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Trois années après le terrible séisme, Boumerdès réapprend à vivre

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  • Trois années après le terrible séisme, Boumerdès réapprend à vivre

    Comment peut-on l'oublier?

    Une pensée très sincère, pour ttes les personnes qui ont vécu ce cauchemar, a celles qui sont mortes (Allh Yarhemhoum), et a celles qui sont restées en vie (grâce a dieu) mais avec le souvenir d’une journée sombre.

    Comment est Boumerdes trois ans apres?


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    Trois ans après, les traces du séisme se dissipent peu à peu, ainsi que les tristes souvenirs d’une nuit cauchemardesque. Tant bien que mal, la population de Boumerdès tente de reprendre goût à la vie, après avoir grandement souffert de la perte de ses êtres les plus chers et enduré un quotidien des plus dramatiques.
    Aujourd’hui, trois années se sont écoulées depuis le terrible tremblement de terre dans la région de Boumerdès, un certain mercredi 21 mai 2003, en fin de journée. D’aucuns ne peuvent oublier cette soirée tragique et cauchemardesque, lorsque cette région côtière fut ébranlée par un violent séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter.

    La population, choquée, meurtrie et blessée à jamais, tente aujourd’hui d’oublier cette tragédie qui a fait plus de 2 000 morts, 11 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines d’orphelins, ainsi que 200 000 familles sinistrées.

    Visiblement, les traces du séisme commencent à se dissiper au fur et à mesure que la mise en œuvre du programme de relogement avance. C’est le cas dans plusieurs communes, où les dernières opérations de relogement ont eu lieu ces derniers mois.

    Rachid, un sinistré qui a perdu sa femme et son fils et qui occupe toujours un chalet, estime «que d’importants travaux de réhabilitation des régions touchées par le séisme ont été lancés». Bien que difficilement, les choses commencent à s’éclaircir et la vie reprend ses droits.

    En effet, à la faveur du programme de reconstruction, engagé par le président de la République au lendemain du séisme, Boumerdès semble aujourd’hui se réveiller de son cauchemar. Trois ans après, tous les sites abritant des familles sous des tentes ont été fermés.

    Seuls les chalets continuent d’exister dans certaines localités, attribués, dans la majorité des cas, aux cas sociaux de la wilaya, et ce, après que les familles sinistrées qui les occupaient ont été recasées dans des logements en dur.

    Les personnes que nous avons rencontrées sur le site des chalets, à Seghirat, à la sortie est de Boumerdès, estiment que les autorités ont fait de leur mieux car, disent-elles, devant une catastrophe d’une telle ampleur, les choses ne sont pas aussi faciles qu’on ne le pense.

    C’est une tragédie que nul ne peut ignorer, tient à préciser Rachid. Faut-il rappeler qu’un programme de réalisation de 8 482 logements au profit des familles sinistrées a été lancé par le gouvernement. A ce jour, 4 500 familles ont bénéficié du relogement, dont 2 240 les occupent déjà.

    Selon le wali de Boumerdès, Ali Bedrici, «les autres familles bénéficiaires n’ont pas souhaité rejoindre dans l’immédiat leur nouvelle habitation, pour ne pas perturber la scolarité de leurs enfants, à la veille des examens de fin d’année».

    Ces familles seront toutes relogées dans les nouveaux bâtiments vers la fin du mois de juin 2006. Le wali a affirmé que la clôture du programme de relogement interviendra avant avril 2007. Selon les déclarations du chef du gouvernement, le relogement de la totalité des sinistrés devait intervenir avant la fin 2005, mais les retards occasionnés dans la réalisation des projets ont fait que la réception des derniers logements a été reportée à avril 2007.

    En attendant, toutes les familles sinistrées en possession d’une décision de logement occupent des chalets. Parallèlement, des opérations de réhabilitation et de confortement ont été engagées sur 84 377 logements, touchés à des degrés divers.

    Trois ans après, les opérations engagées donnent des résultats très appréciables, avec 80 379 logements réhabilités, soit 95 % de la totalité des habitations qui avaient été endommagées.
    Plus de 84 % des logements détruits
    Même si, aujourd’hui, les résultas sont positifs, les choses n’ont pas été faciles, vu l’ampleur des dégâts recensés au lendemain du séisme.


    Cette secousse tellurique a endommagé, à des degrés divers, près de 100 000 logements, soit plus de 84 % de l’ensemble des logements de toute la wilaya. Les services techniques, à pied d’œuvre, ont répertorié quelque 20 000 logements complètement effondrés, plus de 10 000 autres à détruire parce que menacés d’effondrement et environ 70 000 habitations à restaurer pour pouvoir être à nouveau occupés.

    A ce bilan effroyable, il convient d’ajouter quelque 95 000 habitations individuelles et logements collectifs sérieusement endommagés, dans plusieurs localités. C’est une réalité que l’on pouvait tristement contempler sur l’ensemble des communes affectées.

    A l’exemple de Zemmouri, lieu de l’épicentre, où toute la ville a été pratiquement rasée par le séisme. Aucune habitation n’a été épargnée. Même constat à Thénia, à Boumerdès, à Corso, à Dellys et dans d’autres communes avoisinantes.

    Des centaines, voire des milliers de familles s’étaient retrouvées sans toits ni vivres. La population exigeait alors une rapide prise en charge. Les autorités avaient installé près de 20 000 tentes, afin d’accueillir les milliers de familles sinistrées et de leur assurer une prise en charge totale (soins médicaux, assistance psychologique, denrées alimentaires...) En parallèle, des travaux avaient été lancés pour la mise en place de plus de 15 000 chalets.

    [...]

  • #2
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    Réhabilitation des grandes infrastructures
    Le séisme a également provoqué l’effondrement de plusieurs infrastructures publiques et privées. Il s’agit de celles relevant des secteurs de la santé, des travaux publics, du sport, de la culture, de l’hydraulique et de l’énergie ainsi que de celles de l’éducation, de l’enseignement et de la formation.

    Les établissements éducatifs endommagés représentaient 86, 11 % du total des établissements existants, avec 372 écoles totalement détruites sur les 432 existantes. Les enfants ont interrompu leur scolarité dans les principales localités côtières ébranlées par le séisme, comme à Thénia, Zemmouri, Dellys, Baghlia, Boumerdès, Corso… Les infrastructures de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ont été également très touchées.

    Au lendemain du séisme, les autorités s’étaient engagées à réaliser rapidement 600 classes en préfabriqué, afin de permettre aux élèves de reprendre leurs cours, en attendant de construire de nouveaux établissements. Cet engagement, alors pris par les autorités, a été effectivement tenu, puisque l’on annonce la réception, pour la rentrée scolaire prochaine, de 24 établissements, d’une faculté des sciences, tandis que des travaux de réhabilitation de plusieurs infrastructures de l’enseignement et de la formation touchent à leur fin.


    Aide et assistance au profit des sinistrés
    A l’exception de certaines familles de deux ou trois localités de la wilaya qui ont émis quelques protestations, toutes les autres ont bénéficié des quelque 100 000 opérations d’aide et de soutien lancées par les autorités.


    Les résultats obtenus montrent que 90 % de la totalité des effets engendrés par le séisme ont été pris en charge par les autorités, et ce, à divers niveaux. Ces actions concernent la mise en place des secours, le sauvetage, le relogement provisoire, la scolarisation, les soins médicaux, les aides alimentaires, les expertises, la réhabilitation et le confortement des habitations, la remise en état des réseaux, les soutiens financiers, la reconstruction et le relogement des sinistrés.

    La population de Boumerdès témoigne elle-même, aujourd’hui, des efforts de l’Etat pour venir à bout des conséquences de la catastrophe. Le wali de Boumerdès ne manque pas de rappeler que la présence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, quelques instants seulement après le séisme, avait révélé sa détermination à prendre en charge tous les effets induits par cette grande catastrophe naturelle.

    L’implication des autorités pour la prise en charge des sinistrés a été pleine et entière. Toutes les familles sinistrées, touchées à des degrés différents, avaient été recasées provisoirement dans des tentes ou dans des chalets. L’Algérie tout entière s’était mobilisée pour apporter secours et réconfort aux sinistrés de cette région.

    La mobilisation avait été totale, de Dellys à Zemmouri, de Khemis El-Khechna à Amel et Chaâbet, de Corso à Thénia et à Boumerdès…
    Les forces de sécurité toujours sur le terrain
    On remarque aujourd’hui, la présence des gendarmes qui assurent la sécurité des sites de chalets.


    Ils sont également présents au niveau des nouveaux projets de réalisation des logements destinés aux familles sinistrées. A Zemmouri, à Thénia, à Boumerdès et ailleurs, les populations sinistrées n’ont pas oublié le soutien apporté par les forces de sécurité – ANP, gendarmerie et police – qui avaient déployé, tout de suite après le séisme, tous leurs moyens humains et logistiques, afin d’apporter les premiers secours aux sinistrés.

    Un vibrant hommage leur est rendu, aujourd’hui, par de nombreuses familles, que nous avons rencontrées à Zemmouri et à Thénia. Zohra, dont la maison a été complètement détruite par le violent séisme, rappelle que son fils, coincé sous les décombres, avait été sauvé par des soldats.

    C’est également le témoignage de Rachid, de Moussa et de Hocine, venus de Bab El-Oued pour prendre part au sauvetage des sinistrés. L’on se rappelle également ces gendarmes qui ont pu sauver plusieurs dizaines de personnes à Boumerdès.

    Trois années après, la population se souvient toujours de l’acheminement des aides alimentaires vers les campements de sinistrés, grâce à l’assistance des gendarmes et des policiers. Des témoignages poignants Bien que les traces du séisme semblent se dissiper à travers l’ensemble des communes de la wilaya, certains témoignages restent encore douloureux.

    C’est le cas pour Abdelaziz, professeur à l’université, qui tente d’oublier ces moments difficiles qui ont suivi le séisme. Il souligne que les moments d’angoisse enfouis refont surface telle une blessure profonde à chaque fois qu’un cri d’enfant, un hurlement de femme ou la sirène d’une ambulance retentissent.

    C’est un moment malheureux, poignant et difficile à surmonter, raconte Abdelaziz. La terre a tremblé, dit-il, suivi de bruits infernaux, d’hurlements, présents à jamais dans ma mémoire et empoisonnant ma vie. Mes propres enfants, une fille de 18 ans et un garçon de 22 ans, tous deux universitaires, ainsi que ma femme, ont péri sous mes yeux sous les décombres du bâtiment.

    Abdelaziz, le visage blême, souhaite toujours en parler, pour expurger son mal, qui le traque même dans ses rêves. Depuis ce séisme, il affirme ne vivre qu’en solitaire, à «écouter» le profond silence qui avait suivi la secousse tellurique.

    Aujourd’hui, il tente de surmonter courageusement son mal, mais son courage ne semble pas suffire pour venir à bout de ses angoisses, de sa tristesse. Ils sont des dizaines, des centaines de personnes malheureuses qui ont perdu leur père, leur mère, leurs enfants, ou leurs amis.

    Bien que le mal demeure vivace chez des milliers de familles, la vie semble reprendre dans cette région.

    - Le jeune independant

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