Talhah Ibn `Ubayd Allâh
Revenant à la hâte à La Mecque après un voyage d’affaires en Syrie, Talhah demanda à sa famille :
" S’est-il passé quelque chose à La Mecque depuis mon départ ?
- Oui, lui répondit-on, Muhammad Ibn `Abd Allâh a fait savoir qu’il est Prophète et Ibn Abî Quhâfah (Abû Bakr) le soutient. "
"J’avais l’habitude de fréquenter Abû Bakr ", dit Talhah. " C’est un homme facile à vivre, aimable, doux. Il est droit et honnête en affaires. Nous l’aimions beaucoup. Sa connaissance de l’histoire et de la généalogie de Quraysh rendait sa compagnie très agréable. "
Talhah alla trouver Abû Bakr et lui demanda :
" Est-il vrai que Muhammad Ibn `Abd Allâh se déclare Prophète et que tu le soutiens ?
-Oui, répondit Abû Bakr, et ce serait une bonne chose si tu adhérais également à sa religion. "
Talhah raconta à Abû Bakr l’histoire de l’étrange échange qu’il eut peu auparavant avec un ascète sur le marché de Busra en Syrie. Cet ascète lui aurait dit qu’un homme au nom de Ahmad allait bientôt émerger à La Mecque et qu’il serait le dernier des Prophètes. Selon l’histoire, il aurait également prédit à Talhah que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — allait émigrer de La Mecque vers une contrée au sol fertile, riche en eau et en palmiers...
Abû Bakr, stupéfait par ce récit, conduisit Talhah auprès de Muhammad. Il raconta au Prophète — paix et bénédictions sur lui — sa conversation avec l’ascète de Busra. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui présenta l’islam et lui récita quelques versets du Coran. Enthousiaste, Talhah prononça séance tenante la shahâdah - il n’y a aucun Dieu à part Allâh et Muhammad est Son Messager. Talhah fut la quatrième personne qu’Abû Bakr amena à l’islam.
La conversion du jeune homme stupéfia les Qurayshites, surtout sa mère qui en fut consternée et malheureuse. Elle avait espéré que son caractère noble et ses remarquables vertus auraient fait de lui un leader dans sa communauté. Quelques Qurayshites inquiets tentèrent d’éloigner Talhah de sa nouvelle religion, mais il resta ferme et convaincu. Puisque la manière douce était inefficace, ils recoururent à la violence pour le dissuader.
L’histoire suivante est rapportée par Mas`ûd Ibn Kharash :
" Tandis que je faisais le sa`y (foulées rituelles) entre Safâ et Marwah, je vis une foule persécuter de coups un jeune homme avec les mains liées. Une vieille femme particulièrement virulente le flagellait.
Je demandai : " Qu’a fait cet homme ?
- C’est Talhah Ibn `Ubaydillâh. Il a renoncé à sa religion pour celle de l’homme des Banû Hâshim.
- Qui est cette femme derrière lui ? demandai-je.
- C’est Sabâh Bint Al-Hadramî, sa mère, me répondit-on. "
Les Qurayshites ne s’arrêtèrent pas là. Nawfal Ibn Khuwaylid, surnommé le lion de Quraysh attacha Talhah et Abû Bakr avec une même corde et les remit aux cruels Mecquois qui les torturèrent. Cette expérience partagée contribua sans aucun doute à rapprocher Talhah et Abû Bakr.
Les années passèrent. Grandi par les épreuves endurées au nom de Dieu et de Son Prophète — paix et bénédictions sur lui —, Talhah gagna en assurance. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — l’appelait Talhah le Bon ou Talhah le Généreux. Suite à la bataille d’Uhud, il reçut le surnom unique de " martyr vivant ".
Talhah n’avait pu participer à la bataille de Badr car le Prophète — paix et bénédictions sur lui — les avait envoyés en mission, lui et Said Ibn Zayd, à l’extérieur de Médine. A leur retour, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et ses compagnons étaient déjà en route vers Badr. Ils étaient tous deux très peinés de ne pouvoir prendre part à la première campagne du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Ils furent néanmoins heureux d’apprendre qu’ils allaient être récompensés au même titre que ceux qui s’étaient battus.
À Uhud, quand les musulmans furent mis en déroute, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — fut dangereusement exposé. Onze Ansâr et un Muhâjir - Talhah Ibn `Ubaydillâh - étaient alors à ses côtés. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — escalada une montagne suivi de près par quelques polythéistes. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — cria : " Celui qui repoussera ces ennemis sera mon compagnon au Paradis. " " Moi ! O Messager de Dieu ", cria Talhah. " Non, reste à ton poste ", répondit le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Un Ansârite se porta volontaire. Il lutta mais finit par mourir sous les coups ennemis. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — poursuivit son ascension toujours talonné par les polythéistes . " N’y a-t-il personne pour les repousser ? "
Talhah se proposa de nouveau mais le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui ordonna de maintenir sa position. Un autre soldat tenta d’arrêter l’ennemi sans succès. Il fut tué. Tous ceux qui accompagnaient le Prophète — paix et bénédictions sur lui — tombèrent en martyre à l’exception de Talhah.
" Maintenant, oui, tu peux y aller ", signala le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Aussi se lancèrent-ils dans la bataille. Au terme de la lutte, plusieurs dents du Prophète — paix et bénédictions sur lui — étaient cassées, son front et ses lèvres étaient blessés et le sang coulait sur son visage. Il était épuisé. Talhah fonça sur l’ennemi qu’il éloigna du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Il revint auprès du Prophète — paix et bénédictions sur lui — pour le mettre à l’abri plus haut dans la montagne. Il l’allongea sur le sol et reprit le combat.
Enfin, il parvint à repousser l’ennemi. À cette occasion, Abû Bakr dit : " À ce moment, Abû Ubaydah Ibn Al-Jarrâh et moi-même étions loin du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Quand nous l’avons rejoint pour lui porter secours, il nous somma de le laisser et d’aller plutôt prêter main forte à notre compagnon Talhah."
Talhah gisait inconscient dans un creux. Le sang coulait abondamment. Son pied avait été coupé et les épées, les lances et les flèches ennemies ne l’avaient pas épargné.
Plus tard, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : " Celui qui est heureux de voir un homme toujours vivant alors qu’il est arrivé au terme de sa vie, qu’il regarde Talhah Ibn Ubaydallah. "
Puis, chaque fois qu’Uhud était évoqué, As-Siddîq, puisse Allâh être satisfait de lui, dit : " Ce jour-là, c’était bel et bien le jour de Talhah. "
C’était ainsi que Talhah devint le martyr vivant. D’autres situations lui valurent d’être appelé Talhah le Bon et Talhah le Généreux.
Talhah était un commerçant avisé. Ses nombreux voyages d’affaires dans la péninsule arabe étaient très fructueux. Au retour de l’un d’eux à Hadramawt, il accumula des profits s’élevant à près de sept cent mille dirhams. Cette immense richesse l’angoissait. Ses nuits étaient très agitées.
Revenant à la hâte à La Mecque après un voyage d’affaires en Syrie, Talhah demanda à sa famille :
" S’est-il passé quelque chose à La Mecque depuis mon départ ?
- Oui, lui répondit-on, Muhammad Ibn `Abd Allâh a fait savoir qu’il est Prophète et Ibn Abî Quhâfah (Abû Bakr) le soutient. "
"J’avais l’habitude de fréquenter Abû Bakr ", dit Talhah. " C’est un homme facile à vivre, aimable, doux. Il est droit et honnête en affaires. Nous l’aimions beaucoup. Sa connaissance de l’histoire et de la généalogie de Quraysh rendait sa compagnie très agréable. "
Talhah alla trouver Abû Bakr et lui demanda :
" Est-il vrai que Muhammad Ibn `Abd Allâh se déclare Prophète et que tu le soutiens ?
-Oui, répondit Abû Bakr, et ce serait une bonne chose si tu adhérais également à sa religion. "
Talhah raconta à Abû Bakr l’histoire de l’étrange échange qu’il eut peu auparavant avec un ascète sur le marché de Busra en Syrie. Cet ascète lui aurait dit qu’un homme au nom de Ahmad allait bientôt émerger à La Mecque et qu’il serait le dernier des Prophètes. Selon l’histoire, il aurait également prédit à Talhah que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — allait émigrer de La Mecque vers une contrée au sol fertile, riche en eau et en palmiers...
Abû Bakr, stupéfait par ce récit, conduisit Talhah auprès de Muhammad. Il raconta au Prophète — paix et bénédictions sur lui — sa conversation avec l’ascète de Busra. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui présenta l’islam et lui récita quelques versets du Coran. Enthousiaste, Talhah prononça séance tenante la shahâdah - il n’y a aucun Dieu à part Allâh et Muhammad est Son Messager. Talhah fut la quatrième personne qu’Abû Bakr amena à l’islam.
La conversion du jeune homme stupéfia les Qurayshites, surtout sa mère qui en fut consternée et malheureuse. Elle avait espéré que son caractère noble et ses remarquables vertus auraient fait de lui un leader dans sa communauté. Quelques Qurayshites inquiets tentèrent d’éloigner Talhah de sa nouvelle religion, mais il resta ferme et convaincu. Puisque la manière douce était inefficace, ils recoururent à la violence pour le dissuader.
L’histoire suivante est rapportée par Mas`ûd Ibn Kharash :
" Tandis que je faisais le sa`y (foulées rituelles) entre Safâ et Marwah, je vis une foule persécuter de coups un jeune homme avec les mains liées. Une vieille femme particulièrement virulente le flagellait.
Je demandai : " Qu’a fait cet homme ?
- C’est Talhah Ibn `Ubaydillâh. Il a renoncé à sa religion pour celle de l’homme des Banû Hâshim.
- Qui est cette femme derrière lui ? demandai-je.
- C’est Sabâh Bint Al-Hadramî, sa mère, me répondit-on. "
Les Qurayshites ne s’arrêtèrent pas là. Nawfal Ibn Khuwaylid, surnommé le lion de Quraysh attacha Talhah et Abû Bakr avec une même corde et les remit aux cruels Mecquois qui les torturèrent. Cette expérience partagée contribua sans aucun doute à rapprocher Talhah et Abû Bakr.
Les années passèrent. Grandi par les épreuves endurées au nom de Dieu et de Son Prophète — paix et bénédictions sur lui —, Talhah gagna en assurance. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — l’appelait Talhah le Bon ou Talhah le Généreux. Suite à la bataille d’Uhud, il reçut le surnom unique de " martyr vivant ".
Talhah n’avait pu participer à la bataille de Badr car le Prophète — paix et bénédictions sur lui — les avait envoyés en mission, lui et Said Ibn Zayd, à l’extérieur de Médine. A leur retour, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et ses compagnons étaient déjà en route vers Badr. Ils étaient tous deux très peinés de ne pouvoir prendre part à la première campagne du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Ils furent néanmoins heureux d’apprendre qu’ils allaient être récompensés au même titre que ceux qui s’étaient battus.
À Uhud, quand les musulmans furent mis en déroute, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — fut dangereusement exposé. Onze Ansâr et un Muhâjir - Talhah Ibn `Ubaydillâh - étaient alors à ses côtés. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — escalada une montagne suivi de près par quelques polythéistes. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — cria : " Celui qui repoussera ces ennemis sera mon compagnon au Paradis. " " Moi ! O Messager de Dieu ", cria Talhah. " Non, reste à ton poste ", répondit le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Un Ansârite se porta volontaire. Il lutta mais finit par mourir sous les coups ennemis. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — poursuivit son ascension toujours talonné par les polythéistes . " N’y a-t-il personne pour les repousser ? "
Talhah se proposa de nouveau mais le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui ordonna de maintenir sa position. Un autre soldat tenta d’arrêter l’ennemi sans succès. Il fut tué. Tous ceux qui accompagnaient le Prophète — paix et bénédictions sur lui — tombèrent en martyre à l’exception de Talhah.
" Maintenant, oui, tu peux y aller ", signala le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Aussi se lancèrent-ils dans la bataille. Au terme de la lutte, plusieurs dents du Prophète — paix et bénédictions sur lui — étaient cassées, son front et ses lèvres étaient blessés et le sang coulait sur son visage. Il était épuisé. Talhah fonça sur l’ennemi qu’il éloigna du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Il revint auprès du Prophète — paix et bénédictions sur lui — pour le mettre à l’abri plus haut dans la montagne. Il l’allongea sur le sol et reprit le combat.
Enfin, il parvint à repousser l’ennemi. À cette occasion, Abû Bakr dit : " À ce moment, Abû Ubaydah Ibn Al-Jarrâh et moi-même étions loin du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Quand nous l’avons rejoint pour lui porter secours, il nous somma de le laisser et d’aller plutôt prêter main forte à notre compagnon Talhah."
Talhah gisait inconscient dans un creux. Le sang coulait abondamment. Son pied avait été coupé et les épées, les lances et les flèches ennemies ne l’avaient pas épargné.
Plus tard, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : " Celui qui est heureux de voir un homme toujours vivant alors qu’il est arrivé au terme de sa vie, qu’il regarde Talhah Ibn Ubaydallah. "
Puis, chaque fois qu’Uhud était évoqué, As-Siddîq, puisse Allâh être satisfait de lui, dit : " Ce jour-là, c’était bel et bien le jour de Talhah. "
C’était ainsi que Talhah devint le martyr vivant. D’autres situations lui valurent d’être appelé Talhah le Bon et Talhah le Généreux.
Talhah était un commerçant avisé. Ses nombreux voyages d’affaires dans la péninsule arabe étaient très fructueux. Au retour de l’un d’eux à Hadramawt, il accumula des profits s’élevant à près de sept cent mille dirhams. Cette immense richesse l’angoissait. Ses nuits étaient très agitées.
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