La perpétuité a été requise contre Hamadi Ed-Debch, le clandestin marocain de 21 ans accusé de l'assassinat du jeune Romain en juillet 2004, mais il n'est pas le "monstre" décrit par l'accusation, a plaidé vendredi son avocat, Me Michel Pezet.
Devant la cour d'assises du Vaucluse qui le juge depuis mardi, l'avocat général Raymond Morey s'est montré implacable, décrivant un crime "barbare" commis "avec détermination et préméditation". Pour lui, l'acte mérite la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Le maximum prévu par le code pénal.
"A partir d'un certain niveau de paroxysme dans le crime, il est légitime que la justice soit exemplaire", a-t-il estimé. L'assassinat de Romain, 14 ans, tué de deux coups de hachette dans le crâne assénés par derrière le 17 juillet 2004 à Avignon, "dépasse tout ce qu'on peut imaginer", a dit M. Morey.
Le jeune homme, qui ne fumait pas, venait de refuser une cigarette à l'accusé qui dit s'être senti "injurié". Hamadi Ed-Debch est donc repassé une deuxième fois en sens inverse, avant de revenir sans bruit pour commettre l'agression.
"Prédateur, calculateur, méfiant et froid", l'accusé "a pris toutes les précautions avant de frapper (...) de la manière la plus sournoise et la plus lâche", a dit M. Morey.
L'avocat général a également insisté sur l'absence d'émotions, de "véritable repentir" et d'explications: "celui qu'il a tué, pour lui, n'est rien".
"Le crime est déjà une horreur en soi, mais n'exagérons pas!", a fulminé Me Pezet. "Hamadi Ed-Debch est un enfant de douze ans d'âge mental. Ce n'est pas le monstre que vous avez dépeint, monsieur l'avocat général (...) Sur la préméditation, je vous donne raison, au sens juridique de notre code pénal. Mais vous, vous ne jugez pas en code pénal", clame-t-il en se tournant vers les jurés.
Avant lui, Me Fabien Perez avait souligné la nécessité pour la cour de se "délester de tous les préjugés d'occidentaux pour comprendre un étranger", un être fruste issu d'une "société archaïque", projeté en Europe, "une civilisation qui a 1.000 ans d'avance sur lui".
"On vous demande de raisonner en fonction de votre conscience! (...) Vous n'êtes pas la vengeance! Vous n'êtes pas ici pour écraser quelqu'un!", a lancé à la cour Me Pezet, exhortant les parents de la victime à accorder leur pardon à son client.
"Je vous comprends de ne pas accepter le pardon, mais au fond de moi je pense que vous avez tort. Ne confondez pas le crime et le criminel! Je vous demande de vous reconstruire, vous ne pouvez pas vivre avec l'idée de revanche, avec la haine", a-t-il encore dit à Henry et Françoise Bénavent, les parents de Romain, vêtus de noir depuis le début du procès.
Trop bouleversés pour témoigner à la barre, leur avocat Marc Geiger a parlé pour eux vendredi matin, faisant revivre le souvenir de leur fils avec pudeur et humanité, sans animosité à l'égard de son assassin présumé.
"Vous savez qu'aucune insulte n'a jamais été prononcée par Romain", a toutefois dit Me Geiger à Hamadi Ed-Debch, lui reprochant de ne pas "avoir eu l'intelligence instinctive de le reconnaître".
Marion, la petite amie et témoin de l'assassinat du jeune Romain, à la Cour d'assises du Vaucluse, le 16 mai 2006
La tête baissée sous le poids de "la honte et du regret" selon Me Pezet, Hamadi Ed-Debch a levé pour la première fois les yeux de la journée pour s'excuser une nouvelle fois auprès des parents de Romain, de Marion, la petite amie de la victime, et de "tout le monde" avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict était attendu vendredi soir.
Par RFI
Devant la cour d'assises du Vaucluse qui le juge depuis mardi, l'avocat général Raymond Morey s'est montré implacable, décrivant un crime "barbare" commis "avec détermination et préméditation". Pour lui, l'acte mérite la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Le maximum prévu par le code pénal.
"A partir d'un certain niveau de paroxysme dans le crime, il est légitime que la justice soit exemplaire", a-t-il estimé. L'assassinat de Romain, 14 ans, tué de deux coups de hachette dans le crâne assénés par derrière le 17 juillet 2004 à Avignon, "dépasse tout ce qu'on peut imaginer", a dit M. Morey.
Le jeune homme, qui ne fumait pas, venait de refuser une cigarette à l'accusé qui dit s'être senti "injurié". Hamadi Ed-Debch est donc repassé une deuxième fois en sens inverse, avant de revenir sans bruit pour commettre l'agression.
"Prédateur, calculateur, méfiant et froid", l'accusé "a pris toutes les précautions avant de frapper (...) de la manière la plus sournoise et la plus lâche", a dit M. Morey.
L'avocat général a également insisté sur l'absence d'émotions, de "véritable repentir" et d'explications: "celui qu'il a tué, pour lui, n'est rien".
"Le crime est déjà une horreur en soi, mais n'exagérons pas!", a fulminé Me Pezet. "Hamadi Ed-Debch est un enfant de douze ans d'âge mental. Ce n'est pas le monstre que vous avez dépeint, monsieur l'avocat général (...) Sur la préméditation, je vous donne raison, au sens juridique de notre code pénal. Mais vous, vous ne jugez pas en code pénal", clame-t-il en se tournant vers les jurés.
Avant lui, Me Fabien Perez avait souligné la nécessité pour la cour de se "délester de tous les préjugés d'occidentaux pour comprendre un étranger", un être fruste issu d'une "société archaïque", projeté en Europe, "une civilisation qui a 1.000 ans d'avance sur lui".
"On vous demande de raisonner en fonction de votre conscience! (...) Vous n'êtes pas la vengeance! Vous n'êtes pas ici pour écraser quelqu'un!", a lancé à la cour Me Pezet, exhortant les parents de la victime à accorder leur pardon à son client.
"Je vous comprends de ne pas accepter le pardon, mais au fond de moi je pense que vous avez tort. Ne confondez pas le crime et le criminel! Je vous demande de vous reconstruire, vous ne pouvez pas vivre avec l'idée de revanche, avec la haine", a-t-il encore dit à Henry et Françoise Bénavent, les parents de Romain, vêtus de noir depuis le début du procès.
Trop bouleversés pour témoigner à la barre, leur avocat Marc Geiger a parlé pour eux vendredi matin, faisant revivre le souvenir de leur fils avec pudeur et humanité, sans animosité à l'égard de son assassin présumé.
"Vous savez qu'aucune insulte n'a jamais été prononcée par Romain", a toutefois dit Me Geiger à Hamadi Ed-Debch, lui reprochant de ne pas "avoir eu l'intelligence instinctive de le reconnaître".
Marion, la petite amie et témoin de l'assassinat du jeune Romain, à la Cour d'assises du Vaucluse, le 16 mai 2006
La tête baissée sous le poids de "la honte et du regret" selon Me Pezet, Hamadi Ed-Debch a levé pour la première fois les yeux de la journée pour s'excuser une nouvelle fois auprès des parents de Romain, de Marion, la petite amie de la victime, et de "tout le monde" avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict était attendu vendredi soir.
Par RFI
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