(Extrait d'un site maoiste)
Nous sommes marxistes, léninistes et maoïstes. Dans le langage courant, on ne retient souvent que le dernier (c'est plus court à dire !) et on parle de maoïstes.
En quoi cela consite-t-il exactement ? C'est ce que nous allons tâcher d'expliquer ici. Les "initiés" trouveront peut-être notre exposé insuffisant, ce qu'il est sans doute. Mais notre démarche se veut avant tout pédagogique. Destinée à ceux pour qui toutes ces choses théoriques, sans mauvaise plaisanterie, "c'est du chinois"...
Nous sommes donc marxistes-léninistes-maoïstes, car nous considérons que les apports de Mao Zedong à la théorie révolutionnaire communiste sont extrêmement importants, et en font la troisième et supérieure étape du marxisme, après Marx lui-même, avec Engels, au 19e siècle, et Lénine au début du 20e. Ils sont un saut qualitatif de la théorie, et non un simple apport, développement...
Cela contrairement aux marxistes-léninistes "tout court", pour qui Mao est un "grand communiste" parmi d'autres, comme le Che ou Ho Chi Minh, mais pas au niveau de Lénine ; ou qui le rejettent complètement comme un "déviationniste de gauche" (les "hoxhaïstes", partisans de l'Albanie d'Enver Hoxha).
L'apport politique de Mao Zedong (ou la plus grande partie) est synthétisé en pratique dans la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne (GRCP) et les années qui ont suivi (1966-76). Faisant de la Chine à cette époque, la plus haute expérience révolutionnaire du 20e siècle.
Nous reviendrons un jour sur les aspects pratiques de cette expérience, bien trop importante pour être développée ici.
Ce qu'il faut retenir, c'est que Mao a compris qu'il ne suffisait pas de mettre un Parti communiste au pouvoir et de nationaliser l'économie pour que le tour soit joué.
Il faut révolutionner la société. Car celle-ci est marquée par l'empreinte de l'ordre ancien, ses rapports sociaux, ses conceptions, ses "réflexes" (la Chine sortait du Moyen-Âge en 1949 !)... Et cette empreinte de l'ordre ancien, est la porte ouverte par laquelle s'engouffre la restauration du capitalisme, le révisionnisme. Ce qui s'est produit en URSS, en Chine, au Vietnam...
Il faut donc lutter politiquement, idéologiquement, par l'éducation politique de masse (et l'éducation des cadres par les masses), contre ces conceptions, habitudes et rapports sociaux qui "chaque jour", préparent le terrain à la contre-révolution.
On retrouve un peu cette conception dans "l'Homme Nouveau révolutionnaire" du Che, mais ça restait une conception intellectuelle, idéaliste, et elle n'a pas été appliquée après son départ de Cuba. La révolution cubaine a amélioré le niveau de vie des masses, établi des formes de Pouvoir Populaire (les Assemblées populaires, les CDR), mais n'a pas "révolutionné" la société.
Bien sûr, au regard de la Chine d'aujourd'hui, on peut se dire que la GRCP n'a pas été un succès.
Peut-être, mais il y a tout de même une grande différence avec ce qui s'est passé en URSS. Les restaurateurs du capitalisme en Chine, ont dû réprimer brutalement (et continuent à réprimer) les masses populaires. La restauration s'est faite contre les masses. Ils ont été obligés de s'affirmer comme partisans du capitalisme ("économie sociale de marché").
Alors qu'en URSS, les restaurateurs ont pu avancer sous le masque du socialisme, lors des "perestroïkas" de Khrouchtchev (1955-64) et de Gorbatchev (1985-91), jusqu'à ce que ça ne soit plus (économiquement) possible (1990). Ils ont pu s'appuyer sur les masses populaires, sous le masque de la "libéralisation" du socialisme. Cela n'a pas été possible en Chine.
Voyons maintenant quels sont ces grands apports théoriques politiques de Mao Zedong.
La ligne de masse
"Servir le Peuple", "les masses font l'Histoire", "le camp du peuple est notre camp".
La ligne de masse, c'est affirmer que les masses populaires font l'histoire. C'est en permanence être relié aux masses, être dans les masses "comme un poisson dans l'eau". Le révolutionnaire ne se pose pas en "Guide éclairé" des masses, avec sa "pensée géniale". Ils doit les servir.
Baser toute sa réflexion et toutes ses actions sur un principe de base : servir le peuple, le camp du peuple est notre camp. "Ce que je pense, ce que je fais, est-ce au service du Peuple ?"
Il faut toujours partir des masses, de leurs expériences, de leurs aspirations, de leurs préoccupations.
Il faut ensuite synthétiser tout cela, et l'élever au niveau de la théorie scientifique, commencer à ébaucher des réponses, des solutions stratégiques concrètes également. C'est la "valeur ajoutée" du révolutionnaire (par rapport au simple "travailleur social", "caritatif"...).
Ensuite, il faut revenir aux masses : la théorie, la stratégie élaborée ne se vérifie que dans la pratique.
Pratique-théorie-pratique : telle est la base de l'activité révolutionnaire maoïste.
Il faut rejeter absolument les pratiques petites-bourgeoises élitistes, aristocratiques, "j'ai tout compris", "je détiens la Vérité", les gens sont des boeufs (ou des beaufs) qui n'ont rien compris, à "éduquer politiquement"...
Il faut rejeter l'activité élitiste purement théorique : "j'ai tout compris" parce que je suis capable de citer Marx, Lénine ou Mao (et d'autres encore) par coeur : rejeter la culture du livre.
Les aspirations des masses populaires ne sont pas toujours (même rarement) claires. Elles s'expriment parfois (même souvent) de manière erronée : réformiste, voire réactionnaire, religieuse etc.
Elles sont marquées par la domination culturelle de la bourgeoisie, en l'absence, faute de travail des révolutionnaires, de conscience politique de classe du peuple lambda.
Mais elles contiennent toujours une part de vérité, elles posent toujours de VRAIES questions, des problématiques réelles qu'il faut savoir identifier.
Il faut dégager ces "impuretés", pour extraire les problématiques justes, et les éléments de réponse justes apportées par les masses.
Le Peuple n'a pas la "vérité absolue", qui "sort de sa bouche" (un tel raisonnement conduit au populisme), car il est victime de la culture (ou de l'inculture !) que lui impose la domination bourgeoise.
Mais il voit toujours juste au fond - il suffit de creuser !
UN individu peut être "perdu", irrécupérable, rongé par la culture réactionnaire dominante, mais jamais 10.000 individus en même temps... Si l'on "creuse" avec le plus grand nombre possible, les idées justes finissent toujours par sortir !
En résumé, considérer que "le peuple a toujours raison" (vox populi vox dei) alors qu'il subit la domination culturelle et des valeurs de la bourgeoisie, la "tradition" réactionnaire, conduit au populisme ; mépriser le peuple, considérer qu'il ne comprend rien et qu'il faut lui apporter la "lumière", conduit à l'élitisme.
L'un comme l'autre conduit à la réaction, voire au fascisme.
Le camp réactionnaire est rempli de gens partis "à la conquête" des larges masses avec une ou l'autre de ces conceptions. Bien sûr, il est difficile de combattre l'une sans tomber dans l'autre : c'est justement ce qui fait les grands révolutionnaires que d'y parvenir !
En explosant dans les années 70, face aux difficultés du réel, le mouvement maoïste (très petit-bourgeois) est tombé soit dans l'un soit dans l'autre, presque sans exception...
La ligne de masse s'exprime et s'applique dans deux autres grandes théories du maoïsme : la lutte de lignes au sein du Parti, et la continuation de la lutte des classes sous le socialisme.
La lutte de lignes : Mao ne considère pas le Parti comme un "bloc" monolithique, sans contradictions internes, où le seul problème serait des "traîtres", des "agents infiltrés" de l'ennemi... Considérer cela, pour Mao, c'est aller droit à l'échec, à la défaite de la ligne révolutionnaire, à la transformation du Parti révolutionnaire en son contraire : un parti réactionnaire.
Selon la théorie maoïste, l'influence des différentes classes de la société s'exprime à l'intérieur du Parti (indépendamment de l'origine de classe d'un tel ou un tel !) avant la révolution, et même après la révolution, lorsque les classes exploiteuses ont été déchues de leur Pouvoir, lorsque la petite-bourgeoisie et la paysannerie ont en grande partie rejoint le prolétariat : en effet, leur empreinte de classe, l'empreinte idéologique de leurs conceptions et de leurs valeurs persiste dans la société et pénètre le Parti (qui n'est pas "en dehors" de la société).
Ce n'est pas un problème de "traîtres" et "d'agents infiltrés" : c'est absolument naturel, dialectique, matérialiste !
(Ce n'est pas, non plus, un "droit de tendance" trotskiste... On ne considère pas que les lignes "ont le droit" d'exister, mais qu'elles existent de fait, et que la ligne révolutionnaire doit combattre les autres lignes.)
Indépendamment, on l'a dit, de l'origine de classe individuelle (Mao était d'origine plutôt petite-bourgeoise, Lénine aussi, alors que Khrouchtchev et Brejnev étaient de milieu ouvrier !), chaque ligne qui s'exprime dans le Parti révèle une influence de classe.
La ligne de droite (opportuniste, réformiste, conciliatrice) représente clairement l'empreinte de la culture et des conceptions bourgeoises.
Le "centre" représente l'empreinte de classe de la petite-bourgeoisie, ou des professions intellectuelles.
Les "gauchistes" représentent les conceptions (et souvent, aussi, les individus) de la petite-bourgeoisie déclassée, souvent intellectuelle, précarisée et radicalisée politiquement, mais qui garde les traits de la pensée petite-bourgeoise : élitisme, idéalisme "puriste", intellectualisme (culture du livre), individualisme, irresponsabilité (tendance à l'aventurisme). Un grand "radicalisme", une volonté brûlante d'en "découdre", mais au fond une aspiration petite-bourgeoise à "retrouver son importance" au dessus des masses, voire à les "guider", "être un leader", un "grand révolutionnaire". Le gauchisme est connu pour produire les plus spectaculaires retournement réactionnaires...
Enfin, il y a la ligne de "gauche" : la ligne rouge, révolutionnaire, prolétarienne. La seule qui soit l'expression des conceptions du prolétariat.
Car c'est bien en terme de conceptions de classe qu'il faut raisonner, pas en terme de "droite" ou de "gauche". Les gauchistes ne sont pas "trop à gauche", "pas assez raisonnables"... Ils sont l'expression de conceptions non prolétariennes, petites-bourgeoises : ils sont à droite !
Pour assurer la victoire de la révolution, non seulement avant mais après (pendant des décennies !), il faut lutter dans le Parti (et dans la société !) pour imposer la ligne révolutionnaire prolétarienne.
Cette lutte consiste, en permanence, à renforcer la gauche, gagner le centre, et isoler la droite (et les gauchistes).
(...) voir suite 2
Nous sommes marxistes, léninistes et maoïstes. Dans le langage courant, on ne retient souvent que le dernier (c'est plus court à dire !) et on parle de maoïstes.
En quoi cela consite-t-il exactement ? C'est ce que nous allons tâcher d'expliquer ici. Les "initiés" trouveront peut-être notre exposé insuffisant, ce qu'il est sans doute. Mais notre démarche se veut avant tout pédagogique. Destinée à ceux pour qui toutes ces choses théoriques, sans mauvaise plaisanterie, "c'est du chinois"...
Nous sommes donc marxistes-léninistes-maoïstes, car nous considérons que les apports de Mao Zedong à la théorie révolutionnaire communiste sont extrêmement importants, et en font la troisième et supérieure étape du marxisme, après Marx lui-même, avec Engels, au 19e siècle, et Lénine au début du 20e. Ils sont un saut qualitatif de la théorie, et non un simple apport, développement...
Cela contrairement aux marxistes-léninistes "tout court", pour qui Mao est un "grand communiste" parmi d'autres, comme le Che ou Ho Chi Minh, mais pas au niveau de Lénine ; ou qui le rejettent complètement comme un "déviationniste de gauche" (les "hoxhaïstes", partisans de l'Albanie d'Enver Hoxha).
L'apport politique de Mao Zedong (ou la plus grande partie) est synthétisé en pratique dans la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne (GRCP) et les années qui ont suivi (1966-76). Faisant de la Chine à cette époque, la plus haute expérience révolutionnaire du 20e siècle.
Nous reviendrons un jour sur les aspects pratiques de cette expérience, bien trop importante pour être développée ici.
Ce qu'il faut retenir, c'est que Mao a compris qu'il ne suffisait pas de mettre un Parti communiste au pouvoir et de nationaliser l'économie pour que le tour soit joué.
Il faut révolutionner la société. Car celle-ci est marquée par l'empreinte de l'ordre ancien, ses rapports sociaux, ses conceptions, ses "réflexes" (la Chine sortait du Moyen-Âge en 1949 !)... Et cette empreinte de l'ordre ancien, est la porte ouverte par laquelle s'engouffre la restauration du capitalisme, le révisionnisme. Ce qui s'est produit en URSS, en Chine, au Vietnam...
Il faut donc lutter politiquement, idéologiquement, par l'éducation politique de masse (et l'éducation des cadres par les masses), contre ces conceptions, habitudes et rapports sociaux qui "chaque jour", préparent le terrain à la contre-révolution.
On retrouve un peu cette conception dans "l'Homme Nouveau révolutionnaire" du Che, mais ça restait une conception intellectuelle, idéaliste, et elle n'a pas été appliquée après son départ de Cuba. La révolution cubaine a amélioré le niveau de vie des masses, établi des formes de Pouvoir Populaire (les Assemblées populaires, les CDR), mais n'a pas "révolutionné" la société.
Bien sûr, au regard de la Chine d'aujourd'hui, on peut se dire que la GRCP n'a pas été un succès.
Peut-être, mais il y a tout de même une grande différence avec ce qui s'est passé en URSS. Les restaurateurs du capitalisme en Chine, ont dû réprimer brutalement (et continuent à réprimer) les masses populaires. La restauration s'est faite contre les masses. Ils ont été obligés de s'affirmer comme partisans du capitalisme ("économie sociale de marché").
Alors qu'en URSS, les restaurateurs ont pu avancer sous le masque du socialisme, lors des "perestroïkas" de Khrouchtchev (1955-64) et de Gorbatchev (1985-91), jusqu'à ce que ça ne soit plus (économiquement) possible (1990). Ils ont pu s'appuyer sur les masses populaires, sous le masque de la "libéralisation" du socialisme. Cela n'a pas été possible en Chine.
Voyons maintenant quels sont ces grands apports théoriques politiques de Mao Zedong.
La ligne de masse
"Servir le Peuple", "les masses font l'Histoire", "le camp du peuple est notre camp".
La ligne de masse, c'est affirmer que les masses populaires font l'histoire. C'est en permanence être relié aux masses, être dans les masses "comme un poisson dans l'eau". Le révolutionnaire ne se pose pas en "Guide éclairé" des masses, avec sa "pensée géniale". Ils doit les servir.
Baser toute sa réflexion et toutes ses actions sur un principe de base : servir le peuple, le camp du peuple est notre camp. "Ce que je pense, ce que je fais, est-ce au service du Peuple ?"
Il faut toujours partir des masses, de leurs expériences, de leurs aspirations, de leurs préoccupations.
Il faut ensuite synthétiser tout cela, et l'élever au niveau de la théorie scientifique, commencer à ébaucher des réponses, des solutions stratégiques concrètes également. C'est la "valeur ajoutée" du révolutionnaire (par rapport au simple "travailleur social", "caritatif"...).
Ensuite, il faut revenir aux masses : la théorie, la stratégie élaborée ne se vérifie que dans la pratique.
Pratique-théorie-pratique : telle est la base de l'activité révolutionnaire maoïste.
Il faut rejeter absolument les pratiques petites-bourgeoises élitistes, aristocratiques, "j'ai tout compris", "je détiens la Vérité", les gens sont des boeufs (ou des beaufs) qui n'ont rien compris, à "éduquer politiquement"...
Il faut rejeter l'activité élitiste purement théorique : "j'ai tout compris" parce que je suis capable de citer Marx, Lénine ou Mao (et d'autres encore) par coeur : rejeter la culture du livre.
Les aspirations des masses populaires ne sont pas toujours (même rarement) claires. Elles s'expriment parfois (même souvent) de manière erronée : réformiste, voire réactionnaire, religieuse etc.
Elles sont marquées par la domination culturelle de la bourgeoisie, en l'absence, faute de travail des révolutionnaires, de conscience politique de classe du peuple lambda.
Mais elles contiennent toujours une part de vérité, elles posent toujours de VRAIES questions, des problématiques réelles qu'il faut savoir identifier.
Il faut dégager ces "impuretés", pour extraire les problématiques justes, et les éléments de réponse justes apportées par les masses.
Le Peuple n'a pas la "vérité absolue", qui "sort de sa bouche" (un tel raisonnement conduit au populisme), car il est victime de la culture (ou de l'inculture !) que lui impose la domination bourgeoise.
Mais il voit toujours juste au fond - il suffit de creuser !
UN individu peut être "perdu", irrécupérable, rongé par la culture réactionnaire dominante, mais jamais 10.000 individus en même temps... Si l'on "creuse" avec le plus grand nombre possible, les idées justes finissent toujours par sortir !
En résumé, considérer que "le peuple a toujours raison" (vox populi vox dei) alors qu'il subit la domination culturelle et des valeurs de la bourgeoisie, la "tradition" réactionnaire, conduit au populisme ; mépriser le peuple, considérer qu'il ne comprend rien et qu'il faut lui apporter la "lumière", conduit à l'élitisme.
L'un comme l'autre conduit à la réaction, voire au fascisme.
Le camp réactionnaire est rempli de gens partis "à la conquête" des larges masses avec une ou l'autre de ces conceptions. Bien sûr, il est difficile de combattre l'une sans tomber dans l'autre : c'est justement ce qui fait les grands révolutionnaires que d'y parvenir !
En explosant dans les années 70, face aux difficultés du réel, le mouvement maoïste (très petit-bourgeois) est tombé soit dans l'un soit dans l'autre, presque sans exception...
La ligne de masse s'exprime et s'applique dans deux autres grandes théories du maoïsme : la lutte de lignes au sein du Parti, et la continuation de la lutte des classes sous le socialisme.
La lutte de lignes : Mao ne considère pas le Parti comme un "bloc" monolithique, sans contradictions internes, où le seul problème serait des "traîtres", des "agents infiltrés" de l'ennemi... Considérer cela, pour Mao, c'est aller droit à l'échec, à la défaite de la ligne révolutionnaire, à la transformation du Parti révolutionnaire en son contraire : un parti réactionnaire.
Selon la théorie maoïste, l'influence des différentes classes de la société s'exprime à l'intérieur du Parti (indépendamment de l'origine de classe d'un tel ou un tel !) avant la révolution, et même après la révolution, lorsque les classes exploiteuses ont été déchues de leur Pouvoir, lorsque la petite-bourgeoisie et la paysannerie ont en grande partie rejoint le prolétariat : en effet, leur empreinte de classe, l'empreinte idéologique de leurs conceptions et de leurs valeurs persiste dans la société et pénètre le Parti (qui n'est pas "en dehors" de la société).
Ce n'est pas un problème de "traîtres" et "d'agents infiltrés" : c'est absolument naturel, dialectique, matérialiste !
(Ce n'est pas, non plus, un "droit de tendance" trotskiste... On ne considère pas que les lignes "ont le droit" d'exister, mais qu'elles existent de fait, et que la ligne révolutionnaire doit combattre les autres lignes.)
Indépendamment, on l'a dit, de l'origine de classe individuelle (Mao était d'origine plutôt petite-bourgeoise, Lénine aussi, alors que Khrouchtchev et Brejnev étaient de milieu ouvrier !), chaque ligne qui s'exprime dans le Parti révèle une influence de classe.
La ligne de droite (opportuniste, réformiste, conciliatrice) représente clairement l'empreinte de la culture et des conceptions bourgeoises.
Le "centre" représente l'empreinte de classe de la petite-bourgeoisie, ou des professions intellectuelles.
Les "gauchistes" représentent les conceptions (et souvent, aussi, les individus) de la petite-bourgeoisie déclassée, souvent intellectuelle, précarisée et radicalisée politiquement, mais qui garde les traits de la pensée petite-bourgeoise : élitisme, idéalisme "puriste", intellectualisme (culture du livre), individualisme, irresponsabilité (tendance à l'aventurisme). Un grand "radicalisme", une volonté brûlante d'en "découdre", mais au fond une aspiration petite-bourgeoise à "retrouver son importance" au dessus des masses, voire à les "guider", "être un leader", un "grand révolutionnaire". Le gauchisme est connu pour produire les plus spectaculaires retournement réactionnaires...
Enfin, il y a la ligne de "gauche" : la ligne rouge, révolutionnaire, prolétarienne. La seule qui soit l'expression des conceptions du prolétariat.
Car c'est bien en terme de conceptions de classe qu'il faut raisonner, pas en terme de "droite" ou de "gauche". Les gauchistes ne sont pas "trop à gauche", "pas assez raisonnables"... Ils sont l'expression de conceptions non prolétariennes, petites-bourgeoises : ils sont à droite !
Pour assurer la victoire de la révolution, non seulement avant mais après (pendant des décennies !), il faut lutter dans le Parti (et dans la société !) pour imposer la ligne révolutionnaire prolétarienne.
Cette lutte consiste, en permanence, à renforcer la gauche, gagner le centre, et isoler la droite (et les gauchistes).
(...) voir suite 2
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