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Demain, la Chine fêtera l'achèvement de cette gigantesque construction. Outre son rôle énergétique majeur, le barrage est un acte politique fort, symbolisant la grandeur retrouvée du pays.
Treize années de travaux pharaoniques s'achèveront demain. Si les autorités chinoises n'ont prévu, disent-elles, qu'une modeste cérémonie, la propagande est déjà bien présente dans les médias nationaux. Que l'ensemble des turbines ne soit pas opérationnel avant 2009 n'importe guère : pour Pékin, l'événement est avant tout significatif de la puissance retrouvée de la Chine.
Imaginée depuis des décennies, régulièrement relancée, la concrétisation de ce projet doit beaucoup au fait que nombre de dirigeants chinois ont suivi un cursus universitaire d'ingénieurs en hydraulique. Si leur objectif initial était tout à fait concret (le contrôle des crues, l'amélioration de la navigation sur le Yangtze et la production de 85 milliards de kWh d'électricité), la suspicion entourant le projet, notamment après un rapport alarmiste de la Banque mondiale il y a dix ans, a transformé cette construction en épreuve pour la direction de l'État. Sa réalisation confirmerait donc, aux yeux de ses dirigeants, leur capacité à soumettre la nature à leurs désirs et le retour de la Chine sur la scène mondiale. Un objectif qui valait bien les 180 milliards de yuans (17,56 milliards d'euros) dépensés - même si le coût total s'approche officieusement plus de 30 à 40 milliards d'euros - et l'expropriation de 1,3 million d'habitants.
À l'heure où la Chine s'engage à travers le monde à la recherche d'énergie, le rôle hydroélectrique du barrage reste pourtant prépondérant. Au sein de ce silencieux mastodonte de 2.310 mètres de large et de 185 mètres de hauteur, situé à la sortie de la ville d'Yichang dans la province du Hubei, les quatorze turbines de 700 mégawatts (MW) de la rive gauche tournent en permanence. La tranche de la rive droite, composée de douze turbines, est en travaux tandis que le contrat pour les six turbines centrales souterraines devrait être lancé en 2007, au mieux à la fin de l'année. Une fois la deuxième phase achevée, le barrage des Trois Gorges deviendra alors le plus grand ouvrage hydraulique au monde, devant le barrage brésilien d'Itaipu.
Le secteur hydraulique ne représentant aujourd'hui que 5 % de la puissance électrique installée chinoise, l'autre grand projet énergétique du gouvernement concerne le nucléaire. La construction de vingt à trente centrales nucléaires est prévue avant 2020, afin de faire passer la production d'énergie nucléaire de 7.000 à 36.000 MW, pour un coût évalué entre 30 et 40 milliards d'euros. Deux secteurs dans lesquels les entreprises françaises sont présentes : Alstom a fourni directement 8 des 26 turbines des deux premières phases du barrage, tandis qu'Areva, partenaire historique de la Chine dans le nucléaire, vise la réalisation de centrales de nouvelle génération.
Tristan de Bourbon, à Pékin
latribune.fr
Treize années de travaux pharaoniques s'achèveront demain. Si les autorités chinoises n'ont prévu, disent-elles, qu'une modeste cérémonie, la propagande est déjà bien présente dans les médias nationaux. Que l'ensemble des turbines ne soit pas opérationnel avant 2009 n'importe guère : pour Pékin, l'événement est avant tout significatif de la puissance retrouvée de la Chine.
Imaginée depuis des décennies, régulièrement relancée, la concrétisation de ce projet doit beaucoup au fait que nombre de dirigeants chinois ont suivi un cursus universitaire d'ingénieurs en hydraulique. Si leur objectif initial était tout à fait concret (le contrôle des crues, l'amélioration de la navigation sur le Yangtze et la production de 85 milliards de kWh d'électricité), la suspicion entourant le projet, notamment après un rapport alarmiste de la Banque mondiale il y a dix ans, a transformé cette construction en épreuve pour la direction de l'État. Sa réalisation confirmerait donc, aux yeux de ses dirigeants, leur capacité à soumettre la nature à leurs désirs et le retour de la Chine sur la scène mondiale. Un objectif qui valait bien les 180 milliards de yuans (17,56 milliards d'euros) dépensés - même si le coût total s'approche officieusement plus de 30 à 40 milliards d'euros - et l'expropriation de 1,3 million d'habitants.
À l'heure où la Chine s'engage à travers le monde à la recherche d'énergie, le rôle hydroélectrique du barrage reste pourtant prépondérant. Au sein de ce silencieux mastodonte de 2.310 mètres de large et de 185 mètres de hauteur, situé à la sortie de la ville d'Yichang dans la province du Hubei, les quatorze turbines de 700 mégawatts (MW) de la rive gauche tournent en permanence. La tranche de la rive droite, composée de douze turbines, est en travaux tandis que le contrat pour les six turbines centrales souterraines devrait être lancé en 2007, au mieux à la fin de l'année. Une fois la deuxième phase achevée, le barrage des Trois Gorges deviendra alors le plus grand ouvrage hydraulique au monde, devant le barrage brésilien d'Itaipu.
Le secteur hydraulique ne représentant aujourd'hui que 5 % de la puissance électrique installée chinoise, l'autre grand projet énergétique du gouvernement concerne le nucléaire. La construction de vingt à trente centrales nucléaires est prévue avant 2020, afin de faire passer la production d'énergie nucléaire de 7.000 à 36.000 MW, pour un coût évalué entre 30 et 40 milliards d'euros. Deux secteurs dans lesquels les entreprises françaises sont présentes : Alstom a fourni directement 8 des 26 turbines des deux premières phases du barrage, tandis qu'Areva, partenaire historique de la Chine dans le nucléaire, vise la réalisation de centrales de nouvelle génération.
Tristan de Bourbon, à Pékin
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