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Bahreïn : des professionnels de la santé déclarés coupables par un tribunal militaire

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  • Bahreïn : des professionnels de la santé déclarés coupables par un tribunal militaire

    Les médecins ont soigné des manifestants blessés alors qu'ils participaient aux manifestations
    [29/09/2011]


    Un tribunal militaire de Manama a déclaré jeudi 29 septembre une équipe de médecins et de professionnels de la santé coupables d’avoir tenté de renverser le gouvernement lors des manifestations qui ont eu lieu cette année – une véritable parodie de justice.

    Lors d’une audience de sept minutes, le président du Tribunal de première instance pour la sûreté nationale, administré par l’armée, a lu les noms des 20 accusés, annoncé leur culpabilité et prononcé des condamnations à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 15 ans.

    Les autorités bahreïnites accusent ces 20 personnes d’avoir fait du complexe médical de Salmaniya, à Manama, où ils travaillaient, le « centre de contrôle » des manifestations appelant à des réformes qui se sont déroulées tout près, au rond-point du GCC (anciennement rond-point de la Perle), aux mois de février et mars. Les accusés ont nié les charges retenues contre eux, notamment incitation à la haine envers le régime, occupation de l’hôpital par la force, vol de médicaments et stockage d’armes dans l’enceinte de l’hôpital.

    « Il s’agit véritablement d’accusations grotesques mettant en cause des civils qui s’efforçaient de sauver des vies dans des circonstances extrêmement difficiles, a estimé Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    Manifestement, si ces professionnels de la santé ont été pris pour cibles, c’est parce qu’ils ont dénoncé la répression gouvernementale visant les manifestants dans des interviews accordées à des médias internationaux.

    « Nous avons fait valoir à maintes reprises que les autorités de Bahreïn n'auraient jamais dû recourir à des tribunaux militaires pour juger des civils, notamment des médecins, des enseignants et des défenseurs des droits humains. »

    Plusieurs avocats des professionnels de santé, ainsi que des observateurs envoyés par des ambassades étrangères et des ONG bahreïnites de défense des droits humains, ont assisté à l’audience. Les accusés, qui avaient été remis en liberté sous caution, et leurs familles n’étaient pas présents lorsque le jugement a été rendu.

    L’un de leurs avocats a déclaré que le groupe ferait appel de cette décision dimanche 2 octobre devant la Haute cour d’appel, qui relève du système judiciaire civil.

    Une avalanche de procès devant la juridiction militaire

    Cette semaine, d’autres tribunaux militaires à Bahreïn ont rendu des verdicts de culpabilité et prononcé des peines d’emprisonnement – y compris des peines de détention à perpétuité – contre des défenseurs des droits humains et des enseignants, pour des inculpations liées aux manifestations qui ont secoué le pays en février et mars.

    Quinze personnalités de l’opposition qui avaient pris la tête des manifestations de février et mars ont été condamnées le 22 juin à de très lourdes peines de prison, dont sept condamnations à la réclusion à perpétuité, sur la base d’accusations floues liées au terrorisme. Leur procès devant le Tribunal de première instance pour la sûreté nationale, une juridiction militaire, n’a pas respecté les règles d’équité. Amnesty International a délégué un observateur au procès en appel, devant la Cour d’appel pour la sûreté nationale, le 6 septembre. Le 28 septembre, lors d’une procédure d’appel marquée par les irrégularités, le tribunal militaire de Bahreïn a confirmé la condamnation de sept des accusés à la réclusion à perpétuité et celle de 14 autres à des peines plus courtes.

    Dimanche 25 septembre, un autre tribunal militaire a condamné l'ancien président et l'ancienne vice-présidente de l'Association des enseignants de Bahreïn à 10 et trois ans de prison respectivement, après les avoir déclarés coupables d'infractions en rapport avec les manifestations, accusations qu'ils réfutent.

    « Le gouvernement en place veut adresser un message ferme à la population : il sanctionnera sévèrement toute personne considérée comme prônant des réformes politiques », a conclu Philip Luther.

    AMNESTY INTERNATIONAL
    All we are saying is give peace a chance. John Lennon.
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