Selon des documents secrets
Kadhafi voulait utiliser l’Algérie pour le transit de mercenaires africains
Kadhafi voulait utiliser l’Algérie pour le transit de mercenaires africains
Des documents secrets publiés, samedi 10 septembre, par le quotidien Asharq Al‑Awsat, révèlent les tentatives de Kadhafi d’utiliser l’Algérie et le Niger comme points de passage de mercenaires africains pour combattre les rebelles du Conseil national de transition libyen (CNT).
Le journal saoudien, basé à Londres, publie des correspondances manuscrites entre l’ambassade de Libye à Riyad (Arabie Saoudite), le bureau de Mouammar Kadhafi et son ministère des Affaires étrangères à Tripoli. Les lettres, datées de mars dernier, soit quelques semaines après l’éclatement de l’insurrection du 17 février, évoquent des démarches de recrutement de jeunes anti‑occidentaux en Mauritanie et à Kidal, au nord du Mali. Dans leurs échanges, les responsables libyens parlent aussi des difficultés d’acheminement des mercenaires en raison de l’activité des anti‑Kadhafi.
Selon les documents révélés par Asharq Al‑Awsat, l’ambassadeur libyen à Riyad a été au cœur du dispositif mis en place par Kadhafi pour recruter des mercenaires africains. Dans l’une de ses correspondances adressées au bureau du dictateur déchu, ce diplomate demande à Moussa Koussa, ministre libyen des Affaires étrangères de l’époque, « d’intervenir auprès de l’Algérie et du Niger pour accorder des visas aux personnes en route pour la Libye et de trouver des responsables pour les accueillir ». Réponse de Tripoli : « le chef de bureau à Alger a été chargé de s’occuper de ce dossier », selon la même source.
Quelques jours plus tard, le ministère libyen des Affaires étrangères envoyait une correspondance à l’ambassadeur libyen à Riyad : « à nos frères à Riyad, votre télex 200 du 22 mars. Vous pouvez utiliser l’Algérie ou le Niger ». Le document ne précise pas si l’Algérie a donné son accord pour le transit de mercenaires mauritaniens ou maliens.
Le gouvernement algérien a toujours nié son implication dans l’envoi de mercenaires africains pour combattre aux côtés des forces loyales à Kadhafi. Mais le CNT a accusé à maintes reprises l’Algérie d’avoir soutenu militairement le régime du dictateur libyen déchu. Les correspondances publiées par Asharq Al‑Awsat révèlent l’implication de la femme de l’ex‑président mauritanien Mokhtar Ould Dada et d’ex‑responsables militaires mauritaniens dans la mobilisation de jeunes Mauritaniens pour venir en aide à Kadhafi.
TSA
Ali Idir
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