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Alors que des Algériens sont morts en nombre : Les médias publics font l’impasse sur l’information.

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  • Alors que des Algériens sont morts en nombre : Les médias publics font l’impasse sur l’information.

    L’information a fait le tour de l’Algérie. Toutes les chaînes satellitaires ont annoncé en boucle et à la minute près le double attentat-suicide commis contre la plus prestigieuse école militaire en Algérie.

    Chaque chaîne a spéculé sur les circonstances de cet acte ignoble. Les récits divergent, le bilan diffère. Mais en Algérie, l’information n’a pas été diffusée ni sur les ondes des chaînes de radio ni par l’ENTV. Les autorités se sont murées dans le silence. Aucun communiqué d’aucune institution n’a été rendu public le soir même.
    Aucun ministre n’a daigné sortir de sa réserve pour rassurer, et encore moins compatir à la douleur des familles touchées de plein fouet.
    Ould Abbès, ministre de la Santé, le plus médiatisé, n’a pas jugé utile, cette fois-ci, de se rendre au chevet des victimes.
    Dans les rues de la capitale, la discussion autour de l’attentat bat son plein. Certains «naïfs» guettaient encore l’Unique dans l’espoir d’avoir une version officielle de ce qui s’est réellement passé à l’Académie interarmes de Cherchell. Niet.

    Ils n’auront aucun détail sur cet attentat kamikaze. «L’orpheline» n’a pas le feu vert du premier magistrat du pays pour diffuser l’information. Mieux encore, elle ne pouvait pas interrompre la cérémonie retransmise en direct de la Grande Mosquée d’Alger, tenue à l’occasion de la célébration de Leïlat El Qadr, où le chef de l’Etat procédait à la remise des prix aux lauréats du concours international de récitation et de psalmodie du Saint Coran.

    Un Etat qui se respecte aurait dénoncé à travers tous les canaux de communication et ouvertement cet acte et affiché par la même son soutien et sa présence auprès des victimes et leurs familles.
    Cela y va de la crédibilité même de l’Etat. L’information sécuritaire a de tout temps été l’objet de rétention et de black-out de la part des autorités, alors que les Algériens ont le droit de savoir ce qui se passe dans leur pays, il y va de leur sécurité.
    Ce vendredi, le journal de 20 heures et celui de minuit ont fait l’impasse sur la mort de 18 Algériens. La radio en a fait de même. Le comble est que cette dernière donne l’information, connue pourtant de tous les Algériens, en se réfugiant derrière la revue de presse et citant l’information donnée par El Watan et El Khabar.

    D’aucuns estiment que l’Etat se ridiculise en continuant à contrôler les médias lourds, au moment où l’Algérien peut avoir, au moindre coup, le monde à sa portée. La Télévision algérienne est une télévision d’Etat et non une télévision publique qui sert les Algériens. Hier, à 11h44, l’APS diffusait un communiqué laconique émanant du ministère de la Défense se limitant au nombre de morts et de blessés. Vers 14h, le même département rédige un autre communiqué où il donne un autre bilan de l’attentat, à savoir 18 morts (bilan donné la veille par notre journal) et s’incline à la mémoire des chouhada…
    Une manière de dire aux Algériens, contentez-vous de cela et n’attendez surtout pas un communiqué de condoléances de la part du président des Algériens.

    Nabila Amir - El Watan.
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay
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