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Tripartite: Des enjeux déterminants dans un contexte mouvementé

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  • Tripartite: Des enjeux déterminants dans un contexte mouvementé

    En Algérie, la tripartite, gouvernement, syndicats et patronats, qui aura lieu à la fin du mois en cours (28 septembre 2011 ) , constituera un test pour le pouvoir politique de prouver sa volonté réelle d’aller plus loin dans la résolution des grandes questions sociales et économiques qui agitent la société.

    Le recours à la concertation et au dialogue avec les partenaires en charge de ces problèmes est aujourd’hui plus qu’une nécessité. En outre, cette échéance revêt une importance toute particulière, compte tenu à la fois de l’ébullition du front social intérieur, des bouleversements politiques régionaux et des risques d’une nouvelle récession économique mondiale, due au surendettement publique des Etats occidentaux et du ralentissement de leur croissance. De telles prévisions pessimistes, soutenues par de nombreux experts internationaux — le FMI vient de réviser à la baisse les prévisions de croissance de l’Algérie durant l’année en cours, 2,9% contre 3,3% en 2010, pour connaître un léger rebond en 2012 à 3,3% —, ne seront pas sans conséquences sur notre pays, ne serait-ce qu’en termes de réduction de nos recettes extérieures, générées essentiellement par les exportations des hydrocarbures. D’autant que nos importations — plus de 42 milliards de dollars/an en moyenne ces dernières années — repartent à la hausse, et que l’Etat ne semble pas décidé pour le moment à restructurer son programme d’investissement quinquennal, sous le prisme des seules priorités incontournables. Cependant, selon nos informations, une cellule de veille aurait été mise en place pour suivre les éventuelles retombées de cette crise et de proposer des solutions adéquates pour parer à ses effets.

    Sur un autre registre, cet important rendez-vous, qui fait suite aux décisions du Conseil des ministres du 2 mai 2011, risque d’être empreint de tentations “populistes” dans le but d’apaiser le front social pour gagner du temps et de tempérer les exigences d’un patronat de plus en plus offensif dans sa quête des conditions d’amélioration du climat des affaires, en vue de booster l’investissement privé créateur d’emploi et de richesse. Les termes de l’équation ainsi posés, il faut bien le dire — même s’il y a risque de “fuite en avant” au détriment de la préservation des grands équilibres macro-économiques et budgétaires ainsi que l’affectation du pouvoir d’achat des catégories sociales les plus vulnérables —, semblent sérieusement être pris en charge par les pouvoirs publics. La montée au créneau du secrétaire général de l’UGTA — qui s’évertue à redorer le blason d’une organisation syndicale de plus en plus décrédibilisée aux yeux des travailleurs et employés, qui préfèrent désormais se tourner vers les syndicats autonomes plus combatifs, donc mobilisateurs — traduit à notre sens la volonté des décideurs de répondre aux préoccupations du monde du travail et de celui de l’entreprise. Cette hypothèse est corroborée par les effets d’annonce du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, qui a affirmé lors de sa dernière prestation télévisée que “la prochaine tripartite abordera les dossiers sociaux et le nouveau code du travail”.

    Pour sa part, le responsable de la première organisation sociale, se voulant offensif, a déclaré : “Les retraités ont besoin aujourd’hui de plus de considération, et leur dossier sera le premier à être examiné lors de la prochaine tripartite.” Et comme pour faire écho aux revendications du patronat, il a affirmé qu’il “compte remettre sur le tapis les discussions autour de la production nationale comme deuxième dossier”. De même qu’il envisage d’inscrire à l’ordre du jour de cette réunion la question de la revalorisation du SMIG ainsi que la régularisation du régime indemnitaire des travailleurs de plusieurs secteurs dont les fonctionnaires des collectivités locales... A l’évidence, la volonté de prendre à bras-le-corps la question sociale se dessine concrètement.

    Enfin, s’agissant de la récurrente question de l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et du climat des affaires demandée tant par les opérateurs nationaux qu’étrangers, le Conseil des ministres du 2 mai dernier a décidé d’une “action sérieuse en faveur de l’entreprise publique et privée”. Le président de la République, lors de ce conseil, a annoncé un vaste programme d’investissement pour les entreprises publiques et privées et a instruit le gouvernement à l’effet de “réunir les conditions optimales pour libérer les initiatives, à travers l’amélioration de l’environnement de l’entreprise en général, l’instauration d’un climat propice aux affaires et à l’investissement”. Dans ce contexte, il a demandé au gouvernement d’organiser une tripartite “exclusivement consacrée aux voies et moyens de soutenir le développement de l’entreprise et de promouvoir un climat propice à l’investissement et à l’activité économique”. Les conclusions de cette tripartite ont été sanctionnées et rendues publiques par un communiqué de ce sommet le 28 mai de l’année en cours par un “satisfecit” de la majorité des participants quant aux décisions prises.

    Pour sa part, le Premier ministre a rappelé les dernières mesures prises en faveur de l’entreprise, qu’il s’agisse des nouveaux mécanismes de financement du capital et du leasing, des facilitations supplémentaires en matière d’accès au foncier industriel, ou de la clause préférentielle de 25% sur les marchés et commandes publics, mise en place au profit des entreprises nationales.

    Ouyahia a également réaffirmé “l’entière égalité des entreprises algériennes publiques et privées devant la législation économique et devant les décisions du gouvernement ainsi que la volonté du gouvernement de stabiliser la législation économique qui a été désormais complétée”. Rendez-vous est donc pris fin septembre pour, notamment, évaluer l’état d’avancement des mesures prises.

    Par A. HAMMA, Liberté
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