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"Bank banka "

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    Banqua Banqua


    Après le «Zenga Zenga» de l'ex-Kadhafi, la réponse supposée de Bouteflika and Co a été rapide et sur la même rime. «Banqua Banqua». C'est un bon résumé fait par une blague algérienne sur la réponse par la rente et l'argent par les fenêtres qu'a adopté le régime pour répondre à la menace de la naissance d'un peuple. «Banqua Banqua» c'est beaucoup d'argent, gratuitement, pour tous et en papier. Du coup, la libération de l'audiovisuel va prendre un à deux ans, les lois pour les partis prendront quelques mois, la levée de l'état d'urgence quelques semaines et la validation d'un dossier pour une boulangerie, quelques jours ou même quelques heures. Le rythme n'est pas le même et la clientèle n'est pas la même. Celle de la boulangerie peut casser, frapper ou menacer ; la seconde, plus «politique», attend des excuses depuis la strangulation de Abane Ramdane ou l'enterrement honteux de Messali Hadj. La logique «Banqua Banqua» a même son écho auprès des Algériens ou Français d'origine algérienne qui vivent en France de ne rien faire. A Belville, quartier de Paris, anecdote racontée par un ami anglo-saxon au chroniqueur, il y a quelques mois, la question des jeunes était : «C'est quoi l'ANSEJ de l'Algérie ?» Le mot était devenu magique, indiquant la nourriture gratuite, l'argent qui tombe du ciel, la gratuité à vie, le pays où on ne vous donne pas seulement de l'argent mais aussi un paquet avec, dedans, la machine à fabriquer de l'argent.

    La logique alimentaire a même permis l'éclosion d'une analyse du printemps arabe par le couffin et l'estomac. Sur le cas libyen, l'un des contre-arguments contre la révolution libyenne était : «Pourquoi se soulèvent-ils puisque Khadafi leur donne leur part de pétrole ?» L'argumentaire était assorti de chiffres sur l'économie distributive de la Libye, les prêts sans intérêts, les aides, les salaires sans contreparties, etc. C'est dit par des gens appartenant à un peuple qui a autrefois chassé les colons, a fait la guerre pour la liberté et a sacrifié des millions de morts pour la libération. Une logique d'intestin qui veut que si le ventre est plein, il n'y a aucune raison à vouloir la liberté, la dignité, la démocratie, la justice, l'égalité, toutes ces choses qui ne se mangent pas. Une version du sens de l'existence qui se limite au butin et au rassasiement : si on a sa part, pourquoi vouloir avoir un pays ? Si on mange bien, pourquoi demander un drapeau ? Si on a un salaire sans rien faire, pourquoi marcher debout et acheter des pantalons ? Du coup, une pensée pour le passé: heureusement que ce genre de gens n'était pas la majorité en 54: là, un petit plan de Constantine avec juste un kilo de banane et deux kilos de farine auraient suffi. «Pourquoi les Libyens se sont rebellés alors que Kadhafi leur donnait à manger ?» est une question qui tue le chroniqueur. Elle est posée par des gens qui ne savent même ce que veut dire la dignité. C'est ce qui explique pourquoi «Banqua Banqua» a remplacé si facilement «la bataille d'Alger».


    par Kamel Daoud


    Le Quotidien d'Oran


    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    bonjour

    tout a une fin.............
    La vie comme la respiration, c'est quand elles deviennent pénibles que l'on se rend compte qu'on vit.....Asirem

    Commentaire

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