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les savants musulmans :Hounaïn Ibn Is'haq

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  • les savants musulmans :Hounaïn Ibn Is'haq

    Hounaïn Ibn Is'haq
    ( que Allah ait son âme )


    L'histoire personnelle de Hounain a elle même la valeur d'un symbole. C'est l'histoire d'une humiliation et d'une vengeance. Humiliation qu'un Perse arrogant fit subir au fier descendant arabe de l'audacieuse tribu des Ibadi, et qui contribua à l'avènement de la suprématie intellectuelle du jeune empire arabe.

    Hounaïn Ibn Is'haq est né à El-Hira en 142/809, l'année de la mort d'Haroun er-Rachid. Les instruments et les bocaux que l'enfant voit dans le laboratoire de son père éveille en lui d'autres aspirations que celle de devenir, comme la plupart de ses camarades, un simple commerçant d'ingrédients de toutes sortes. Il n'était pas pour cela.

    Le jour vient enfin où son vieil ami, le caravanier Houbéïch, se déclare disposé, en échange d’un peu de camphre, à conduire Hounaïn jusqu’à Bagdad, capitale de l’empire. Hounaïn désire se consacrer à la médecine et, avec toute l’ardeur et la soif d’apprendre de ses quinzes ans, il assiste aux cours de Yahia ben Masaoueih, professeur doté d’une immense renommée. Mais Hounain et incapable de se contrôler plus longtemps, il lui lance : « Retourne donc là d’où tu viens ! Va te faire agent de change à Hira comme les tiens ! Mais ne te mêle surtout pas d’étudier la médecine, ce n’est pas une profession pour un Ibadi ! »

    Hounaïn sort de la classe; pleurant amèrement. Les paroles méprisantes de Masaoueih le brûlèrent comme autant de coups de fouet. Ce jour-la, frémissant de colère, il se jure de prouver qu’il était capable de devenir un aussi grand médecin que Masaoueih, ou plutôt non : un médecin vers lequel celui qui la si profondément offensé devra lever les yeux !
    Il voyage en pays roumi, en Asie Mineure, il étudie la langue grecque jusqu’à la maîtriser assez totalement pour pouvoir lire les ouvrages des grands médecins grecs dans le texte. Auprès du meilleur professeur de Basra, sur le golfe Persique, II perfectionne son arabe et apprend le persan. Il pane déjà l’araméen depuis sa plus tendre enfance.
    Deux années se sont écoulées depuis que le jeune Hounaïn a vu se refermer derrière lui les portes dorées de Bagdad... Or, voila qu’un soir au crépuscule Chalil ben Abdallah, ancien membre lui aussi du cercle d’auditeurs de Masaoueih. rend visite a un ami. les yeux baissés, un étranger a barbe noire assis en tailleur sur sa peau de mouton. Chalil ne la encore jamais rencontré dans les rues de Bagdad. Absorbé par son entretien avec son ami, il ne prête guère attention a ce personnage muet.
    Mais soudain une voix s’élève, elle chante des vers grecs. Des vers d’Homère qui parlent d’un homme nommé Ulysse. Et c’est sa voix gui trahit le chanteur. Chalil la connaît bien. L’homme qui, la tête appuyée au mur orné de carreaux de faïence multicolore, chante le héros d’Homère ne peut être que son ami et ancien condisciple, Hounaïn ben Is’Haq. Inquiété, celui-ci demande a Chalil de garder le silence : « Ne divulgue pus mon secret. Ma mission n’est pus encore accomplie. »
    Peu de temps après, Chalil rencontre de nouveau son mystérieux ami, cette fois dans la maison de Djabril ben Bajtichou doyen du corps médical de Bagdad. Et Chalil n’a pas fini de s’étonner En effet, le vénérable vieillard de la très ancienne lignée de médecins de Goundi chapour traite le jeune Hounain, alors tout juste âgé de dix-sept ans, avec la prévenance. la déférence même, dont on n’use généralement qu’envers des personnages haut placés. Il l’appelle « Maître Hounaïn » et lui prodigue tous les honneurs réservés aux hôtes de marque.

    - Pourquoi t’appelle-t-il Maître ? demande Chalil, incrédule et curieux, à son ami en sortant avec lui de la maison de Djabril. Hounain tire alors de sa poche la traduction dont le chef du cours médical l’avait chargé. Il le sent, l’heure du règlement de comptes a enfin sonné.
    « Prends ces feuilles et apporte-les a Yahia ben Masaoueih, l’homme qui m’a brutalement chassé de son cours puis répète-lui ec que tu viens de voir et d’entendre dans la maison de DjabriI hen Bajtichou. »

    - Nul être humain n’a pu produire une telle traduction, a moins que l’esprit de Dieu ne la lui ait inspirée ! S’écrit Masaoueih après avoir examiné les feuillets. Dis à Hounaïn lbn Is’haq que je serais heureux de compter au nombre de ses amis.
    Hounaïn inaugure alors une série de conférences médicales à Bagdad. Le sage Djabril ben Bajtichou lui-même ne dédaigne pas d’y assister et de s’instruire auprès de son jeune ami. Parmi les auditeurs figure même parfois l’ancien professeur de Hounain, Masaoueih en personne.
    Mais plus que ses conférences, ce sont ses traductions magistrales qui feront la célébrité de ce jeune Arabe qui désormais surclasse. et de loin, Masaoueih. Les Banou “fils” de Moussa sont enthousiasmés par un travail aussi solide et aussi sûr. Il ne s’agit point là de traductions littérales, le sens de la phrase est réellement transposé dans la nouvelle langue, un arabe à la fois clair et élégant. Mohammed ben Moussa se montre particulièrement attaché au jeune Ibadi. Il l’héberge et lui alloue un traitement élevé pour traduire en arabe les ouvrages grecs que ses frères et lui-même Se sont procurés.

    Hounaïn Se voit bientôt obligé de s’adjoindre des aides traducteurs. Mais aucun livre ne sort de chez lui qu’il ne l‘ait lui-même scrupuleusement revu et corrigé. Des qu’un nouveau texte lui parvient il commence par le disposer clairement, par le diviser en chapitres et alinéas, méthode particulièrement précieuse lorsqu’il s’agit des ouvrages de Galien, écrivain préféré de Hounaïn. Il était un des plus éminents traducteurs des oeuvres grecs en langue arabe.

    Quant à Hounaïn ibn Is’haq sa mission immense de traducteur ne doit pas éclipser sa production personnelle. Qui présente sous une Forme didactique les grands points, de la science médicale ou qu’il Soit traité d’un sujet spécialisé : Ophtalmologie, diététique, thérapie dentaire, pharmacopée.
    Hounaïn s’affirme comme le meilleur représentant de ce siècle. Parmi les traités dus a sa plume experte, Kitab el-maça’íl-tib le ‘Livre des questions relatives à la médecine’ est l’une des sources principales de la médecine médiéval, que des générations d’étudiants orientaux ont appris par coeur.
    En Occident, son succès relative a l’art médical fut reçu comme la bible. Une oeuvre, identique par le contenu sinon par la présentation, semble se cacher sons deux titres différents: Livre des questions relatives à la médecine ‘Kitab el-maça’íl-tib’ hypothèse qu’un examen relatif à La médecine. La rédaction commencée par Hounaïn a été achevée par son neveu Houbaïs. Mais il est difficile de faire le partage. Quoi qu’il en soit, le Kitab el-maça’íl-tib fut un véritable catéchisme médical, en usage pendant des siècles. Sous forme de questions-réponses, il présente les notions générales.
    Lorsque Hounaïn a besoin d’un exemplaire d’un certain manuscrit de Galien qui a son époque est déjà une rareté. Il part lui-même à sa recherche « J’en avais un besoin urgent et parcourus de ce fait lai Mésopotamie, la Syrie, la Palestine et l’Egypte, jusqu a Alexandrie. Mais je ne réussis a le découvrir nulle part, abstraction faite d’une moitié de l’ouvrage que je trouvais à Damas. » En plus de cet écrit rare, dont l’origine est aujourd’hui perdus Hounain rapporte a Bagdad un grand nombre d’ouvrages précieux.
    Entre-temps, El-Moutawakil, successeur d’El-Mamoun, l’a nommé son médecin traitant personnel en même temps que directeur de l’école califienne de traducteurs, nouvellement fondée.

    Il mourut en 206/873. A la mort de Hounaïn, la majeure partie des ouvrages commencer furent terminés par son fils Ishaq ben Hounaïn et son neveu Qobaïs.
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...
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