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Le mouvement du 20 février : Réalités et perspectives

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  • Le mouvement du 20 février : Réalités et perspectives

    Le 05 Aout 2011, la Coordination de soutien au mouvement du 20 février à Bruxelles a organisé une activité sur « lemouvement du 20 février : réalités et perspectives » ; j’ai été invité dans ce cadre à faire un exposé sur ce thème via internet. J’ai préparé à cette occasion un texte que je n’ai pu exposer qu’en partie à cause du temps imparti. On trouvera ci-dessous l’intégralité du texte légèrement retouché...
    ===============================

    V) Quelles perspectives pour le M20F

    • Notons tout d’abord qu’il est heureux que le M20F se soit débarrassé d’une certaine tendance au mimétisme des expériences tunisiennes et égyptiennes ; l’expérience de Maydane Attahrir subjuguait nos jeunes qui voulaient la reproduire dès le 1er jour ; ils n’ont pas cessé au départ de vouloir organiser une grande manifestation nationale qui devait se terminer par un grand sit-in continu jusqu’à la satisfaction des revendications du M20F.


    Or si nous avons en commun avec toutes les expériences arabes l’objectif de nous débarrasser du despotisme et du « Fassad » (prévarication), chaque pays a sa spécifité quand il s’agit des modes de lutte. Je pense que pour le Maroc nous nous acheminons vers un combat qui – après avoir duré près de 6 mois –pourrait durer encore plusieurs mois avant de donner des résultats qualitatifs.
    Il est donc clair qu’on ne peut reproduire l’expérience tunisienne ou égyptienne au Maroc, non seulement parce que chaque pays à son histoire et ses spécifités de lutte, mais également parce que, après l’Egypte il y a eu les expériences sanglantes de Libye, du Yemen, du Bahreïn et de Syrie, et il y a eu les actions impérialistes visant à briser l’élan populaire pour contrôler la marche des mouvements pour le changement et sauvegarder leurs intérêts et ceux de leurs alliés dans la région. Surpris au départ, les dirigeants des pays occidentaux, ont appris à prévoir et à prévenir pour sauvegarder leurs intérêts et ceux de leurs alliés dans la région : Israël et les régimes réactionnaires arabes ; ce qui peut passer par la promotion de changements superficiels sans répercussions négatives sur les intérêts vitaux de l’occident et ses alliés de la région, Israël en tête.

    • Le mouvement du 20 février est devenu en quelques mois une grande force politique et un véritable levier pour le changement démocratique ; c’est déjà le plus grand mouvement politique qu’à connu notre pays depuis le combat contre le protectorat et pour l’indépendance tant par le nombre de ses partisans, des villes participantes, que par sa durée. C’est aussi un mouvement qui a permis de briser le tabou de la peur et de se réapproprier la rue comme cadre principal du combat politique et social ; de nombreux acquis ont déjà été arrachés par ce jeune mouvement ; mais l’essentiel reste à faire.
    • L’atteinte des objectifs du M20F est tributaire du respect et du développement de ses fondements et des conditions de succès en tant que mouvement démocratique, de masse et populaire, indépendant, combatif et pacifique, pluriel et unifié :


    - Le Caractère démocratique du M20F est reflété par deux aspects :
    Premièrement, dans le fonctionnement interne du mouvement où tout le monde doit veiller à l’égale participation de tous, sans hégémonie, ni exclusion. Les décisions doivent continuer à être prises par consensus en respectant la tendance générale ; et si parfois on est obligé de recourir au vote il faut qu’il soit nettement majoritaire ; c’est en tout cas ce qui est décidé par le CNAM20 où le résultat du vote n’est acceptable que s’il y a une majorité dépassant les 80%
    Deuxièmement, le caractère démocratique du mouvement signifie que le mouvement a pour objectif d’en finir avec le Makhzen comme régime anti-démocratique et de le remplacer par un régime démocratique qui doit se baser sur une constitution démocratique, revendication de base du M20F et qui reste d’actualité malgré le Référendum du 1er Juillet.
    - Le caractère de masse et populaire du M20F devra être renforcé et développé pour aboutir à des résultats qualitatifs, jusqu’à présent, le mouvement a pu être présent dans sa sortie de fin de semaine dans 40 à 110 villes, en mobilisant quelques centaines de milliers de citoyenNEs ; je pense que le M20F devra arriver à mobiliser quelques millions de citoyenNes avec quelques 200 manifestations pour arriver au seuil critique permettant d’arracher les revendications du mouvement.
    Pour cela, il va falloir mobiliser plus et mieux les habitants des quartiers populaires, les salariés, qu’ils soient syndiqués (comment impliquer de manière active les centrales syndicales notamment l’UMT et la CDT ?) ou pas, la paysannerie laborieuse, le mouvement estudiantin (n’est-il pas temps que l’UNEM puisse rejouer son rôle actif dans le mouvement populaire ?) les lycéens, les femmes, les enchômagés – toutes catégories comprises – les intellectuels démocrates, le mouvement des droits humains.
    - L’indépendance du M20F devra être préservée et consolidée tant vis-à-vis du Makhzen que des composantes du mouvement ; l’indépendance ne veut pas dire neutralité politique ; elle signifie simplement que les décisions, les programmes, les moyens de lutte sont adoptés démocratiquement en prenant en considération la volonté collective de ses membres et non les dictats d’une partie de ses composantes ;
    L’indépendance est une question sensible, parce que les ennemis du M20F mettent souvent en exergue tel ou tel aspect de notre action, de nos slogans, de nos comportements pour dénigrer notre mouvement ; nous devons être vigilants sur cette question.
    - Le Caractère combatif et pacifique du M20F ; il est évident qu’on ne pourra pas vaincre le Makhzen – avec ses énormes moyens politiques, économiques, et culturels, avec le soutien apporté par l’impérialisme et avec son expérience séculaire dans l’oppression et la répression de tout mouvement populaire aspirant à la démocratie – sans mener un combat acharné multiforme et une combativité croissante.
    Toutefois le M20F a opté pour le caractère pacifique de son combat (« Haraka silmya, la hajra, la janwiya » = « mouvement pacifique, ni pierre, ni couteau ») ; d’abord pour éviter toute effusion de sang et d’autre part pour ne donner aucun alibi aux tenants de la manière forte au sein du pouvoir qui veulent en découdre avec le M20F qui menace leurs énormes intérêts acquis à l’ombre du despotisme et du «Fassad ».
    - Le caractère pluriel et unitaire du M20F ; notre mouvement est pluriel : il regroupe en pratique des organisations et groupes politiques de la gauche radicale (Voie Démocratique, PADS, PSU, CNI, groupes trotskystes ou marxistes léninistes, étudiants basistes radicaux de tendances diverses, islamistes de Al Adl Wal Ihsane, du parti de la Nation, d’Al Badil Alhadari, des tendances à l’intérieur du PPS et de l’USFP,…) des organisations syndicales ; la grande majorité des organisations des droits humains, des organisations de jeunes, de femmes, des associations diverses et des personnalités démocratiques. Ce caractère pluriel est une richesse pour le M20F car il permet de drainer un large soutien populaire au combat anti-makhzen et pour la démocratie.
    Nous avons pu jusqu’à présent sauvegarder l’unité sur le terrain et dans la pratique du M20F. or le pouvoir makhzénien qui n’a lésiné sur aucun moyen pour abattre notre mouvement (par la désinformation médiatique, le dénigrement, la répression directe par les forces de sécurité et indirecte par les baltagis, la récupération des opportunistes, les manœuvres politiques, les concessions à caractère social) axe actuellement ses efforts contre l’unité de notre mouvement ; il cherche directement ou par média ou groupes interposés à diviser notre mouvement et nous affaiblir pour nous écraser par la suite. Oui bien sûr il y a de grandes divergences, idéologiques et politiques entre composantes de notre mouvement ; mais nous sommes tous d’accord sur la plateforme du 14 février et nous pouvons l’améliorer collectivement pour y intégrer d’un commun accord d’autres composantes comme l’égalité homme femme (c’est déjà un acquis pour le CNAM20), la revendication de la liberté de croyance, la liaison entre combat pour la démocratie et lutte contre la domination impérialiste.
    Nous avons l’obligation par notre sagesse et notre perspicacité de sauvegarder l’unité de notre mouvement contre les diviseurs de tout bord, même s’ils sont bien intentionnés ; nous n’avons pas peur de nos divergences ; nous pouvons en discuter en long et en large mais toujours dans la perspective de renforcer notre unité et en écartant toute velléité de division ; car si l’union fait notre force, notre division fait la force de nos ennemis. Alors attention à tout ce qui peut nous diviser, restons ultra vigilants sur cette question.
    Notons que la division ne vient pas seulement des divergences politiques et idéologiques entre composantes du M20F (revendication de la monarchie parlementaire ou autre, participation ou pas aux élections législatives, manifester dans les quartiers populaires ou pas, slogans à choisir, etc…). Mais peut provenir également de la faiblesse ou de l’absence d’organisation ; nous devons dans l’avenir nous préoccuper beaucoup plus de cette question pour aboutir au renforcement du mouvement dont le caractère national doit être renforcé par une meilleure coordination inter-régionale.
    VI) Pour terminer, Permettez-moi chers amiEs de revenir sur votre rôle, en tant que citoyenNEs marocains militants à l’étranger, tant à l’égard de la communauté marocaine migrante qui doit être soustraite à l’influence du makhzen et acquise à la perspective du combat pour la démocratie au Maroc, qu’à l’égard de l’opinion démocratique en Europe que vous aurez par votre travail de proximité à conquérir pour la cause du peuple marocain et mobiliser dans le combat contre ceux des dirigeants européens qui ont choisi, contre toute logique démocratique, de défendre le despotisme au Maroc.

    Merci pour votre attention
    *Abdelhamid AMINE est Vice-Président de l’AMDH et Coordinateur adjoint du CNAM20


    Source : Lakome
    Dernière modification par Chaiba, 10 septembre 2011, 09h42.
    À quand une révolution de la pensée ?
    -----La source de ma pensée-----

  • #2
    Le caractère de masse et populaire du M20F devra être renforcé
    1er aveu de faiblesse
    Notre mouvement est pluriel
    2ème aveu : un ramassis de gauchos-islamistes obscurantistes

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    • #3
      ces guachistes radicausx du 20Fev me font pitié

      Il savent très bien que la mobilisation populaire pour le 20Fev est réalisé grace aux islamistes

      Pour se maintenir il n'hésitent pas un instant à s'allier à un mouvement qui représente tous ce contre ils luttent c'est a dire un idéologie aux antipode de la leur

      le cas iranien est là pour démontrer que l'alliance entre extremistes se termine après la victoire par l'extermination du plus faible (les communistes iraniens ont été exterminé après la révolution khomeni bien qu'ils avaient contribué au soulevement)


      Que les gauchistes se revoltent, c'est acceptables et c'est même normal

      mais l'alliance avec l'extrème droite, est pour moi un opportunisme politique primaire et un mikhiavélisme pas à l'honneur de ces mouvements
      .
      .
      ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
      Napoléon III

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