Moi, Prince Bele Bele, Professeur des universités , écrivain qui a cherché le dialogue en vous parlant dans vos langues européennes, je vous dis ceci : trop, c’est trop ! Toutes les bornes ont été dépassées
Discours d’ouverture à la conférence
Moi, Prince Bele Bele, Professeur des universités , écrivain qui a cherché le dialogue en vous parlant dans vos langues européennes, je vous dis ceci : trop, c’est trop ! Toutes les bornes ont été dépassées. L’occident nous fait la démonstration au quotidien, depuis l’agression contre l’Irak, qu’il n’est intéressé ni au destin commun de l’humanité, ni au dialogue entre les peuples. Son seul souci s’est dévoilé être la domination absolue sur le monde, domination militaire, domination financière, domination culturelle et domination de la pensée. Nous, qui en Afrique nous sommes battus jour et nuit pour convaincre nos peuples de la nécessité du dialogue avec l’occident, de l’urgence d’un engagement collectif pour le destin commun de l’humanité, nous avons perdu toute crédibilité, nous avons été fragilisés de manière durable par vos agressions concertées qui ne visent qu’à déposséder les autres peuples des biens qui leur ont été légués sur leur propre territoire. Tout ce qui est sur la terre ne devrait qu’appartenir à l’occident euro-nord-américain, un occident qui déterminera alors les miettes à laisser aux autres peuples.
1884-2011 : les bombardements en Côte d’Ivoire, en Libye, peut-être bientôt au Cameroun nous renvoient à la conférence de Berlin convoquée par le Chancelier allemand Otto von Bismarck du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. En l’absence des Africains, les Européens décident de régler la navigation sur le fleuve Congo pour la propension de l’économie de l’Europe en pleine révolution industrielle, avec ses énormes besoins en matières premières et en nouveaux marchés au-delà du continent européen.
Voilà la conviction d’un président français en ces temps de bombardement en Côte d’Ivoire et en Libye. Nous continuons en Afrique à insister sur le respect de l’univers dont nous ne sommes que des composantes, et du respect de la nature qui nous porte et qui nous permet de vivre. Tout progrès de l’humanité dépend de ce respect-là, contrairement aux idées de progrès du libéralisme capitaliste guerrier qui plonge l’humanité dans une détresse sectaire, arrachant l’essentiel au plus grand nombre, et gavant une toute petite minorité de la planète.
Prince Kum’a Ndumbe III
Professeur d’Université
Prince Kum’a Ndumbe III
Professeur d’Université
Le Prince Kum'a Ndumbe III, ancien Président de l'Association Nationale des Poètes et Ecrivains Camerounais fut aussi vice-Président de l'Association des Ecrivains de l'Afrique Centrale. Professeur des universités en études germaniques, en histoire et en sciences politiques, il a enseigné à l'Université de Lyon II, à l'Université Libre de Berlin et à l'Université de Yaoundé I. Il est dramaturge, poète, romancier et essayiste.Professeur d’Université
Discours d’ouverture à la conférence
(Post) Colonialism betzeen Cameroon and Germany
Science, Knowledge and Justice
19-20 September 2011
Goethe-Universität Frankfurt/Main, Campus WestEnd, Casino Room 1.801
Appel à l’intelligentsia européenne et nord-américaine pendant l’agression concertée de leurs gouvernements contre les peuples africains en 2011Science, Knowledge and Justice
19-20 September 2011
Goethe-Universität Frankfurt/Main, Campus WestEnd, Casino Room 1.801
Mes chers collègues de la science, de la pensée et de la plume,
« Et ceterum censeo, Carthaginem esse delendam ! »
(Et je suis d’avis que Carthage doit être détruit !)
(Et je suis d’avis que Carthage doit être détruit !)
C’est ainsi que clôturait Cato Censorius chacun de ses discours devant le sénat à Rome, même quand son discours ne concernait pas les relations avec l’Afrique. La guerre fut déclenchée en 150 av. J. C. et Carthage fut détruit.
En ces mois tragiques de l’agression concertée des gouvernements européens et nord-américains contre les peuples africains depuis l’année 2010, en ces campagnes de bombardements intensifs des sites édifiés à la sueur de nos fronts après les siècles d’esclavage et de colonisation qui nous avaient ruinés, en ces périodes de guerre médiatique de l’occident pour désinformer la population mondiale sur les actes barbares de pays dits « civilisés » et « démocratiques » perpétrés sur la terre d’Afrique, en ces moments tragiques de tueries massives de nos frères et sœurs commis par les armes sophistiquées de l’occident avec l’appui des nôtres intégrés dans la cinquième colonne des puissances du nord, oui en ces temps où l’intelligentsia européenne et nord-américaine prête sa plume engagée pour justifier l’innommable, la déchéance éthique et morale, il est urgent de vous lancer un appel pour que devant l’histoire, devant les peup les de la terre et devant Dieu, chacun prenne ses responsabilités.
1 - L’agression concertée contre les peuples africains en ce début du 21è siècle : leçons de l’histoire
Sur cette terre d’Allemagne, en votre capitale Berlin, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) regroupant 28 pays avec une population de 893 millions d'habitants a décidé le 14 avril 2011d’agresser de manière concertée et de pilonner par ses bombes sophistiquées le peuple de Libye composé de 6,17 millions d’âmes seulement. Ni le gouvernement, ni le peuple libyen n’ont jamais déclaré la guerre à un pays européen ou nord-américain pour s’attendre à une riposte de Blitzkrieg, une guerre éclair. Ni le gouvernement, ni le peuple de Côte d’Ivoire n’ont jamais déclaré la guerre à un pays européen ou nord-américain pour s’attendre à des massacres collectifs d’hommes et de femmes qui n’aspiraient qu’à la souveraineté sur leur propre territoire. L’Europe alliée aux Etats-Unis d’Amérique a perdu en ces mois-ci la bataille de la promotion du destin commun de l’humanité, l’occident s’est mis à nu en étalant une violence extrême contre l’éthique, la morale et la vérité. L’argent, le profit et l’agression de haut banditisme international sont érigés en valeurs suprêmes pour la gestion de l’humanité, l’intelligentsia et les médias des grosses fortunes emballent ces nouvelles valeurs dans des enveloppes sur lesquelles sont gravés les termes « démocratie », « liberté », « développement ». Trop, c’est trop !
Moi, Prince Bele Bele, Professeur des universités , écrivain qui a cherché le dialogue en vous parlant dans vos langues européennes, je vous dis ceci : trop, c’est trop ! Toutes les bornes ont été dépassées. L’occident nous fait la démonstration au quotidien, depuis l’agression contre l’Irak, qu’il n’est intéressé ni au destin commun de l’humanité, ni au dialogue entre les peuples. Son seul souci s’est dévoilé être la domination absolue sur le monde, domination militaire, domination financière, domination culturelle et domination de la pensée. Nous, qui en Afrique nous sommes battus jour et nuit pour convaincre nos peuples de la nécessité du dialogue avec l’occident, de l’urgence d’un engagement collectif pour le destin commun de l’humanité, nous avons perdu toute crédibilité, nous avons été fragilisés de manière durable par vos agressions concertées qui ne visent qu’à déposséder les autres peuples des biens qui leur ont été légués sur leur propre territoire. Tout ce qui est sur la terre ne devrait qu’appartenir à l’occident euro-nord-américain, un occident qui déterminera alors les miettes à laisser aux autres peuples.
1884-2011 : les bombardements en Côte d’Ivoire, en Libye, peut-être bientôt au Cameroun nous renvoient à la conférence de Berlin convoquée par le Chancelier allemand Otto von Bismarck du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. En l’absence des Africains, les Européens décident de régler la navigation sur le fleuve Congo pour la propension de l’économie de l’Europe en pleine révolution industrielle, avec ses énormes besoins en matières premières et en nouveaux marchés au-delà du continent européen.
Les Européens s’entendent pour ne pas faire la guerre entre eux à cause de la dispute des richesses de l’Afrique. Ils doivent s’entendre autour d’une table de conférence à Berlin, déterminer le partage des zones d’influence respectives sur le sol africain, puis surgir collectivement sur le continent et agresser au même moment les gouvernements et peuples africains qui ignoraient tout de ce plan d’agression concertée. L’intelligentsia euro péenne couvrira ces actes de barbarie en qualifiant plutôt les Africains de « peuples barbares », « peuples ayant vécu en marge de l’histoire », comme prétendait Hegel, « peuples illettrés », « peuples païens », « peuples en attente de la civilisation », « peuples nécessitant la lumière de l’évangile de Jésus-Christ », un fils de l’orient rebaptisé et importé chez nous comme un « Jésus Christ blanc de l’occident ».
La colonisation sera donc justifiée par les médias européens, les livres scolaires et universitaires, les livres religieux, les romans et pièces de théâtre des penseurs et hommes de plumes européens. Rarissimes furent les voix de penseurs européens qui s’insurgèrent contre l’imposture de cette guerre de destruction massive contre les peuples africains rebaptisée « pacification » au 19è et 20è siècle.
2- Ignorance, imposture et manipulation de l’opinion«L’Afrique n’est pas une partie historique du monde. Elle n’a pas de mouvement historique en elle…ce que nous entendons précisément par Afrique est l’esprit ahistorique, l’esprit non développé, encore enveloppé dans des conditions de naturel et qui doit être présenté ici seulement comme au seuil de l’histoire du monde » Le philosophe allemand Friedrich Hegel (1770-1831) avait donc fixé les repères essentiels. Il sera repris 176 ans après sa mort par le Président de la République Française Nicolas Sarkozy le 26 juillet 2007 dans un discours insultant les peuples africains à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar :
« Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.
Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès.
Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme échappe à l'angoisse de l'histoire qui tenaille l'homme moderne mais l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout semble être écrit d'avance.
Jamais l'homme ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin. »
Voilà la conviction d’un président français en ces temps de bombardement en Côte d’Ivoire et en Libye. Nous continuons en Afrique à insister sur le respect de l’univers dont nous ne sommes que des composantes, et du respect de la nature qui nous porte et qui nous permet de vivre. Tout progrès de l’humanité dépend de ce respect-là, contrairement aux idées de progrès du libéralisme capitaliste guerrier qui plonge l’humanité dans une détresse sectaire, arrachant l’essentiel au plus grand nombre, et gavant une toute petite minorité de la planète.
L’écrivain français Victor Hugo, auteur obligatoire au programme des écoles de l’Afrique francophone, donnait lui, le sens de l’action déjà le 18 mai 1879 :
Prince Kum’a Ndumbe III
Professeur d’Université
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