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Grâce refusée à Troy Davis, symbole de la lutte contre la peine de mort

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    Grâce refusée à Troy Davis, symbole de la lutte contre la peine de mort

    Après que son dernier recours a été rejeté mardi, ce Noir américain, condamné pour le meurtre d'un policier blanc qu'il a toujours nié, devrait être exécuté jeudi à 1h, heure française.

    Les faits reprochés à Troy Davis

    Troy Davis a été condamné pour le meurtre de Marc McPhail, un policier blanc. Nous sommes à Savannah, en Géorgie, le 19 août 1989. Le drame se déroule en pleine nuit sur le parking d'un fast-food. Marc McPhail tente de s'interposer entre la victime d'une agression et un groupe de trois personnes, dont Troy Davis est censé faire partie. Dans la bagarre, Marc McPhail est tué de deux balles.

    Le lendemain, Troy Davis, alors âgé de 20 ans, est désigné comme le tireur par Sylvester Coles, l'un des deux autres agresseurs, et par plusieurs témoins de la scène. Il se rend à la police le 23 août, mais nie les faits qui lui sont reprochés. "La logique qui a prévalu à l'époque", expliquait récemment Nicolas Krameyer, d'Amnesty International France, à TF1 News, "était celle de trouver un coupable le plus vite possible, face à un crime abject, pour lequel la police locale était sur les dents". Quitte à faire l'impasse sur les autres personnes présentes sur les lieux du crime...

    Condamné sur la base de témoignages

    Le procès a lieu en 1991, avec de nombreuses zones d'ombre : l'arme du crime n'a pas été retrouvée au moment des débats (elle ne le sera d'ailleurs jamais) et aucun élément matériel ni aucune preuve scientifique (l'ADN n'est pas encore la technique qu'elle est aujourd'hui) ne pointent réellement vers la culpabilité de Troy Davis. Il est pourtant condamné à mort, sur la base de la déposition de neuf témoins.

    Une instruction empreinte de racisme ?

    Un jeune Noir accusé du meurtre d'un policier blanc en Géorgie, Etat du Sud des Etats-Unis où la ségrégation a longtemps été présente : même si le scénario ressemble à un mauvais film, le cas semble "réglé d'avance". La soeur de Troy Davis, qui milite elle-même depuis des années au sein d'Amnesty, évoque ainsi très directement "un pur dossier Noir contre Blancs". Et elle se souvient : "Si vous étiez un homme noir entre 15 et 40 ans à l'époque, il ne faisait pas bon traîner dans les rues".


    Plus que deux témoins à charge, peu crédibles

    De recours en recours, un dossier de moins en moins solide

    Comme la législation le leur permet, les avocats de Troy Davis ont multiplié les recours, aussi bien en Géorgie qu'au niveau fédéral, afin de relancer la procédure avant que leur client ne soit exécuté. Petit à petit, sur les neuf témoins qui ont accusé Troy Davis lors de son procès en 1991, sept se sont rétractés, sous serment, lors de nouvelles audiences (fait très rare).

    Deux d'entre eux ont notamment expliqué avoir subi des pressions policières. Darell Colins, par exemple, avait 16 ans : des policiers en armes ont débarqué chez lui puis l'ont emmené manu militari au poste où il a été interrogé pendant des heures sur ce qu'il avait vu le soir du meurtre. Il a tout d'abord répété qu'il n'avait pas vu l'auteur du tir mortel, avant de céder face à des enquêteurs qui le menaçaient de poursuites pour complicité. Un autre témoin, Antoine Williams, avait dû apposer sa signature sur une déclaration accusant Troy Davis, alors qu'il était illettré. Egalement cité, Kevin Mac Queen a avoué avoir agi par vengeance...

    Encore deux témoins à charge mais...

    Aujourd'hui, comme en 1991, aucune preuve matérielle ni scientifique ne permet d'incriminer Troy Davis. Le dossier à charge repose donc sur les deux derniers témoins qui ne se sont pas encore rétractés au fil des ans. Il s'agit notamment de Sylvester Coles. Or, aujourd'hui, c'est justement lui qui est accusé d'être le meurtrier par plusieurs témoins, dont certains avaient tout d'abord incriminé Troy Davis ! Problème : selon la législation, Troy Davis doit prouver son innocence et non pas écarter le doute sur sa culpabilité. Or ces éléments ne suffisent pas. Après avoir été relancé, le dossier est donc revenu au point de départ.

    Qu'en pense Obama ?
    Grâce rejetée

    Après avoir échappé plusieurs fois à la peine capitale au dernier moment, Troy Davis, aujourd'hui âgé de 42 ans et qui a passé vingt ans dans le "couloir de la mort", se retrouve une nouvelle fois à quelques heures de l'exécution. Celle-ci est fixée mercredi à 19h, heure locale (jeudi, à 1h, heure française), par injection mortelle, à la prison de Jackson.

    Après avoir étudié le dossier pendant une journée, le Comité des grâces de l'Etat a en effet rejeté mardi matin un ultime recours pour transformer la peine capitale en prison à perpétuité, sans espoir de libération. Composé de cinq membres (trois Blancs, deux Noirs), le Comité n'a pas motivé sa décision, comme la loi le lui permet. Le gouverneur n'ayant pas le droit de grâce en Géorgie comme c'est le cas dans d'autres Etats, le téléphone ne peut donc pas sonner à la dernière minute.

    Débat relancé aux Etats-Unis, Obama muet

    Au fil des ans, Troy Davis est devenu le symbole de l'erreur judiciaire et de la lutte contre la peine de mort, aux Etats-Unis mais aussi dans le monde. De nombreuses organisations comme Amnesty ont en effet réussi à mobiliser au-delà des Etats-Unis. Troy Davis est ainsi soutenu par des personnalités comme l'ancien président américain Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou l'actrice Susan Sarandon. L'UE "s'alarme" de son exécution prochaine. En France, le Quai d'Orsay se dit aussi "préoccupé".

    De son côté, Barack Obama, en raison de la séparation des pouvoirs entre l'Etat fédéral et les Etats, n'a fait aucun commentaire sur le dossier depuis son arrivée à la Maison-Blanche en 2009. Il est vrai qu'il est officiellement pour la peine de mort (pendant la campagne présidentielle de 2008, il s'est même dit favorable à son application pour les violeurs d'enfants). Et prendre position contre serait un suicide politique dans un pays où la population est encore majoritairement favorable à la peine capitale.

    Par Fabrice Aubert, TF1 news
    NOTRE PLUS GRANDE FORCE N'EST PAS DE NE JAMAIS TOMBER MAIS DE TOUJOURS NOUS RELEVER CHAQUE FOIS QUE NOUS TOMBONS

  • #2
    donc c'est bon il a été executé à l'heure qu'il est?

    c'est dans des moments comme ça que j'ai des doutes sur la peine de mort.

    Commentaire


    • #3
      donc c'est bon il a été executé à l'heure qu'il est?

      c'est dans des moments comme ça que j'ai des doutes sur la peine de mort.
      c'est pour cette raison que je lui préfére largement (Une vraie) peine à perpétuité ...... si bien entendu la culpabilité est prouvé de maniére certaine
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

      Commentaire

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