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Les autorités égyptiennes réactivent la loi d'urgence

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  • Les autorités égyptiennes réactivent la loi d'urgence

    Des tribunaux d'exception jugeront les auteurs de l'attaque contre l'ambassade d'Israël au Caire.

    Au Caire
    Les tribunaux d'exception de la sécurité d'État sont de retour en Égypte. Sept mois après la chute d'Hosni Moubarak, le ministre de l'Information a annoncé que les auteurs de l'attaque de vendredi soir contre l'ambassade d'Israël au Caire seraient déférés devant ces juridictions connues pour bafouer les droits de la défense. Ces tribunaux sans possibilité d'appel, abusivement utilisés pendant trente ans, sont le symbole de la dérive autoritaire du régime Moubarak.

    La réactivation de la loi d'urgence, qui interdit par exemple les manifestations, est potentiellement lourde de conséquences pour la transition démocratique en cours, au moment où les révolutionnaires réclament déjà la fin des procès de civils devant des tribunaux militaires. L'armée et le gouvernement, qui cherchent depuis des mois à rasseoir leur autorité, la justifient par l'assaut contre la représentation diplomatique israélienne.
    Cette poussée de fièvre trouve son origine dans la mort, en août, de cinq policiers égyptiens tués par des soldats israéliens lors d'une fusillade dans le Sinaï. La décision du Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute du président Moubarak, de ne pas expulser l'ambassadeur d'Israël après cet incident, ni même de rappeler pour consultation l'ambassadeur d'Égypte à Tel-Aviv, a rendu furieux les Égyptiens.

    La construction, la semaine dernière, d'un mur en béton destiné à protéger l'ambassade, aussitôt comparé au mur de séparation construit par Israël autour des Territoires palestiniens, a mis le feu aux poudres.
    Les manifestants n'ont pas réussi à pénétrer à l'intérieur de l'ambassade, située au dernier étage d'un immeuble, mais ils ont saccagé une salle d'archives attenante, arraché le drapeau israélien et menacé six agents de sécurité israéliens, qui ont dû être évacués par l'armée égyptienne. Ces affrontements ont fait 4 morts et plus de mille blessés parmi les émeutiers et entraîné le départ précipité de l'ambassadeur pour Israël.

    Si ce retour a été accueilli avec satisfaction par l'opinion publique, l'attaque elle-même fait polémique, notamment chez les jeunes révolutionnaires, rassemblés le même jour sur la place Tahrir pour réclamer davantage de réformes. Certains y ont vu une «conséquence prévisible de trente années d'humiliation et de politique de complaisance envers Israël» mais d'autres ont déploré une «trahison de l'esprit pacifique de la révolution».

    Loi martiale

    Ils ont surtout mis en garde contre l'utilisation de cet événement par l'armée au moment où son chef, le maréchal Mohammed Hussein Tantaoui, était sous pression pour témoigner au procès d'Hosni Moubarak. Celui qui a été pendant vingt ans ministre de la Défense a déclaré il y a quelques mois que l'armée avait refusé de tirer à balles réelles contre les manifestants pendant le soulèvement de janvier, comme le Raïs le lui avait ordonné. Mais convoqué dimanche devant le tribunal, le maréchal Tantaoui a opportunément annoncé qu'il «ne pouvait pas » s'y présenter en raison de la «situation fragile».
    Une remise en cause du traité de Camp David, premier accord de paix signé entre Israël et un pays arabe en 1979, ne semble en revanche pas à l'ordre du jour, même si le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), branche politique des Frères musulmans, a appelé dimanche à «une révision des relations égypto-israéliennes», en particulier l'arrêt des livraisons de gaz naturel égyptien.

    Le PLJ s'inquiète surtout d'un possible report des élections législatives de l'automne, qu'il espère remporter. « Nous rejetons toute tentative de l'armée d'exploiter ces incidents pour imposer la loi martiale, restreindre les libertés ou retarder les échéances de la période de transition», a expliqué un porte-parole, estimant que l'instabilité actuelle plaide en faveur d'un transfert rapide du pouvoir aux civils.


    Source : Le figaro
    « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.
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