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Recherche, Ces inventeurs qu’on décourage

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    Notre pays possède un potentiel humain enorme. Un potentiel d’inventeurs éloquent dont plusieurs ont été distingués au niveau international.

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    L’invention dans notre pays est sinistrée. C’est le constat établi par le vice-président de l’Association nationale des inventeurs algériens (Ania), Noureddine Houam. Pour lui, ce n’est pas la faute de l’inventeur algérien. L’absence de stratégie qui intègre cette donne primordiale dans le développement du pays a fait que les inventeurs sont marginalisés. Pourtant, notre pays possède un potentiel d’inventeurs éloquents dont plusieurs d’entre eux ont été distingués au niveau international. Houam, qui est également un fabriquant de four et écologiste amateur, n’est qu’un exemple parmi tant d’inventeurs qui cherchent à faire profiter leur pays de leurs recherches. A son compte, plus de 13 projets qui attendent de voir le jour. Le plus important est celui du four de distillation qu’il a inventé et qui permet la purification des eaux usées. «Mon objectif, c’est de développer le projet à un niveau industriel. C’est efficace, rentable et économique», nous a-t-il confié en précisant que le projet, d’un coût de 200 millions de centimes, lui a pris trois années de recherches. La machine de Houam pourrait, en fait régler, le problème des eaux usées de l’oued El Harrach et celui de la remontée des eaux de oued Souf. L’invention a été présentée au ministre délégué chargé de la Ville, M.Boukerzaza qui a apprécié l’idée en attendant toujours un «coup de pousse» pour le réaliser sur la terrain. La même proposition a été faite, récemment, aux services du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement qui s’est intéressé également au projet et compte effectuer, selon Houam, des analyses approfondies sur un échantillon d’eau distillée par sa machine. «Un tel projet et d’autres encore ne méritent-ils pas un encouragement de la part des autorités concernées?», s’est-il interrogé. Houam a soulevé, en fait, une question qui ronge chaque chercheur et chaque inventeur voyant son exploit sous-estimé dans son pays. Pourtant, beaucoup de pays ont pris conscience de l’intérêt stratégique de l’invention. C’est même l’axe principal de leur développement. Par contre, d’autres pays abandonnent complètement cette richesse et lui préfèrent des solutions de facilité. Ce qui les prive de la chance de rattraper les pays développés et d’atténuer l’état de dépendance technologique dans lequel ils se trouvent actuellement. Le paradoxe est que notre pays a fait des efforts colossaux en matière de formation, particulièrement dans le domaine des technologies. Des Algériens ont fréquenté les plus prestigieuses écoles à travers le monde. Au plan législatif, il faut rappeler qu’après l’indépendance, l’Algérie a abandonné le brevet d’invention tel que légué par la législation française pour instituer, en 1967, le «certificat d’inventeur». Ce n’est qu’en 1993 que le brevet d’invention est rétabli à la faveur d’un décret législatif du Haut Conseil d’Etat (HCE) abrogé et remplacé par une ordonnance de 2003 dans le cadre de la mise à niveau de notre législation par rapport au contexte international. Mais nombreux sont ceux qui estiment que cette législation, telle qu’appliquée et découlant de normes internationales, n’est pas de nature à stimuler l’esprit inventif algérien. Malheureusement, en l’absence d’une politique nationale de prise en charge de ce potentiel de compétence et de génie, ce capital est absorbé par les pays industrialisés et à moindres frais.
    D’ailleurs, Houam a dû vendre deux de ses brevets d’invention, l’un à la Suisse et l’autre à Hongkong. La France, a-t-il insisté à dire, est en train de faire des propositions tentantes pour attirer des chercheurs et inventeurs étrangers. Il nous fera savoir aussi qu’en France, 30% des chercheurs en technologie sont d’origine maghrébine et principalement algérienne. Malgré ces tentations, Houam ne cache par son optimisme surtout après les assurances du président de la République qui a insisté, lors de ses discours, sur la préservation de nos chercheurs. «Si les pouvoirs publics n’interviennent pas, la fuite des cerveaux s’amplifiera», dira Houam en interpellant les autorités concernées, entre autres, le ministère délégué chargé à la Recherche scientifique et celui des PME d’aider financièrement cette catégorie. Houam est également le vice-président de l’Association nationale des inventeurs algériens (Ania).
    Il expliquera que c’est par rapport à tous ces problèmes qu’un groupe d’inventeurs venus de tous les coins du pays a décidé de s’organiser dans une association en 1997 à Boumerdès. Mais il a fallu attendre mars 2000 pour que l’Ania acquière une couverture légale qui lui permette d’agir. Son rôle est de défendre les intérêts matériels et moraux des inventeurs dont le nombre dépasse les 6000. Par ailleurs, elle travaille à promouvoir l’invention et l’innovation en Algérie.


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