Ce mois de septembre 2011 est à marquer d’une pierre blanche pour Mehdi Lacen, car c’est pour lui le mois de tous les exploits. Même si nous connaissions le talent du plus célèbre Algérien de Liga, il a révélé des qualités humaines telles la rage de vaincre et la grinta que nous ne lui connaissions pas et qui, associées à son football, ont fait l’effet d’un cocktail détonnant.
Le 3 septembre dernier et accompagné du scoreur Bouazza et du goalkeeper M’bolhi, il avait fait partie du trio qui a «tenu la baraque et sauvé le peu de meubles» qui nous restait dans cette poule qualificative pour la CAN 2012. Lacen était, lors de ce match, au four et au moulin, il a ratissé, volé et arraché des ballons à des Taifas Star de Tanzanie qui avaient, pourtant, la main mise sur le milieu du terrain, et s’est appliqué à faire des relances propres du début à la fin sans se décourager lorsque les évènements ne lui souriaient pas.
La meilleure des preuves, c’est que Lacen est à l’origine de la balle, qui sera prolongée de la tête par Benyamina, aboutira à l’ouverture du score par Hameur Bouazza. La confirmation de cette courbe ascendante de Lacen arrivera sept jours après le match de la Tanzanie, le 10 septembre dernier, où dans le cadre de la troisième journée de Liga espagnole, dans le mythique stade Santiago Bernabeu de Madrid, chez le grand Real. Même si les Madrilènes, se sont certes imposés 4 buts à 2 face au Getafe de Lacen, l’Algérien, titulaire indiscutable cette saison, auteur d’une passe décisive sur le but de Miku, a rendu sa meilleure copie sur un terrain de football depuis le début de sa carrière, avec un sans faute de 90 minutes, face à la bande de Cristiano Ronaldo. Tous ces facteurs sportifs et le changement de caractère positif de Mehdi Lacen en club et surtout en équipe nationale, qui s’affirme de plus en plus dans le groupe, tendent à penser qu’avec la petite «révolution culturelle» inspirée par coach Vahid qui déclare partout qu’il y a des places à prendre, est en train de s’opérer une redistribution des rôles et des leaders en équipe nationale. Mehdi Lacen n’est-il pas en train de prétendre à une place de cadre» pour emmener la nouvelle génération jusqu’au Mondial 2014 au Brésil.
Une carrière au forceps
qui va crescendo
Lorsqu’on voit Mehdi Lacen, jouer de manière décomplexée au Camp Nou de Barcelone ou dans l’antre chauffée à blanc du Real Madrid, on est loin de se douter du chemin tortueux qu’a dû emprunter ce jeune «Beur» né dans un quartier populaire des Yvelines, en région parisienne, pourtant talentueux, pour obtenir le graal du contrat professionnel en Liga. A l’image de ses collègues Madjid Bougherra et Karim Matmour, Lacen a connu la galère avant de s’en sortir presque par hasard, et ce n’est pas Madjid Adjaoud, qui a joué avec lui à Valence, en division 3 française, qui nous dira le contraire. Après une formation dans le club de Ligue 2 de Laval, et malgré 5 apparitions en Ligue 2 à seulement 20 ans, il n’est pas conservé et se retrouve au chômage et alors qu’il participe aux stages de l’UNFP, il ne reçoit que l’offre d’un club amateur de 5e division française qui lui propose de signer chez eux en échange d’un petit boulot à mi-temps payé 600 euros dans un magasin de sport. Mehdi Lacen refuse de se résigner et décline l’offre. A partir de ce moment, les fées du football se penchent sur lui et la poisse l’abandonne enfin. Il signe en troisième division, à Valence, et à partir de ce moment-là, il ne descendra plus et sa carrière va aller crescendo. Une rencontre avec un agent l’envoie tel un coup de dé, directement en Liga espagnole, à Alaves, sans passer par la case départ. Il restera et brillera trois ans à Alaves dont deux en deuxième division où il se fera remarquer par le Real Santander, un solide club de Liga qui joue l’Europa Ligue, grâce à qui il connaîtra le privilège d’être international et mondialiste avec l’Algérie. Mehdi l’a lui-même déclaré à nos confrères de la presse française : «Mon parcours est une force. Je ne me suis jamais découragé. Dans mon malheur, j’ai eu de la chance.»
Une stabilité à haut niveau
Mehdi Lacen est le seul footballeur algérien à connaître une carrière professionnelle «normale», c’est-à-dire, à être installé durablement à haut niveau après avoir beaucoup lutté pour y arriver ; alors que ses collègues Fennecs, à l’image d’Abdoun, Halliche ou Yebda, qui malgré leurs qualités, n’ont pas une carrière rectiligne mais oscillent sans arrêt entre les hauts et les bas, changent de clubs chaque année dans le cadre de prêts sans lendemain où sont placardisés sans raison valable par leurs clubs. Depuis son arrivée en Liga, Lacen n’a connu que la stabilité. Jugez plutôt, 3 saisons à Alaves, trois saisons à Santander et un transfert à Getafe géré de manière professionnelle. Un transfert vers Getafe géré très tôt la saison passée et rendu public dès signature du contrat, qui lui a permis de finir sa saison dans la sérénité et de jouer ses matchs internationaux et de savourer ses vacances sans peur du lendemain. Un exemple de gestion de carrière à méditer.
Des débuts difficiles en EN
Le seul point noir, que l’on peut trouver dans la carrière de Mehdi Lacen, c’est la façon avec laquelle il a géré sa venue en équipe nationale, et surtout la stratégie de communication catastrophique qu’il a employée et grâce à laquelle il s’est mis à dos tous les supporters algériens à l’époque. Lacen était le héros malheureux d’un feuilleton tragicomique interminable que certains ont même baptisé : «Les feux de Lacen», où un jour il disait je viens et le lendemain je ne viens plus finalement. L’erreur de Lacen a été d’avoir été trop frileux dans ses propos dans la presse vis-à-vis d’une convocation pour l’Algérie, et de donner l’impression de se faire désirer. La vérité en fait plus simple et plus terre à terre ; après un parcours et un début de carrière «galère» et pour le moins rocambolesque, il touchait enfin, à ce moment-là à Santander, et à 25 ans, le «graal» que tout footballeur qui se respecte rêve de toucher depuis sa plus tendre enfance, celui de signer enfin en première division et d’assurer correctement son avenir financier et celui de sa famille. Lacen était dans le même état d’esprit à ce moment-là qu’un contractuel de la fonction publique, qui obtient enfin son contrat à durée indéterminée. Il était à ce moment-là, une sorte de «fonctionnaire du football» trop heureux de ce qui lui arrive pour penser à tenir tête à son club pour se rendre au Rwanda… Pourtant, Lacen, ses propos et ses origines avaient été, à l’époque, livrés à la vindicte populaire et cette rancœur des supporters vis-à-vis, qui même après qu’il ait fini par choisir l’Algérie, ont gardé de la rancœur lui reprochant de n’être intéressé que par le fait de disputer le Mondial. C’est au fil des matchs, lorsqu’il a montré son implication, son talent et son abnégation sur le terrain, qu’il a enfin gagné le cœur des supporters de son pays.
Algérie-Maroc aura été son déclic
S’il est vrai que pour une équipe de football, on parle souvent de disputer «le match référence», dans le cas de Lacen, on peut employer ce terme à titre individuel. Si ses prestations en EN ont toujours été au niveau, on le sentait toujours en dedans, on remarquait qu’il ne voulait pas faire de vagues, qu’il en avait encore sous la pédale. Même dans les stages qu’il a disputé avec les Verts, on l’a toujours senti timide, sur la pointe des pieds, rasant les murs et ne souhaitant surtout pas amener la lumière sur lui, presque trop respectueux de ses collègues. On ne l’a jamais vu, par exemple, faire une publicité pour un produit ou courir après les caméras de télévision pour occuper l’espace. Pour utiliser un terme cher à Freud, l’inventeur de la psychiatrie, c’est à Annaba, et face au Maroc, en mars dernier, que Mehdi Lacen a «tué le père». Ce match gagné 1 but à 0 par les Verts, a été le match référence de Mehdi Lacen qui a fait ce jour-là un match énorme. Fini la timidité, ce soir-là, Lacen à «lâché le frein à main» et a accompli un match phénoménal. Il aurait même pu prendre un carton rouge direct sur un tacle appuyé en première mi-temps. C’est à la suite de ce match, que Mehdi Lacen s’est affirmé et qu’il s’est mis à postuler à une place de cadre au sein de l’équipe.
Le 3 septembre dernier et accompagné du scoreur Bouazza et du goalkeeper M’bolhi, il avait fait partie du trio qui a «tenu la baraque et sauvé le peu de meubles» qui nous restait dans cette poule qualificative pour la CAN 2012. Lacen était, lors de ce match, au four et au moulin, il a ratissé, volé et arraché des ballons à des Taifas Star de Tanzanie qui avaient, pourtant, la main mise sur le milieu du terrain, et s’est appliqué à faire des relances propres du début à la fin sans se décourager lorsque les évènements ne lui souriaient pas.
La meilleure des preuves, c’est que Lacen est à l’origine de la balle, qui sera prolongée de la tête par Benyamina, aboutira à l’ouverture du score par Hameur Bouazza. La confirmation de cette courbe ascendante de Lacen arrivera sept jours après le match de la Tanzanie, le 10 septembre dernier, où dans le cadre de la troisième journée de Liga espagnole, dans le mythique stade Santiago Bernabeu de Madrid, chez le grand Real. Même si les Madrilènes, se sont certes imposés 4 buts à 2 face au Getafe de Lacen, l’Algérien, titulaire indiscutable cette saison, auteur d’une passe décisive sur le but de Miku, a rendu sa meilleure copie sur un terrain de football depuis le début de sa carrière, avec un sans faute de 90 minutes, face à la bande de Cristiano Ronaldo. Tous ces facteurs sportifs et le changement de caractère positif de Mehdi Lacen en club et surtout en équipe nationale, qui s’affirme de plus en plus dans le groupe, tendent à penser qu’avec la petite «révolution culturelle» inspirée par coach Vahid qui déclare partout qu’il y a des places à prendre, est en train de s’opérer une redistribution des rôles et des leaders en équipe nationale. Mehdi Lacen n’est-il pas en train de prétendre à une place de cadre» pour emmener la nouvelle génération jusqu’au Mondial 2014 au Brésil.
Une carrière au forceps
qui va crescendo
Lorsqu’on voit Mehdi Lacen, jouer de manière décomplexée au Camp Nou de Barcelone ou dans l’antre chauffée à blanc du Real Madrid, on est loin de se douter du chemin tortueux qu’a dû emprunter ce jeune «Beur» né dans un quartier populaire des Yvelines, en région parisienne, pourtant talentueux, pour obtenir le graal du contrat professionnel en Liga. A l’image de ses collègues Madjid Bougherra et Karim Matmour, Lacen a connu la galère avant de s’en sortir presque par hasard, et ce n’est pas Madjid Adjaoud, qui a joué avec lui à Valence, en division 3 française, qui nous dira le contraire. Après une formation dans le club de Ligue 2 de Laval, et malgré 5 apparitions en Ligue 2 à seulement 20 ans, il n’est pas conservé et se retrouve au chômage et alors qu’il participe aux stages de l’UNFP, il ne reçoit que l’offre d’un club amateur de 5e division française qui lui propose de signer chez eux en échange d’un petit boulot à mi-temps payé 600 euros dans un magasin de sport. Mehdi Lacen refuse de se résigner et décline l’offre. A partir de ce moment, les fées du football se penchent sur lui et la poisse l’abandonne enfin. Il signe en troisième division, à Valence, et à partir de ce moment-là, il ne descendra plus et sa carrière va aller crescendo. Une rencontre avec un agent l’envoie tel un coup de dé, directement en Liga espagnole, à Alaves, sans passer par la case départ. Il restera et brillera trois ans à Alaves dont deux en deuxième division où il se fera remarquer par le Real Santander, un solide club de Liga qui joue l’Europa Ligue, grâce à qui il connaîtra le privilège d’être international et mondialiste avec l’Algérie. Mehdi l’a lui-même déclaré à nos confrères de la presse française : «Mon parcours est une force. Je ne me suis jamais découragé. Dans mon malheur, j’ai eu de la chance.»
Une stabilité à haut niveau
Mehdi Lacen est le seul footballeur algérien à connaître une carrière professionnelle «normale», c’est-à-dire, à être installé durablement à haut niveau après avoir beaucoup lutté pour y arriver ; alors que ses collègues Fennecs, à l’image d’Abdoun, Halliche ou Yebda, qui malgré leurs qualités, n’ont pas une carrière rectiligne mais oscillent sans arrêt entre les hauts et les bas, changent de clubs chaque année dans le cadre de prêts sans lendemain où sont placardisés sans raison valable par leurs clubs. Depuis son arrivée en Liga, Lacen n’a connu que la stabilité. Jugez plutôt, 3 saisons à Alaves, trois saisons à Santander et un transfert à Getafe géré de manière professionnelle. Un transfert vers Getafe géré très tôt la saison passée et rendu public dès signature du contrat, qui lui a permis de finir sa saison dans la sérénité et de jouer ses matchs internationaux et de savourer ses vacances sans peur du lendemain. Un exemple de gestion de carrière à méditer.
Des débuts difficiles en EN
Le seul point noir, que l’on peut trouver dans la carrière de Mehdi Lacen, c’est la façon avec laquelle il a géré sa venue en équipe nationale, et surtout la stratégie de communication catastrophique qu’il a employée et grâce à laquelle il s’est mis à dos tous les supporters algériens à l’époque. Lacen était le héros malheureux d’un feuilleton tragicomique interminable que certains ont même baptisé : «Les feux de Lacen», où un jour il disait je viens et le lendemain je ne viens plus finalement. L’erreur de Lacen a été d’avoir été trop frileux dans ses propos dans la presse vis-à-vis d’une convocation pour l’Algérie, et de donner l’impression de se faire désirer. La vérité en fait plus simple et plus terre à terre ; après un parcours et un début de carrière «galère» et pour le moins rocambolesque, il touchait enfin, à ce moment-là à Santander, et à 25 ans, le «graal» que tout footballeur qui se respecte rêve de toucher depuis sa plus tendre enfance, celui de signer enfin en première division et d’assurer correctement son avenir financier et celui de sa famille. Lacen était dans le même état d’esprit à ce moment-là qu’un contractuel de la fonction publique, qui obtient enfin son contrat à durée indéterminée. Il était à ce moment-là, une sorte de «fonctionnaire du football» trop heureux de ce qui lui arrive pour penser à tenir tête à son club pour se rendre au Rwanda… Pourtant, Lacen, ses propos et ses origines avaient été, à l’époque, livrés à la vindicte populaire et cette rancœur des supporters vis-à-vis, qui même après qu’il ait fini par choisir l’Algérie, ont gardé de la rancœur lui reprochant de n’être intéressé que par le fait de disputer le Mondial. C’est au fil des matchs, lorsqu’il a montré son implication, son talent et son abnégation sur le terrain, qu’il a enfin gagné le cœur des supporters de son pays.
Algérie-Maroc aura été son déclic
S’il est vrai que pour une équipe de football, on parle souvent de disputer «le match référence», dans le cas de Lacen, on peut employer ce terme à titre individuel. Si ses prestations en EN ont toujours été au niveau, on le sentait toujours en dedans, on remarquait qu’il ne voulait pas faire de vagues, qu’il en avait encore sous la pédale. Même dans les stages qu’il a disputé avec les Verts, on l’a toujours senti timide, sur la pointe des pieds, rasant les murs et ne souhaitant surtout pas amener la lumière sur lui, presque trop respectueux de ses collègues. On ne l’a jamais vu, par exemple, faire une publicité pour un produit ou courir après les caméras de télévision pour occuper l’espace. Pour utiliser un terme cher à Freud, l’inventeur de la psychiatrie, c’est à Annaba, et face au Maroc, en mars dernier, que Mehdi Lacen a «tué le père». Ce match gagné 1 but à 0 par les Verts, a été le match référence de Mehdi Lacen qui a fait ce jour-là un match énorme. Fini la timidité, ce soir-là, Lacen à «lâché le frein à main» et a accompli un match phénoménal. Il aurait même pu prendre un carton rouge direct sur un tacle appuyé en première mi-temps. C’est à la suite de ce match, que Mehdi Lacen s’est affirmé et qu’il s’est mis à postuler à une place de cadre au sein de l’équipe.
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