Une femme intégralement voilée annonce sa candidature à la présidentielle, à Meaux, fief de Copé.
Kenza Drider annonce sa candidature à l'élection présidentielle
Elle s'appelle Kenza Drider, elle est d'origine marocaine, habite Avignon et elle est candidate à l'élection présidentielle. Signe particulier : son visage est caché par un voile noir. Elle porte le niqab "depuis treize ans", précise-t-elle. Mercredi, à Aulnay-sous-Bois, elle donnait une première conférence de presse en exclusivité à des médias choisis : Le Point.fr, CNN et l'agence américaine Associated Press.
Pour ceux qui ont suivi le long feuilleton du vote de la loi interdisant de dissimuler son visage dans les lieux publics, Kenza Drider n'est pas une inconnue. C'est même une star ! Elle a été la seule femme intégralement voilée à être entendue par la mission parlementaire chargée du sujet, en décembre 2009. Avant cela, elle avait déjà accordé des entretiens au Figaro Magazine, sur RMC, avant d'enchaîner avec RTL, France 5, Paris Première, France 2, et même la BBC. La jeune femme - elle dit qu'elle a 32 ans - a déjà eu plus que son quart d'heure de gloire.
Pas de hasard
Aujourd'hui, jeudi, elle remet ça en annonçant à Meaux sa candidature. Pourquoi Meaux ? Mais parce que c'est la ville dont le député-maire est Jean-François Copé, pardi ! Le secrétaire général de l'UMP fut l'un des artisans du texte honni. Le 5 mai, c'est donc dans cette petite ville de Seine-et-Marne que deux femmes voilées jusqu'aux yeux sont venues lui offrir un gâteau pour son anniversaire. À la clé, deux P-V dressés et une convocation au tribunal de police. La sentence (en l'espèce, l'amende de 150 euros prévue par la loi) devait tomber le 16 juin. Mais l'affaire a été reportée à... aujourd'hui. Le choix de la date, comme celle du lieu, ne doit donc rien au hasard !
Car, derrière la candidature de Kenza Drider, se trouve un comité de soutien dont le président n'est autre que le fondateur de Touche pas à ma Constitution, Rachid Nekkaz. Depuis le vote de la loi, cet entrepreneur qui a fait fortune grâce à Internet avant de se reconvertir dans l'immobilier, ne cesse de s'y opposer par tous les moyens. En juillet 2010, il annonce qu'il va régler les amendes des femmes verbalisées. La stratégie est mise en échec, faute d'amende. Selon lui, une seule contravention a jusqu'à présent été prononcée, à Roubaix. D'où une autre méthode : faire condamner la France par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Mais pour porter le cas à Strasbourg, il faut, selon Rachid Nekkaz, saisir la CEDH dans un délai de trois mois après qu'une amende a été prononcée. Celle de Roubaix ? La personne nous a avertis trop tard, regrette Rachid Nekkaz.
"Les associations féministes sont sectaires" (Kenza Drider)
Lui et son acolyte Kenza Drider attendent donc, non sans gourmandise, que la condamnation tombe jeudi au tribunal de police de Meaux pour faire condamner cette loi qu'ils estiment contraire à la Constitution, et attentatoire à la liberté élémentaire d'aller et venir des citoyennes, "assignées à résidence". "Si l'amende est prononcée, nous entamons la procédure, dit-il avec délectation. Et cela devrait nous amener en 2017", année qui pourrait voir Copé se présenter à la présidentielle.
En attendant cette échéance lointaine (et juridiquement pas si certaine !), l'homme a choisi de multiplier les coups d'éclat. Militant au PS, il s'est présenté à la primaire socialiste en juin. L'initiative a fait pschitt. Le voilà donc en président du comité de soutien à "la candidate de la liberté", qui a accepté d'être le porte-drapeau de "la cause de toutes les femmes". Une initiative que Rachid Nekkaz n'hésite pas à qualifier de féministe, tandis que Kenza, elle, trouve le mot réducteur. "Les associations féministes sont sectaires", affirme-t-elle. Impossible de savoir si, derrière son voile, la jeune femme a souri.
Lepoint.fr
Kenza Drider annonce sa candidature à l'élection présidentielle
Elle s'appelle Kenza Drider, elle est d'origine marocaine, habite Avignon et elle est candidate à l'élection présidentielle. Signe particulier : son visage est caché par un voile noir. Elle porte le niqab "depuis treize ans", précise-t-elle. Mercredi, à Aulnay-sous-Bois, elle donnait une première conférence de presse en exclusivité à des médias choisis : Le Point.fr, CNN et l'agence américaine Associated Press.
Pour ceux qui ont suivi le long feuilleton du vote de la loi interdisant de dissimuler son visage dans les lieux publics, Kenza Drider n'est pas une inconnue. C'est même une star ! Elle a été la seule femme intégralement voilée à être entendue par la mission parlementaire chargée du sujet, en décembre 2009. Avant cela, elle avait déjà accordé des entretiens au Figaro Magazine, sur RMC, avant d'enchaîner avec RTL, France 5, Paris Première, France 2, et même la BBC. La jeune femme - elle dit qu'elle a 32 ans - a déjà eu plus que son quart d'heure de gloire.
Pas de hasard
Aujourd'hui, jeudi, elle remet ça en annonçant à Meaux sa candidature. Pourquoi Meaux ? Mais parce que c'est la ville dont le député-maire est Jean-François Copé, pardi ! Le secrétaire général de l'UMP fut l'un des artisans du texte honni. Le 5 mai, c'est donc dans cette petite ville de Seine-et-Marne que deux femmes voilées jusqu'aux yeux sont venues lui offrir un gâteau pour son anniversaire. À la clé, deux P-V dressés et une convocation au tribunal de police. La sentence (en l'espèce, l'amende de 150 euros prévue par la loi) devait tomber le 16 juin. Mais l'affaire a été reportée à... aujourd'hui. Le choix de la date, comme celle du lieu, ne doit donc rien au hasard !
Car, derrière la candidature de Kenza Drider, se trouve un comité de soutien dont le président n'est autre que le fondateur de Touche pas à ma Constitution, Rachid Nekkaz. Depuis le vote de la loi, cet entrepreneur qui a fait fortune grâce à Internet avant de se reconvertir dans l'immobilier, ne cesse de s'y opposer par tous les moyens. En juillet 2010, il annonce qu'il va régler les amendes des femmes verbalisées. La stratégie est mise en échec, faute d'amende. Selon lui, une seule contravention a jusqu'à présent été prononcée, à Roubaix. D'où une autre méthode : faire condamner la France par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Mais pour porter le cas à Strasbourg, il faut, selon Rachid Nekkaz, saisir la CEDH dans un délai de trois mois après qu'une amende a été prononcée. Celle de Roubaix ? La personne nous a avertis trop tard, regrette Rachid Nekkaz.
"Les associations féministes sont sectaires" (Kenza Drider)
Lui et son acolyte Kenza Drider attendent donc, non sans gourmandise, que la condamnation tombe jeudi au tribunal de police de Meaux pour faire condamner cette loi qu'ils estiment contraire à la Constitution, et attentatoire à la liberté élémentaire d'aller et venir des citoyennes, "assignées à résidence". "Si l'amende est prononcée, nous entamons la procédure, dit-il avec délectation. Et cela devrait nous amener en 2017", année qui pourrait voir Copé se présenter à la présidentielle.
En attendant cette échéance lointaine (et juridiquement pas si certaine !), l'homme a choisi de multiplier les coups d'éclat. Militant au PS, il s'est présenté à la primaire socialiste en juin. L'initiative a fait pschitt. Le voilà donc en président du comité de soutien à "la candidate de la liberté", qui a accepté d'être le porte-drapeau de "la cause de toutes les femmes". Une initiative que Rachid Nekkaz n'hésite pas à qualifier de féministe, tandis que Kenza, elle, trouve le mot réducteur. "Les associations féministes sont sectaires", affirme-t-elle. Impossible de savoir si, derrière son voile, la jeune femme a souri.
Lepoint.fr
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