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«L'Algérie communique mieux que le Maroc»
Par Mohamed TOUATI - Samedi 01 Octobre 2011 -
C'est ce qu'a confié le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, à l'ambassadeur des Etats-Unis à Rabat d'après un câble diplomatique révélé par WikiLeaks.
L'aveu est de taille. Il expliquerait, en effet, la toute récente féroce campagne de diabolisation menée sans relâche par certains médias marocains contre l'Algérie et le Front Polisario.
«L'Algérie et le Front Polisario communiquent mieux que le gouvernement marocain», a reconnu le chef de la diplomatie du Royaume chérifien lors d'une discussion qu'il avait eue avec l'ambassadeur américain au Maroc. C'est ce que révèle un câble diplomatique daté du 17 août 2009 divulgué par le site Web WikiLeaks.
En outre, la position du pouvoir marocain qui a toujours qualifié le conflit du Sahara occidental de «conflit artificiel» a été battue en brèche par la synthèse faite à ce sujet par le chargé d'affaires américain. «Depuis que le roi Hassan II a lancé la marche verte en 1975, la question du Sahara occidental a été étroitement liée à la stabilité du trône et du Maroc lui-même.
Hassan II, deux fois victime de coups d'État et en guerre pendant des années avec la gauche, s'est servi du Sahara occidental pour aiguillonner le nationalisme et installer son armée loin dans le désert.
Plus récemment, cependant, ce lien s'est estompé», souligne dans ses conclusions Robert P. Jackson dans le câble répercuté et traduit par le magazine Jeune Afrique. Dans ses conclusions, le diplomate US note cependant une nette différence avec son héritier.
«Le roi Mohammed VI est plus en sécurité, se maintenant au pouvoir... sans apparemment être confronté à aucune menace intérieure majeure. Il a cependant pris récemment quelque distance sur la question (du Sahara occidental) et ne s'est pas rendu sur le territoire depuis trois ans, un contraste saisissant avec ses déplacements incessants dans tout le Royaume.»
Dire que le souverain marocain a pris ses distances avec le conflit sahraoui est certainement faux. Il serait plus juste de signaler ses appels du pied pour une normalisation des relations entre Alger et Rabat. Selon WikiLeaks, la question du Sahara occidental serait devenue le sujet privilégié entre Rabat et Washington depuis que des accords de libre-échange ont été établis entre les deux pays.
Le Maroc craindrait que les USA ne basculent en faveur des Algériens. Du coup, ils mettent dans la balance les intérêts américains au Maroc.
«Les États-Unis seraient mal avisés d'abandonner leurs vrais amis au profit du pétrole (algérien Ndlr)», aurait déclaré, sur un ton «menaçant», le chef de la diplomatie marocaine à l'ambassadeur américain.
Une forme de chantage à peine voilé que confirment d'autres propos attribués cette fois-ci au ministre marocain de l'Intérieur. «Les autorités ne resteront pas les bras croisés quand des drapeaux de la Rasd seront déployés, ou quand les drapeaux marocains seront brûlés...», a averti Chafik Benmoussa.
Des déclarations confirmées tout récemment par le siège subi par Dakhla, ville occupée du Sahara occidental, de la part de l'armée marocaine après que des émeutes aient fait sept morts à la fin d'une rencontre de football qui a opposé le club local du Mouloudia de Dakhla au Chabab Mohammadia, une équipe des faubourgs de Casablanca. Ce qui s'appelle joindre le geste à la parole.
Par Mohamed TOUATI - Samedi 01 Octobre 2011 -
C'est ce qu'a confié le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, à l'ambassadeur des Etats-Unis à Rabat d'après un câble diplomatique révélé par WikiLeaks.
L'aveu est de taille. Il expliquerait, en effet, la toute récente féroce campagne de diabolisation menée sans relâche par certains médias marocains contre l'Algérie et le Front Polisario.
«L'Algérie et le Front Polisario communiquent mieux que le gouvernement marocain», a reconnu le chef de la diplomatie du Royaume chérifien lors d'une discussion qu'il avait eue avec l'ambassadeur américain au Maroc. C'est ce que révèle un câble diplomatique daté du 17 août 2009 divulgué par le site Web WikiLeaks.
En outre, la position du pouvoir marocain qui a toujours qualifié le conflit du Sahara occidental de «conflit artificiel» a été battue en brèche par la synthèse faite à ce sujet par le chargé d'affaires américain. «Depuis que le roi Hassan II a lancé la marche verte en 1975, la question du Sahara occidental a été étroitement liée à la stabilité du trône et du Maroc lui-même.
Hassan II, deux fois victime de coups d'État et en guerre pendant des années avec la gauche, s'est servi du Sahara occidental pour aiguillonner le nationalisme et installer son armée loin dans le désert.
Plus récemment, cependant, ce lien s'est estompé», souligne dans ses conclusions Robert P. Jackson dans le câble répercuté et traduit par le magazine Jeune Afrique. Dans ses conclusions, le diplomate US note cependant une nette différence avec son héritier.
«Le roi Mohammed VI est plus en sécurité, se maintenant au pouvoir... sans apparemment être confronté à aucune menace intérieure majeure. Il a cependant pris récemment quelque distance sur la question (du Sahara occidental) et ne s'est pas rendu sur le territoire depuis trois ans, un contraste saisissant avec ses déplacements incessants dans tout le Royaume.»
Dire que le souverain marocain a pris ses distances avec le conflit sahraoui est certainement faux. Il serait plus juste de signaler ses appels du pied pour une normalisation des relations entre Alger et Rabat. Selon WikiLeaks, la question du Sahara occidental serait devenue le sujet privilégié entre Rabat et Washington depuis que des accords de libre-échange ont été établis entre les deux pays.
Le Maroc craindrait que les USA ne basculent en faveur des Algériens. Du coup, ils mettent dans la balance les intérêts américains au Maroc.
«Les États-Unis seraient mal avisés d'abandonner leurs vrais amis au profit du pétrole (algérien Ndlr)», aurait déclaré, sur un ton «menaçant», le chef de la diplomatie marocaine à l'ambassadeur américain.
Une forme de chantage à peine voilé que confirment d'autres propos attribués cette fois-ci au ministre marocain de l'Intérieur. «Les autorités ne resteront pas les bras croisés quand des drapeaux de la Rasd seront déployés, ou quand les drapeaux marocains seront brûlés...», a averti Chafik Benmoussa.
Des déclarations confirmées tout récemment par le siège subi par Dakhla, ville occupée du Sahara occidental, de la part de l'armée marocaine après que des émeutes aient fait sept morts à la fin d'une rencontre de football qui a opposé le club local du Mouloudia de Dakhla au Chabab Mohammadia, une équipe des faubourgs de Casablanca. Ce qui s'appelle joindre le geste à la parole.
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