Lorsque la Constitution algérienne décrète que l’Islam est «la religion de l’Etat», cela signifie que l’Etat estime qu’il ne peut se prévaloir de légitimité aux yeux du peuple glorifié par cette même Constitution qu’en se faisant à la fois l’apôtre et l’exégète du Coran.
Ce faisant, il ne lie pas seulement et étroitement le fait religieux à l’acte politique, mais il subordonne le premier au second. Subordination qui s’inverse parfois au profit du seul facteur religieux qui devient prééminent au point d’empiéter sur les prérogatives du politique qui se trouve soudain assujetti, voire asservi, par le religieux. Le chevauchement, ou l’interpénétration de ces deux facteurs, mondain et sacré, n’est pas une invention de l’Etat algérien, mais procède de la tradition musulmane ou la sunna (hâdith) rapportée et réinterprétée au fil des siècles par les docteurs de la foi musulmane (fuqâhas) de toutes les écoles orthodoxes de l’Islam des origines. Que disent ces docteurs de la foi islamique ? Que la douniya wa addin (vie profane et sacrée) sont étroitement imbriquées et leur séparation en Islam est inconcevable, les séparer serait commettre un sacrilège. En langage moderne, cela signifie que l’Etat en tant qu’instance profane, et si transcendante qu’elle puisse être, ne saurait mener une vie indépendante du sacré.
L’état comme gestionnaire du sacré
Fidèle à une certaine tradition musulmane, l’Etat algérien, depuis l’indépendance, n’a cessé donc de veiller, avec plus ou moins de rigueur, à l’application de ce principe «associatif» consistant à mêler jusqu’à la confusion, politique et religieux, sacré et profane, modernité et tradition, laïcité hésitante et Islam quasi intégral au moins dans ses formes les plus traditionnelles, telles qu’elles se reflètent à travers la Constitution, le code de la famille, le discours politique, et aussi à travers le mimétisme et le conformisme sociaux les plus purs. Au nom de l’Islam, notre Etat se pose donc et s’impose non seulement comme le gardien de la religion, de l’authenticité (al asâla), mais comme le gestionnaire légitime du «sacré» ; il est le guide spirituel du peuple «umma», en l’absence d’un calife en titre. Il s’investit de facto d’une fonction sacerdotale, d’un magistère, à la manière du clergé catholique tout en revêtant l’habit «laïc».
Alors que l’Islam authentique - celui du Coran et de la sunna - proclame sans ambages qu’il n’y a point de «contrainte en religion» (lâ ikrah fî addin), notre Etat s’érige paradoxalement en directeur des consciences - individuelle et collective - auxquelles il impose des contraintes insupportables en matière d’observation cultuelle et traditionnelle. En dépit de la doctrine officielle, telle qu’elle se déploie à travers la Constitution et la charte nationale de 1976, et dans celle réactualisée en 1986, doctrine qui prétend que l’Islam n’est «lié à aucun clergé» et que le croyant de cette religion est délié de toutes les aliénations religieuses qui seraient l’apanage des autres religions célestes, l’Etat algérien légifère et se comporte, pourtant, en pratique du moins, comme s’il était le «clergé» dont le rôle consiste non seulement à faire enseigner par ses imams et chouyoukh patentés les sources de l’Islam (le Coran et la sunna) mais à contraindre également les croyants à observer les commandements de l’Islam en général, et l’un de ses cinq piliers en particulier : le Ramadhan.
L’état ou le Calife sans titre ?
Le fait que chaque année des dizaines de citoyens soient poursuivis et condamnés pour avoir rompu le jeûne de Ramadhan illustre bien le caractère clérical de l’Etat qui, en dépit de la laïcité de certaines de ses lois et de ses pratiques politiques, demeure entièrement dominé par le concept islamique qui proclame la non-séparation de la sphère politique de la sphère religieuse, calife sans titre, l’Etat algérien en assume pourtant presque toutes les fonctions, puisqu’il définit et fixe seul les règles de l’interdit et de l’autorisé en matière religieuse. Dire que l’Islam, en général, et l’Islam algérien, en particulier, ignore le «clergé» et que ses fidèles n’obéissent qu’à leur conscience, qu’ils ne sont tenus de rendre compte de leurs actes, gestes et pratiques qu’à Dieu le Tout-Puissant, relève d’une contre-vérité. La vérité, c’est que le politique a toujours subordonné, en Islam, le religieux, et c’est cette ingérence constante du politique dans la sphère religieuse qui fait que le croyant ordinaire n’est pas «libre» d’exercer, ou de ne pas exercer, selon son bon vouloir le culte de son choix, mais selon le bon vouloir de son prince ou son calife.
Or, l’Etat algérien, ç’en est un. Il remplit à la fois la fonction politique dévolue au prince, et celle qui revient au clergé dans la religion catholique. En sa qualité de prince, il affecte dans ses conduites de politique tant étrangère qu’interne des allures profanes, mais en tant que «clergé», il s’impose presque comme l’unique exégète qualifié de la religion musulmane, version malékite. Cette double posture, qui marie politique et religion, deux dimensions qui se trouvent par ailleurs mâtinées d’une bonne dose d’un nationalisme algérien, fier et ombrageux quelquefois, témoigne d’un brouillage de l’identité à la fois politique et culturelle de l’Etat algérien. Elle dénote aussi ses incohérences et ses tiraillements entre deux orientations contradictoires : modernité et tradition, Islam et nationalisme, et maintenant entre amazighité soudain «retrouvée», mais acceptée du bout des lèvres et comme à son corps défendant, et les autres composantes de l’identité algérienne…
Le dédoublement de l’état algérien
L’Etat algérien déroute et désarçonne l’analyste par ses traits contradictoires. Nationaliste ombrageux et fier par tradition, jacobin par certaines de ses conduites politiques, il se montre religieux sans être fanatique et moderne sans appliquer tous les réquisits de la modernité, notamment politique. C’est ce mélange d’idéologie, d’affirmation et d’orientations contradictoires qu’il fait sien qui désarme l’observateur qui tente d’analyser les connexions internes des éléments constitutifs de son «anatomie». En fait, notre Etat, dont le système politique n’est que l’expression manifeste, est un personnage dédoublé et ambivalent. C’est ce dédoublement de la personnalité de l’ Etat qui est à l’origine des crises identitaires et politiques récurrentes et des violences qui affleurent à la surface de toute la société et dont la corruption, la criminalité économique, grande et petite, et les émeutes urbaines répétées ne sont que les manifestations visibles à l’œil nu. Il faut entendre le mot «violence» au sens extensif : la hogra ; l’injustice et le mépris de la personne humaine dont nos administrations et certains de nos magistrats incompétents et corrompus qui violent les lois du pays et de sa Constitution font preuve ; l’enrichissement facile de beaucoup de caciques et d’apparatchiks du régime, leur impunité totale ; l’inamovibilité de certains ministres ayant battu tous les records de la longévité (cas de Benbouzid de l’Education nationale) ; promotion spectaculaire de certaines personnes notoirement reconnues pour leur incompétence avérée à la tête de postes stratégiques de l’Etat, telles sont les formes spécifiques de violence faites à la nation, et dont la liste pourrait s’allonger à l’infini. Ces formes de violence sont bien plus meurtrières que la violence physique et peut-être bien plus difficiles à supporter que l’exécution séance tenante.
Le mensonge politique, la censure et l’autocensure, l’imposition d’une doctrine ou d’une idéologie quelconque, politique, religieuse ou ethnique ; le refus de l’autre, l’intolérance, la fermeture au débat, l’exclusion et les entraves à la liberté de pensée, d’opinion, de conscience, de croyances et de culte, etc. ressortent de cette définition extensive de la violence dont le caractère sourd et douloureux ne se laisse pas appréhender de prime abord. Violence sourde et incommensurable mais qui pourrait, à la longue, s’épanouir soudain en guerre sanglante.
L’imposition du mois sacré de Ramadhan comme preuve d’intolérance religieuse
Revenons maintenant à la fonction de sacerdoce ou de clergé assumée par notre Etat. Cette fonction apparaît nettement à travers l’imposition du Ramadhan comme institution et pratique sacrée. Alors que le Coran oscille en maints de ses versets, ésotériques et exotériques, entre le libre arbitre laissé au croyant d’appliquer ou non les commandements de Dieu et les obligations contraignantes qui excluent la dérogation, sauf exception (voyage, maladie, guerre sainte…), l’Etat algérien paraît, en ce qui concerne surtout le moins du jeûne sacré, si intransigeant qu’il ne tolère pas qu’une personne, même de religion chrétienne ou animiste, rompe le jeûne en public. Pour ne pas provoquer des troubles «à l’ordre public», il faut que cette personne se mette à l’abri des regards de la foule qui, il est vrai, partage et approuve dans sa quasi-totalité le point de vue de l’Etat, considéré comme le gardien et le protecteur de la religion musulmane. Entre l’Etat et la foule, il y a donc consensus autour du Ramadhan qui doit être imposé et observé par tous : croyants, sceptiques, agnostiques ou infidèles
(juifs et chrétiens). Si, comme le dit Ibn Khaldoun, le peuple suit toujours la religion de son prince régnant, ici, c’est le prince qui semble suivre la religion de son peuple et en applique la volonté. C’est ce «suivisme» de l’Etat, en l’occurrence algérien, qui pourrait lui accorder, dans une certaine mesure, des circonstances atténuantes en matière d’imposition religieuse. L’Etat, dans ce contexte, n’est pas la cause essentielle de l’intolérance religieuse rampante, il en est à la fois le produit et le reproducteur obligé. Sous le poids écrasant de la tradition sociale et des imaginaires religieux dont elle s’alimente, cette intolérance a fini par s’institutionnaliser, de facto et de jure, et l’Etat ne paraît être ici qu’un instrument d’exécution d’une volonté qui le transcende.
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Ce faisant, il ne lie pas seulement et étroitement le fait religieux à l’acte politique, mais il subordonne le premier au second. Subordination qui s’inverse parfois au profit du seul facteur religieux qui devient prééminent au point d’empiéter sur les prérogatives du politique qui se trouve soudain assujetti, voire asservi, par le religieux. Le chevauchement, ou l’interpénétration de ces deux facteurs, mondain et sacré, n’est pas une invention de l’Etat algérien, mais procède de la tradition musulmane ou la sunna (hâdith) rapportée et réinterprétée au fil des siècles par les docteurs de la foi musulmane (fuqâhas) de toutes les écoles orthodoxes de l’Islam des origines. Que disent ces docteurs de la foi islamique ? Que la douniya wa addin (vie profane et sacrée) sont étroitement imbriquées et leur séparation en Islam est inconcevable, les séparer serait commettre un sacrilège. En langage moderne, cela signifie que l’Etat en tant qu’instance profane, et si transcendante qu’elle puisse être, ne saurait mener une vie indépendante du sacré.
L’état comme gestionnaire du sacré
Fidèle à une certaine tradition musulmane, l’Etat algérien, depuis l’indépendance, n’a cessé donc de veiller, avec plus ou moins de rigueur, à l’application de ce principe «associatif» consistant à mêler jusqu’à la confusion, politique et religieux, sacré et profane, modernité et tradition, laïcité hésitante et Islam quasi intégral au moins dans ses formes les plus traditionnelles, telles qu’elles se reflètent à travers la Constitution, le code de la famille, le discours politique, et aussi à travers le mimétisme et le conformisme sociaux les plus purs. Au nom de l’Islam, notre Etat se pose donc et s’impose non seulement comme le gardien de la religion, de l’authenticité (al asâla), mais comme le gestionnaire légitime du «sacré» ; il est le guide spirituel du peuple «umma», en l’absence d’un calife en titre. Il s’investit de facto d’une fonction sacerdotale, d’un magistère, à la manière du clergé catholique tout en revêtant l’habit «laïc».
Alors que l’Islam authentique - celui du Coran et de la sunna - proclame sans ambages qu’il n’y a point de «contrainte en religion» (lâ ikrah fî addin), notre Etat s’érige paradoxalement en directeur des consciences - individuelle et collective - auxquelles il impose des contraintes insupportables en matière d’observation cultuelle et traditionnelle. En dépit de la doctrine officielle, telle qu’elle se déploie à travers la Constitution et la charte nationale de 1976, et dans celle réactualisée en 1986, doctrine qui prétend que l’Islam n’est «lié à aucun clergé» et que le croyant de cette religion est délié de toutes les aliénations religieuses qui seraient l’apanage des autres religions célestes, l’Etat algérien légifère et se comporte, pourtant, en pratique du moins, comme s’il était le «clergé» dont le rôle consiste non seulement à faire enseigner par ses imams et chouyoukh patentés les sources de l’Islam (le Coran et la sunna) mais à contraindre également les croyants à observer les commandements de l’Islam en général, et l’un de ses cinq piliers en particulier : le Ramadhan.
L’état ou le Calife sans titre ?
Le fait que chaque année des dizaines de citoyens soient poursuivis et condamnés pour avoir rompu le jeûne de Ramadhan illustre bien le caractère clérical de l’Etat qui, en dépit de la laïcité de certaines de ses lois et de ses pratiques politiques, demeure entièrement dominé par le concept islamique qui proclame la non-séparation de la sphère politique de la sphère religieuse, calife sans titre, l’Etat algérien en assume pourtant presque toutes les fonctions, puisqu’il définit et fixe seul les règles de l’interdit et de l’autorisé en matière religieuse. Dire que l’Islam, en général, et l’Islam algérien, en particulier, ignore le «clergé» et que ses fidèles n’obéissent qu’à leur conscience, qu’ils ne sont tenus de rendre compte de leurs actes, gestes et pratiques qu’à Dieu le Tout-Puissant, relève d’une contre-vérité. La vérité, c’est que le politique a toujours subordonné, en Islam, le religieux, et c’est cette ingérence constante du politique dans la sphère religieuse qui fait que le croyant ordinaire n’est pas «libre» d’exercer, ou de ne pas exercer, selon son bon vouloir le culte de son choix, mais selon le bon vouloir de son prince ou son calife.
Or, l’Etat algérien, ç’en est un. Il remplit à la fois la fonction politique dévolue au prince, et celle qui revient au clergé dans la religion catholique. En sa qualité de prince, il affecte dans ses conduites de politique tant étrangère qu’interne des allures profanes, mais en tant que «clergé», il s’impose presque comme l’unique exégète qualifié de la religion musulmane, version malékite. Cette double posture, qui marie politique et religion, deux dimensions qui se trouvent par ailleurs mâtinées d’une bonne dose d’un nationalisme algérien, fier et ombrageux quelquefois, témoigne d’un brouillage de l’identité à la fois politique et culturelle de l’Etat algérien. Elle dénote aussi ses incohérences et ses tiraillements entre deux orientations contradictoires : modernité et tradition, Islam et nationalisme, et maintenant entre amazighité soudain «retrouvée», mais acceptée du bout des lèvres et comme à son corps défendant, et les autres composantes de l’identité algérienne…
Le dédoublement de l’état algérien
L’Etat algérien déroute et désarçonne l’analyste par ses traits contradictoires. Nationaliste ombrageux et fier par tradition, jacobin par certaines de ses conduites politiques, il se montre religieux sans être fanatique et moderne sans appliquer tous les réquisits de la modernité, notamment politique. C’est ce mélange d’idéologie, d’affirmation et d’orientations contradictoires qu’il fait sien qui désarme l’observateur qui tente d’analyser les connexions internes des éléments constitutifs de son «anatomie». En fait, notre Etat, dont le système politique n’est que l’expression manifeste, est un personnage dédoublé et ambivalent. C’est ce dédoublement de la personnalité de l’ Etat qui est à l’origine des crises identitaires et politiques récurrentes et des violences qui affleurent à la surface de toute la société et dont la corruption, la criminalité économique, grande et petite, et les émeutes urbaines répétées ne sont que les manifestations visibles à l’œil nu. Il faut entendre le mot «violence» au sens extensif : la hogra ; l’injustice et le mépris de la personne humaine dont nos administrations et certains de nos magistrats incompétents et corrompus qui violent les lois du pays et de sa Constitution font preuve ; l’enrichissement facile de beaucoup de caciques et d’apparatchiks du régime, leur impunité totale ; l’inamovibilité de certains ministres ayant battu tous les records de la longévité (cas de Benbouzid de l’Education nationale) ; promotion spectaculaire de certaines personnes notoirement reconnues pour leur incompétence avérée à la tête de postes stratégiques de l’Etat, telles sont les formes spécifiques de violence faites à la nation, et dont la liste pourrait s’allonger à l’infini. Ces formes de violence sont bien plus meurtrières que la violence physique et peut-être bien plus difficiles à supporter que l’exécution séance tenante.
Le mensonge politique, la censure et l’autocensure, l’imposition d’une doctrine ou d’une idéologie quelconque, politique, religieuse ou ethnique ; le refus de l’autre, l’intolérance, la fermeture au débat, l’exclusion et les entraves à la liberté de pensée, d’opinion, de conscience, de croyances et de culte, etc. ressortent de cette définition extensive de la violence dont le caractère sourd et douloureux ne se laisse pas appréhender de prime abord. Violence sourde et incommensurable mais qui pourrait, à la longue, s’épanouir soudain en guerre sanglante.
L’imposition du mois sacré de Ramadhan comme preuve d’intolérance religieuse
Revenons maintenant à la fonction de sacerdoce ou de clergé assumée par notre Etat. Cette fonction apparaît nettement à travers l’imposition du Ramadhan comme institution et pratique sacrée. Alors que le Coran oscille en maints de ses versets, ésotériques et exotériques, entre le libre arbitre laissé au croyant d’appliquer ou non les commandements de Dieu et les obligations contraignantes qui excluent la dérogation, sauf exception (voyage, maladie, guerre sainte…), l’Etat algérien paraît, en ce qui concerne surtout le moins du jeûne sacré, si intransigeant qu’il ne tolère pas qu’une personne, même de religion chrétienne ou animiste, rompe le jeûne en public. Pour ne pas provoquer des troubles «à l’ordre public», il faut que cette personne se mette à l’abri des regards de la foule qui, il est vrai, partage et approuve dans sa quasi-totalité le point de vue de l’Etat, considéré comme le gardien et le protecteur de la religion musulmane. Entre l’Etat et la foule, il y a donc consensus autour du Ramadhan qui doit être imposé et observé par tous : croyants, sceptiques, agnostiques ou infidèles
(juifs et chrétiens). Si, comme le dit Ibn Khaldoun, le peuple suit toujours la religion de son prince régnant, ici, c’est le prince qui semble suivre la religion de son peuple et en applique la volonté. C’est ce «suivisme» de l’Etat, en l’occurrence algérien, qui pourrait lui accorder, dans une certaine mesure, des circonstances atténuantes en matière d’imposition religieuse. L’Etat, dans ce contexte, n’est pas la cause essentielle de l’intolérance religieuse rampante, il en est à la fois le produit et le reproducteur obligé. Sous le poids écrasant de la tradition sociale et des imaginaires religieux dont elle s’alimente, cette intolérance a fini par s’institutionnaliser, de facto et de jure, et l’Etat ne paraît être ici qu’un instrument d’exécution d’une volonté qui le transcende.
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