l'opérateur angolais de téléphonie mobile, détenu à 25 % par Isabel dos Santos.

    La fille aînée de José Eduardo dos Santos, président en exercice depuis 1979, est devenue l’égérie de ce nouvel impérialisme angolais. A Lisbonne, «la princesse Isabel», jolie métisse de 38 ans issue d’un premier mariage de «Zédu» avec une Russe, descend au Ritz et se fait livrer sushis et fleurs blanches. Mariée à l’homme d’affaires Sindika Dokolo, 39 ans, d’origines danoise et congolaise, la femme la plus puissante d’Afrique est la seule à valoir plus de 34 millions d'euros sans venir d’Afrique du Sud. Parmi ses associés portugais figure l’influent Americo Amorim, lui aussi au classement Forbes des grandes fortunes mondiales.

    Isabel dos Santos s’est illustrée fin 2008 par un coup d’éclat: elle a racheté, pour 164 millions d’euros, une tranche de 9,7% des parts détenues par la Banque commerciale portugaise (BCP), première banque privée du Portugal, dans sa rivale la BPI, quatrième banque portugaise. Autre aspect de sa stratégie offensive: l’une de ses sociétés, Kento Holding, a acheté en 2010 une part de 10% de Zon Multimedia, un grand groupe portugais opérant dans l’industrie des médias. Montant de la transaction: 164 millions d’euros, là encore, payés rubis sur l’ongle et sans l’ombre d’un complexe.

    Anne Khady Sé
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Si le flux migratoire persiste, la communauté portugaise pourrait retrouver en Angola son niveau d’avant l’indépendance: 500.000 personnes. Du jamais vu, dans les annales post-coloniales.
    chinois et portuguais , mais :

    tant que ce ne sont pas des francais , ce n'est pas une recolonisation ,ce n'est pas une main mise sur les richesses de ce pays

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    • #3
      tant que ce ne sont pas des francais , ce n'est pas une recolonisation

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      • #4
        j'ai ecouté recemment une emission sur BFM à propos du developpement en Angola

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