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Du risque d’enlisement à l’entrée soudaine et victorieuse dans Tripoli, l’accélération brutale des événements dans le conflit libyen n'a sans doute pas fini de livrer tous ses secrets. Si l'état major français explique ce retournement de situation par une simple convergence des événements, l'engagement de tribus restées neutres et le positionnement au sol de commandos alliés ont largement contribué à la prise de Tripoli.
Retournement d’alliances, ralliement aux insurgés de fidèles de Kadhafi, erreurs stratégiques du Guide, montée en puissance des forces occidentales. Après cinq mois d’avancées poussives à coups de raids aériens, il aura suffi de quelques jours aux insurgés pour marcher sur Tripoli.
L’état major français explique ce soudain retournement de situation par une « simple convergence des événements ».
Ancien diplomate, Patrick Haimzadeh estime pour sa part que c’est l’entrée en lice des tribus de l’ouest qui jusque là étaient restées l’arme au pied qui a marqué un tournant dans la guerre de Libye : « cette tribu des Zintan est vraiment entrée dans la lutte armée début avril. Donc il aura fallu le temps, effectivement, pour avoir un rapport de force en leur faveur, d’abord dans la montagne qu’on appelle improprement « montagne berbère », puisqu’il n’y a pas que des Berbères. Et ensuite, ils ont recruté des gens des villes côtières et aussi de la ville de Garyane qu’ils ont armés, équipés et constitués en unités, pour ensuite les renvoyer dans leur ville d’origine, pour justement les libérer » confiait l’ancien ambassadeur de France en Libye à RFI.
« Quand ils ont vu que les tribus de Cyréanique progressaient, ils ont commencé à se dire qu’ils devaient marquer leur territoire. Ils sont alors passés à l’offensive dans la zone de Tripoli pour se prémunir d’une entrée massive des gens de Benghazi. Et il y avait aussi sans aucun doute des commandos pré-positionnés au sol qui avaient balisé le territoire et qui sont venus en appui » précise Alain Chouet, ancien patron de la DGSE et fin connaisseur du monde arabe.
Pour le New-York Times « plusieurs signes montraient que le conflit était entré dans une phase critique. L’autoroute qui reliait Tripoli à la Tunisie était fermée, contrôlée par les rebelles depuis des jours, ce qui représentait un coup dur pour le gouvernement de kadhafi ». Les forces de Kadhafi n’ont alors cessé de céder du terrain.
L’opération baptisé Sirène avait commencé, en fait, il y a trois mois, lorsque des jeunes hommes de Tripoli, alors fermement aux mains des forces kadhafistes, ont pris le train jusqu’à Benghazi aux côtés d’anciens militaires.
Ils ont été entraînés dans ce bastion de la rébellion, avant de retourner dans la capitale libyenne, que ce soit par voie maritime, déguisés en marins, ou par la région montagneuse de l’ouest du pays.
L’état major français des armées a reconnu que l’armée française avait renforcé ses capacités de renseignement récemment avec l’utilisation de drones Harfang au dessus de Tripoli. Le Pentagone a également intensifié ses opérations de renseignement ces dernières semaines à la demande de l’OTAN. La conquête de Tripoli a été soutenue par des raids aériens de la Royal Air Force et le Qatar aurait livré des armes supplémentaires. Sans compter, malgré les dénégations des états majors français et britanniques, la présence au sol de forces spéciales.
Un responsable militaire de l'OTAN a ainsi déclaré que des commandos britanniques et français étaient sur le terrain avec les rebelles à Tripoli offrant une majeure partie de l’aide au sol.
Le Qatar, l’Egypte, les Etats-Unis et les forces spéciales jordaniennes auraient également participé à ces opérations de coordinations au sol. Le Guardian a, par ailleurs, signalé la présence d’anciens militaires, issus des forces spéciales britanniques et employés par des sociétés de sécurité privées. Le quotidien révélait que les sociétés avaient été financées par le Qatar.
UNE ÈRE DE GRANDE INCERTITUDE
Dans une interview au journal algérien El Khabar, l’ancien directeur de la DST, Yves Bonnet, président d’une délégation internationale d’experts sur la crise libyenne, qui s’est rendue à Tripoli et à Benghazi en mars et avril dernier, s’interroge sur l’avancée militaire des rebelles immédiatement après l’assassinat du Général Younès.
Yves Bonnet fait ainsi un lien direct entre l’assassinat de l’ancien chef rebelle, le général Abdelfattah Younes et la prise de Tripoli, jugeant l’opération « très étrange », il sous-entend la prise de contrôle de la rébellion par des chefs extérieurs : « Cela m’amène a me poser beaucoup de questions sur le fait de savoir si l’assassinat de Abdel Fattah Younès était une demande d’un des pays pour pouvoir nommer quelqu’un d’autre à sa place à la tête de l’opposition armée. Cela pose une autre question : qui dirige les rebelles, ou plutôt quel pays a ordonné la liquidation de Abdel Fattah Younès ? ».
Un propos que rien ne vient étayer sinon le « hasard » du calendrier. Au contraire, la percée militaire décisive des rebelles a eu lieu alors que le CNT venait de perdre dans des circonstances toujours mystérieuses son plus valeureux chef militaire, partisan farouche d’un renversement de Kadhafi et d’un engagement renforcé de l’Otan.
Alain Chouet, ancien patron de la DGSE affiche son scepticisme : « Je ne vois pas de liens possibles entre la mort de Younès et la chute de Tripoli. Et l’idée que les occidentaux réclament l’assassinat de Younès ne tient pas debout. Il y a eu des dissensions au sein du CNT parce que Younès avait une véritable aura politique, il menaçait la légitimité des islamistes parce qu’il avait une légitimité au sein de l’appareil militaire. Les islamistes de Benghazi ne l’ont pas supporté parce qu’en cas de règlements politiques, il aurait eu un rôle éminent à jouer. En revanche, l’OTAN a certainement demandé au CNT de mettre fin à ses chicayas internes qui bloquaient tout le système. Mais ce n’est que le début, ils vont commencer à se bouffer le nez entre monarchistes, islamistes, vieux affidés des services anglo-saxons pour se partager le gâteau. Kadhafi a, lui, un fond tribal du côté de Syrte, au centre de Libye, sur lequel ses partisans vont jouer et c’est d’ailleurs pour cela que l’avenir de la Libye en tant que pays uni et souverain me semble très compromis. Il s’ouvre en Libye une ère de grande incertitude ».
Marianne
Retournement d’alliances, ralliement aux insurgés de fidèles de Kadhafi, erreurs stratégiques du Guide, montée en puissance des forces occidentales. Après cinq mois d’avancées poussives à coups de raids aériens, il aura suffi de quelques jours aux insurgés pour marcher sur Tripoli.
L’état major français explique ce soudain retournement de situation par une « simple convergence des événements ».
Ancien diplomate, Patrick Haimzadeh estime pour sa part que c’est l’entrée en lice des tribus de l’ouest qui jusque là étaient restées l’arme au pied qui a marqué un tournant dans la guerre de Libye : « cette tribu des Zintan est vraiment entrée dans la lutte armée début avril. Donc il aura fallu le temps, effectivement, pour avoir un rapport de force en leur faveur, d’abord dans la montagne qu’on appelle improprement « montagne berbère », puisqu’il n’y a pas que des Berbères. Et ensuite, ils ont recruté des gens des villes côtières et aussi de la ville de Garyane qu’ils ont armés, équipés et constitués en unités, pour ensuite les renvoyer dans leur ville d’origine, pour justement les libérer » confiait l’ancien ambassadeur de France en Libye à RFI.
« Quand ils ont vu que les tribus de Cyréanique progressaient, ils ont commencé à se dire qu’ils devaient marquer leur territoire. Ils sont alors passés à l’offensive dans la zone de Tripoli pour se prémunir d’une entrée massive des gens de Benghazi. Et il y avait aussi sans aucun doute des commandos pré-positionnés au sol qui avaient balisé le territoire et qui sont venus en appui » précise Alain Chouet, ancien patron de la DGSE et fin connaisseur du monde arabe.
Pour le New-York Times « plusieurs signes montraient que le conflit était entré dans une phase critique. L’autoroute qui reliait Tripoli à la Tunisie était fermée, contrôlée par les rebelles depuis des jours, ce qui représentait un coup dur pour le gouvernement de kadhafi ». Les forces de Kadhafi n’ont alors cessé de céder du terrain.
L’opération baptisé Sirène avait commencé, en fait, il y a trois mois, lorsque des jeunes hommes de Tripoli, alors fermement aux mains des forces kadhafistes, ont pris le train jusqu’à Benghazi aux côtés d’anciens militaires.
Ils ont été entraînés dans ce bastion de la rébellion, avant de retourner dans la capitale libyenne, que ce soit par voie maritime, déguisés en marins, ou par la région montagneuse de l’ouest du pays.
L’état major français des armées a reconnu que l’armée française avait renforcé ses capacités de renseignement récemment avec l’utilisation de drones Harfang au dessus de Tripoli. Le Pentagone a également intensifié ses opérations de renseignement ces dernières semaines à la demande de l’OTAN. La conquête de Tripoli a été soutenue par des raids aériens de la Royal Air Force et le Qatar aurait livré des armes supplémentaires. Sans compter, malgré les dénégations des états majors français et britanniques, la présence au sol de forces spéciales.
Un responsable militaire de l'OTAN a ainsi déclaré que des commandos britanniques et français étaient sur le terrain avec les rebelles à Tripoli offrant une majeure partie de l’aide au sol.
Le Qatar, l’Egypte, les Etats-Unis et les forces spéciales jordaniennes auraient également participé à ces opérations de coordinations au sol. Le Guardian a, par ailleurs, signalé la présence d’anciens militaires, issus des forces spéciales britanniques et employés par des sociétés de sécurité privées. Le quotidien révélait que les sociétés avaient été financées par le Qatar.
UNE ÈRE DE GRANDE INCERTITUDE
Dans une interview au journal algérien El Khabar, l’ancien directeur de la DST, Yves Bonnet, président d’une délégation internationale d’experts sur la crise libyenne, qui s’est rendue à Tripoli et à Benghazi en mars et avril dernier, s’interroge sur l’avancée militaire des rebelles immédiatement après l’assassinat du Général Younès.
Yves Bonnet fait ainsi un lien direct entre l’assassinat de l’ancien chef rebelle, le général Abdelfattah Younes et la prise de Tripoli, jugeant l’opération « très étrange », il sous-entend la prise de contrôle de la rébellion par des chefs extérieurs : « Cela m’amène a me poser beaucoup de questions sur le fait de savoir si l’assassinat de Abdel Fattah Younès était une demande d’un des pays pour pouvoir nommer quelqu’un d’autre à sa place à la tête de l’opposition armée. Cela pose une autre question : qui dirige les rebelles, ou plutôt quel pays a ordonné la liquidation de Abdel Fattah Younès ? ».
Un propos que rien ne vient étayer sinon le « hasard » du calendrier. Au contraire, la percée militaire décisive des rebelles a eu lieu alors que le CNT venait de perdre dans des circonstances toujours mystérieuses son plus valeureux chef militaire, partisan farouche d’un renversement de Kadhafi et d’un engagement renforcé de l’Otan.
Alain Chouet, ancien patron de la DGSE affiche son scepticisme : « Je ne vois pas de liens possibles entre la mort de Younès et la chute de Tripoli. Et l’idée que les occidentaux réclament l’assassinat de Younès ne tient pas debout. Il y a eu des dissensions au sein du CNT parce que Younès avait une véritable aura politique, il menaçait la légitimité des islamistes parce qu’il avait une légitimité au sein de l’appareil militaire. Les islamistes de Benghazi ne l’ont pas supporté parce qu’en cas de règlements politiques, il aurait eu un rôle éminent à jouer. En revanche, l’OTAN a certainement demandé au CNT de mettre fin à ses chicayas internes qui bloquaient tout le système. Mais ce n’est que le début, ils vont commencer à se bouffer le nez entre monarchistes, islamistes, vieux affidés des services anglo-saxons pour se partager le gâteau. Kadhafi a, lui, un fond tribal du côté de Syrte, au centre de Libye, sur lequel ses partisans vont jouer et c’est d’ailleurs pour cela que l’avenir de la Libye en tant que pays uni et souverain me semble très compromis. Il s’ouvre en Libye une ère de grande incertitude ».
Marianne
? " très cher à la France ..
... en cherchant les "imperfections" au sein du CNT ou dans le déroulement de la révolutionils y ont tellement cru en qeddafi ... mais ou est la résistance du peuple libyen contre l'OTAN et le CNT ? le CNT est plus tôt accueilli en héros partout par les libyens 
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