Le CNT cède 35% du pétrole libyen à la France
Ce qui fait courir Sarkozy en Libye
Par : Merzak TigrineParis a saisi au vol l’occasion du soulèvement populaire en Libye pour s’assurer une place au soleil dans ce pays aux ressources énergétiques énormes.
Le soutien sans réserve de Paris aux rebelles libyens trouve son explication dans l’engagement du CNT de Mustapha Abdeljalil d’accorder à la France 35% du pétrole de son pays à la France, comme le confirme la correspondance, dont Liberté détient une copie, adressée en avril dernier aux responsables du Qatar, des Émirats arabes unis et à Amr Moussa de la Ligue arabe. Il était clair que la France ne se serait pas engagée en Libye contre Mouammar Kadhafi si elle ne s’était pas assuré d’une contrepartie sonnante et trébuchante. En effet, il était invraisemblable que Paris ait apporté tout ce soutien aux rebelles libyens sans rien gagner en échange.
Ce qui n’était que rumeurs s’est confirmé par la lettre confidentielle adressée le 3 avril dernier par le premier responsable du Conseil national de transition (CNT) libyen aux “frères de l’office royal qatari”, aux “frères de l’office supérieur émirati” et au “frère Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe”.
Cette correspondance, dont Liberté détient une copie, lève le voile sur les véritables motivations du branle-bas de combat opéré par la France sur la scène internationale en faveur des rebelles libyens, elle qui avait des relations privilégiées ces derniers années avec le régime de Mouammar Kadhafi, particulièrement depuis que ce dernier avait été réhabilité après les longues années qu’il avait passées en marge de la communauté internationale, en raison des accusations de terrorisme dont il faisait l’objet.
Et bien, Paris a saisi au vol l’occasion du soulèvement populaire en Libye pour s’assurer une place au soleil dans ce pays aux ressources énergétiques énormes, comme le confirme le contenu de cette missive secrète, dans laquelle le CNT rappelle aux destinataires de la correspondance que c’est “sur la base de la réunion de Londres tenue en mars et ce qui en a découlé comme confirmation de la reconnaissance du CNT en qualité de représentant légitime des Libyens”, qu’il a établi “des contacts poussés avec les Français par le biais de vos ambassades et vos efforts pour protéger les civils en Libye”.
Il est également confirmé que le représentant du CNT auprès de la France et des pays occidentaux n’est autre que Mahmoud Cham en remplacement de Mahmoud Jibril, après la découverte que ce dernier était de mèche avec le régime de Kadhafi.
Dans la deuxième partie de cette lettre, il est fait état de “l’accord pétrolier conclu avec la France en échange d’une reconnaissance officielle lors de la réunion de Londres en qualité de représentant légitime de la Libye”.
À ce sujet, il est clairement indiqué que le “frère Mahmoud”, comprendre Mahmoud Cham, a été chargé de signer l’accord prévoyant “l’attribution d’une quote-part de 35% de la totalité du pétrole brut libyen aux Français en échange d’un soutien total et permanent à notre mouvement”.
Poursuivant, le signataire de la correspondance prie les destinataires de “prendre en charge le suivi de l’opération et multiplier leurs efforts pour nous approvisionner en armements, dont la quantité et le genre vous ont été communiqués dans une précédente lettre ‘ultrasecret’”.
Enfin, il leur est également demandé de répondre le plus rapidement possible par le biais de leurs représentations diplomatiques en France, car les forces de Kadhafi avaient repris toutes les villes et régions, hormis Benghazi.
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