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Sarkozy met le pied à l'étrier aux islamistes
Par Mohamed TOUATI -
C'est le piètre résultat de l'intervention militaire, qui a provoqué la chute de Mouamar El Gueddafi, orchestrée par la France sous la bannière de l'Otan.
Sarkozy, Cameron et Obama ont-ils livré le Maghreb pieds et poings liés aux tenants de la mouvance pure et dure de l'Islam? Les révolutions arabes sont, en tous les cas, en train d'accoucher du pire des scénarios: l'instauration de régimes autocratiques en Afrique du Nord. Les pays occidentaux ont-ils menti sur le but assigné à leur mission? Destinée à l'origine à éviter un bain de sang au peuple libyen et mettre fin à 42 ans de règne de l'ex-guide de la Jamahiriya pour instaurer la démocratie, elle donne la nette impression d'avoir fait la part belle aux islamistes.
En Libye, ils se disent déjà prêts à partager le pouvoir et rien ne semble s'opposer à leur offensive. Pas même Moustapha Abdeldjallil, le président du Conseil national de transition, organe politique de l'insurrection libyenne qui a indiqué sans ambages que la future Constitution libyenne doit reposer sur l'application de la charia. «Nous sommes contre l'idée d'émirat islamique et pour un Etat civil où la législation serait inspirée de la charia qui fait l'unanimité chez les Libyens», a déclaré de son côté cheikh Ali Sallabi, un des leaders islamistes parmi les plus influents, qui a financé et armé en partie l'insurrection libyenne, farouche opposant du numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril.
Les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique tirent les marrons du feu de cette situation des plus confuses. Un contexte dans lequel elle évolue comme un poisson dans l'eau. Les services américains le reconnaissent et donnent l'alerte. «Le réseau extrémiste ainsi que sa filiale Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) pourraient tenter de profiter de la situation et cela nous inquiète...», a souligné un des responsables de la défense US lors d'un point de presse au Pentagone.
La chute de l'ex-homme fort de Tripoli commence-t-elle à être regrettée? «Si l'appareil de sécurité de Mouamar Kadhafi se consacrait en priorité à la lutte contre Al Qaîda, ce n'est pas le cas du Conseil national de transition (CNT), qui s'efforce pour l'heure de réduire les derniers bastions de l'ancien régime,» a fait remarquer un de ses collègues, a rapporté l'AFP dans une dépêche datée du 14 septembre. Le Maghreb est-il en train d'être livré aux islamistes? Les tenants de l'application de la Charia sont en train de reprendre du poil de la bête et les révolutions arabes qui ont eu lieu, en Tunisie en Egypte et notamment en Libye, constituent une occasion pour certains d'entre eux et un tremplin pour les autres pour revenir et s'installer durablement sur les scènes politiques respectives de leurs pays.
C'est le pire des scénarios qui est en train de se jouer au Maghreb. «L'un de leurs objectifs est de tenter d'établir une sorte d'empreinte ou de réseau interne, afin de jouer sur le long terme.
Pour le moment, ils se tiennent probablement à carreau mais à long terme c'est inquiétant... Ils savent qu'il est de leur intérêt de faire profil bas car s'ils donnent l'impression d'être très actifs, cela risque de susciter une attention dont ils ne veulent pas», a estimé un responsable américain de la Défense qui s'est exprimé sous le sceau de l'anonymat. Une analyse confirmée par les troubles provoqués en Tunisie par des salafistes qui ont envahi jeudi la basilique romaine du Kef (nord-ouest du pays, Ndlr) pour la transformer en mosquée.
Les pays occidentaux qui n'ont jamais caché qu'ils pouvaient s'accommoder d'islamistes de tendance «soft» pour la préservation de leurs intérêts se mettent en porte-à-faux par rapport à leur volonté affichée de lutter efficacement contre le terrorisme international qui tire son essence de ces régimes islamistes à visage modéré qu'ils ont adoubés. A force de vouloir faire cohabiter la chèvre et le chou c'est le loup qui risque d'être invité au festin.
Par Mohamed TOUATI -
C'est le piètre résultat de l'intervention militaire, qui a provoqué la chute de Mouamar El Gueddafi, orchestrée par la France sous la bannière de l'Otan.
Sarkozy, Cameron et Obama ont-ils livré le Maghreb pieds et poings liés aux tenants de la mouvance pure et dure de l'Islam? Les révolutions arabes sont, en tous les cas, en train d'accoucher du pire des scénarios: l'instauration de régimes autocratiques en Afrique du Nord. Les pays occidentaux ont-ils menti sur le but assigné à leur mission? Destinée à l'origine à éviter un bain de sang au peuple libyen et mettre fin à 42 ans de règne de l'ex-guide de la Jamahiriya pour instaurer la démocratie, elle donne la nette impression d'avoir fait la part belle aux islamistes.
En Libye, ils se disent déjà prêts à partager le pouvoir et rien ne semble s'opposer à leur offensive. Pas même Moustapha Abdeldjallil, le président du Conseil national de transition, organe politique de l'insurrection libyenne qui a indiqué sans ambages que la future Constitution libyenne doit reposer sur l'application de la charia. «Nous sommes contre l'idée d'émirat islamique et pour un Etat civil où la législation serait inspirée de la charia qui fait l'unanimité chez les Libyens», a déclaré de son côté cheikh Ali Sallabi, un des leaders islamistes parmi les plus influents, qui a financé et armé en partie l'insurrection libyenne, farouche opposant du numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril.
Les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique tirent les marrons du feu de cette situation des plus confuses. Un contexte dans lequel elle évolue comme un poisson dans l'eau. Les services américains le reconnaissent et donnent l'alerte. «Le réseau extrémiste ainsi que sa filiale Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) pourraient tenter de profiter de la situation et cela nous inquiète...», a souligné un des responsables de la défense US lors d'un point de presse au Pentagone.
La chute de l'ex-homme fort de Tripoli commence-t-elle à être regrettée? «Si l'appareil de sécurité de Mouamar Kadhafi se consacrait en priorité à la lutte contre Al Qaîda, ce n'est pas le cas du Conseil national de transition (CNT), qui s'efforce pour l'heure de réduire les derniers bastions de l'ancien régime,» a fait remarquer un de ses collègues, a rapporté l'AFP dans une dépêche datée du 14 septembre. Le Maghreb est-il en train d'être livré aux islamistes? Les tenants de l'application de la Charia sont en train de reprendre du poil de la bête et les révolutions arabes qui ont eu lieu, en Tunisie en Egypte et notamment en Libye, constituent une occasion pour certains d'entre eux et un tremplin pour les autres pour revenir et s'installer durablement sur les scènes politiques respectives de leurs pays.
C'est le pire des scénarios qui est en train de se jouer au Maghreb. «L'un de leurs objectifs est de tenter d'établir une sorte d'empreinte ou de réseau interne, afin de jouer sur le long terme.
Pour le moment, ils se tiennent probablement à carreau mais à long terme c'est inquiétant... Ils savent qu'il est de leur intérêt de faire profil bas car s'ils donnent l'impression d'être très actifs, cela risque de susciter une attention dont ils ne veulent pas», a estimé un responsable américain de la Défense qui s'est exprimé sous le sceau de l'anonymat. Une analyse confirmée par les troubles provoqués en Tunisie par des salafistes qui ont envahi jeudi la basilique romaine du Kef (nord-ouest du pays, Ndlr) pour la transformer en mosquée.
Les pays occidentaux qui n'ont jamais caché qu'ils pouvaient s'accommoder d'islamistes de tendance «soft» pour la préservation de leurs intérêts se mettent en porte-à-faux par rapport à leur volonté affichée de lutter efficacement contre le terrorisme international qui tire son essence de ces régimes islamistes à visage modéré qu'ils ont adoubés. A force de vouloir faire cohabiter la chèvre et le chou c'est le loup qui risque d'être invité au festin.
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