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Le poids conséquent des Libanais de Côte d’Ivoire

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  • Le poids conséquent des Libanais de Côte d’Ivoire

    Communauté libanaise. Son poids dans l’économie ivoirienne n’a cessé de croître au fil des années. Surfant sur les vagues de privatisation et du départ des entreprises françaises de la Côte d’Ivoire, elle a pris pied dans des activités, hors du commerce de détail et du demi-gros.


    Roland Dagher, chef d’entreprise et conseiller économique et social ivoirien,
    évalue à « 35 voire 40% le poids de la communauté libanaise dans l’économie ivoirienne ».




    Combien de dizaines de milliers sont-ils ? Au niveau de l’administration publique comme de celui des instances de gestion de la communauté, on se perd quelque peu dans le dénombrement exact des membres de la communauté libanaise en Côte d’Ivoire.

    60 000 est le chiffre admis. Mais reste que si tous ont la même origine, les situations sont totalement différentes. Il est de plus en plus croissant, le nombre de ceux qui n’ont presque plus rien à voir avec le pays du cèdre de leurs aïeuls.

    Epousant l’évolution de la société et de l’économie ivoirienne, les Libanais sont sortis du champ, devenu progressivement trop étroit, du petit commerce et de l’exploitation forestière. Dans les sillons industriels tracés par le patriarche Abinader, entre autres, ils ont essaimé la plupart des secteurs d’activité économiques : la grande distribution, l’industrie du packaging, l’import-export, l’industrie plastique et l’imprimerie, l’hôtellerie, les assurances, le secteur de la santé, la sécurité et le gardiennage, l’agrobusiness, l’informatique, la vente de véhicules, le divertissement…

    « Nos sociétés ne pouvaient continuer de s’apparenter à des magasins gérés comme tel, et nous, espérer bénéficier de la confiance des banquiers pour accéder aux crédits nécessaires au développement des activités… »

    Un saut qualitatif dans l’organisation

    Cette migration vers des secteurs d’activité non traditionnels tient pour l’essentiel des mutations au sein de la communauté libanaise elle-même. Les anciens, faiblement alphabétisés, dont un sens des affaires, un pragmatisme hors du commun et une grande capacité d’adaptation à l’environnement étaient les principaux atouts, sont en train de passer la main à leur descendance. Une génération à la culture bigarrée, formée pour nombre dans les meilleures écoles ivoiriennes et internationales et culturellement sustentées à la mamelle de l’universalisme. Et qui, au titre de commerçant dont s’accommodait avec fierté leurs devanciers, préfèrent celui, plus valorisant à leurs yeux, d’entrepreneur ou de chef d’entreprise.

    Sous leur impulsion, les boutiques aux allures de bazars ont pris des airs d’entreprise – aussi bien dans leur organisation que dans leur fonctionnement. « Nos sociétés ne pouvaient continuer de s’apparenter à des magasins gérés comme tel, et nous, espérer bénéficier de la confiance des banquiers pour accéder aux crédits nécessaires au développement des activités… Un saut qualitatif dans l’organisation et dans le management s’imposait pour nous permettre d’être crédible auprès des différentes catégories de partenaires », explique un chef d’entreprise.

    Poids économique

    Surfant sur les vagues de privatisation des entreprises d’Etat de la fin des années 1990 et le départ en cascade des entrepreneurs français de la Côte d’Ivoire, dans la foulée de la crise militaro-politique dans laquelle s’est trouvé plongé le pays à partir de septembre 2002, la diaspora libanaise a renforcé ses positions dans le paysage économique ivoirien. Elle est aujourd’hui créditée de plus de 60% du parc immobilier privé ivoirien, 80% de la distribution, 70% de l’imprimerie et du packaging, 43% de l’activité industrielle.

    Des données sujettes à caution, l’administration n’ayant conduit aucune étude statistique récente en la matière, mais qui, sommes toutes, ne sont pas moins révélatrices du poids économique de la diaspora libanaise dans l’économie nationale. Roland Dagher, chef d’entreprise et conseiller économique et social ivoirien, préfère s’en tenir aux aspects macro et évalue à « 35 voire 40% le poids de la communauté libanaise dans l’économie ivoirienne ». Il estime, en outre, qu’elle offre « sensiblement le même niveau d’emplois, sinon un peu plus que la fonction publique ivoirienne ».

    Une réalité dont a pris très tôt conscience le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, qui a nommé deux membres de cette communauté, notamment Roland Dagher et Fouad Omaïs, au Conseil économique et social.

    Par Louis S. Amédé, Abidjan
    Les Afriques
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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