Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Londres, futur Dubaï de l'Europe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Londres, futur Dubaï de l'Europe

    Le «Shard» - nommé ainsi car il rappelle un tesson -, photographié au début du mois d'août.
    L'édifice sera le plus élevé de tous les pays de l'Union européenne.



    Ils s'appellent le «talkie walkie», l'«éclat de verre» et la «râpe». Alors que des bibliothèques et des centres communautaires mettent la clé sous la porte, victimes de la cure d'austérité, des gratte-ciel futuristes poussent comme des champignons dans la City, en manque de locaux. Preuve que Londres est toujours la capitale de la finance.


    C'est la nouvelle manie des voyageurs à la sortie de la station London Bridge: ils se cassent le cou pour suivre les progrès de la tour The Shard. Baptisé ainsi à cause de sa ressemblance à un tesson, l'immeuble sera le plus haut d'Europe à son inauguration, en mai 2012, avec 72 étages sur 310 mètres.

    Le totem de verre, situé sur la banquise sud de la Tamise, intrigue déjà les touristes.

    «J'aime bien le contraste avec les vieux bâtiments», dit David Pujado, en visite de Barcelone.

    Les gens qui travaillent à proximité l'accueillent à bras ouverts. «Ça va faire du bien au quartier», dit Jan Simmonds, 63 ans. La «South Bank», secteur culturel de Londres, a longtemps souffert de la préférence des investisseurs immobiliers pour la City, de l'autre côté de la Tamise.

    Le projet immobilier de 3,2 milliards de dollars abritera des appartements de luxe, un hôtel cinq étoiles et, crucialement, 55 000 mètres carrés d'espaces de bureaux.

    Pénurie dans la City

    Car le secteur financier de Londres manquera bientôt de locaux. Le groupe de conseil en immobilier CB Richard Ellis a observé une baisse d'un tiers de la superficie à louer dans le centre-ville depuis 2009. Or, un grand nombre de baux expireront en 2013 et 2014, ce qui haussera la demande pour des espaces haut de gamme.

    «Beaucoup de locataires chercheront des tours offrant une meilleure technologie», prédit Mike Bessell, analyste à la banque d'investissement Evolutions Securities.

    Une nouvelle génération de «super gratte-ciel», dont le Shard, arrive à point nommé. Ainsi, des grues s'élèvent dans la City au-dessus du Talkie Walkie (160 mètres) sur Fenchurch Street, du Cheese grater (224 mètres) sur Leadenhall Street, du Pinnacle (288 mètres) sur Bishopsgate et de la tour «100 Bishopsgate» (165 mètres), tout près de Liverpool Street Station.

    Ces édifices ajouteront 300 000 mètres carrés au marché d'ici 2015. Selon des projections de BNP Paribas, les employeurs de la City auront besoin de 150 000 mètres carrés supplémentaires dès 2014 pour accueillir 11 000 nouveaux travailleurs.

    Pétrodollars

    Ce boum immobilier ne s'explique pas seulement par un regain de la City. La plupart de ces projets étaient sur la table avant la crise de 2008, ce qui semble confirmer la théorie du Skyscraper Index selon laquelle plus on construit haut, plus une récession est imminente.

    En réalité, Londres ne connaîtrait pas cette métamorphose sans les pétrodollars. En plus d'être propriétaire majoritaire du Shard, le fonds d'investissement Qatari Diar, très actif dans le marché immobilier de haut de gamme, vient d'acheter le village olympique pour 900 millions de dollars canadiens dans l'est de Londres.

    Du côté du Pinnacle, qui deviendra la plus haute tour de la City, des investisseurs saoudiens et koweïtiens ont procédé à la première pelletée de terre cet été.

    Ils sont d'une part attirés par la livre sterling, sous-évaluée et à l'abri des turbulences dans la zone euro, et d'autre part par la perspective de posséder des «immeubles trophées» dans la capitale britannique, explique Mike Bessell, d'Evolution Securities.

    Ces «trophées» ne font pas l'unanimité en ces temps d'austérité. Le prince Charles a rebaptisé The Shard, «la salière». Des chroniqueurs de gauche crient à la démesure de banquiers immoraux.

    Ces accusations sont accueillies avec un grain de sel par ceux-ci. «Le nouveau panorama de Londres va refléter sa domination sur la finance mondiale», dit Mike Bessell à La Presse.

    Le résidentiel en folie

    La nouvelle a fait le tour du monde en août 2010. Un appartement de luxe donnant sur Hyde Park a été vendu pour 220 millions de dollars à un oligarque russe. Pendant ce temps, l'accès à la propriété est plus difficile que jamais pour le commun des mortels. Si bien que la directrice de la National Housing Federation a sonné l'alarme ce mois-ci. «Nous sommes à l'aube d'une crise immobilière, et si le gouvernement n'agit pas, une génération entière sera exclue du club des propriétaires», a dit Ruth Davison à la BBC.

    Le taux de la population britannique qui est propriétaire pourrait passer sous la barre des 65% dans la prochaine décennie, selon une étude d'Oxford Economics. La pénurie de maisons abordables et les importantes mises de fonds exigées par les prêteurs hypothécaires seraient à l'origine du déclin.

    Mali Ilse Paquin,
    La Presse

    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Je les trouve pas approprié dans le décor londonien
    Tu ne peux empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire leurs nids dans tes cheveux.

    Commentaire

    Chargement...
    X