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Mahmoud Jibril, victime du recentrage qui s’effectue au sein du CNT?

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  • Mahmoud Jibril, victime du recentrage qui s’effectue au sein du CNT?

    Libye, Les divergences entre militaires et civilssemblent avoir cédé la place à un autre genre de conflit interne au sein du Conseil national de transition libyen.
    Les tensions sont plutôt intenses, depuis quelques semaines, entre islamistes et libéraux. Libéraux ou bien laïcs? Peut-être les deux.

    En réalité, c'est en la personne du numéro deux du CNT, qui est aussi le président de l'Exécutif, que réside le problème. Effectivement, Mahmoud Jibril est rejeté par les islamistes. Il est accusé par ces derniers de jeter les bases d'un Etat totalitaire. Il est aussi, très souvent accusé par ces derniers de multiplier les déplacements à l'étranger au détriment du travail de terrain.

    Après une campagne menée depuis plusieurs semaines par les islamistes contre M.Jibril, qui fait office de Premier ministre, ce dernier a créé la surprise jeudi soir en déclarant qu'il prévoyait de se retirer et de ne pas se présenter aux élections prévues en 2012. Mais le départ annoncé de M.Jibril ne devrait pas intervenir dans l'immédiat.

    Aussi, le CNT a renoncé mardi à former un gouvernement de transition avant que tout le pays ne soit libéré, à la suite de plusieurs réunions qui n'ont pas permis de surmonter les désaccords.

    Or, les forces fidèles à Mouamar El Gueddafi opposent toujours une résistance farouche dans quelques bastions.

    La démission du plus libéral des représentants du CNT laisse le champ grand ouvert, ou plutôt, l'exclusivité de la gouvernance de la future Libye entre les mains des islamistes. Faut-il s'attendre à l'instauration d'un Etat islamiste libyen? Les urnes en décideront (?), n'empêche que, ce scénario serait catastrophique pour la région qui souffre déjà d'une présence de groupuscules terroristes très actifs.

    Ceci dit, les différentes déclarations de part et d'autres se veulent toutefois rassurantes. Toujours est-il que rien n'est sûr dans ce genre de situation. Le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil, n'a d'ailleurs cessé de répéter que même si l'Islam devait être la principale source de la législation en Libye, le pays n'accepterait aucun extrémisme. Les islamistes, qui bénéficient d'un soutien grandissant en Libye depuis le début de la révolte populaire contre Mouamar El Gueddafi en février, se présentent sous un visage modéré et se disent prêts à partager le pouvoir dans le cadre d'un Etat démocratique.

    La question qui semble devoir être posée est de savoir jusqu'où les islamistes libyens seront prêts à aller dans la construction d'une Libye «démocratique».
    «Les islamistes veulent s'implanter dans l'arène politique» et accueillent «des modérés parmi eux, surtout issus des Frères musulmans, une force qu'on ne peut pas ignorer», a expliqué Bachir Zoubiyah, un auteur de tendance libérale, assurant que les Libyens «n'accepteront pas l'épouvantail radical islamiste». Pour revenir à la guéguerre lancée par les islamistes à l'encontre de M.Jibril, un haut responsable du CNT a jugé, sous couvert de l'anonymat, que le problème n'était «pas entre laïcs et islamistes», estimant que M.Jibril cherchait à «présenter les choses comme cela aux yeux du monde». «La bataille se joue entre ceux qui sont nationalistes et les autres. Les premiers n'ont pas d'agenda personnel mais veulent participer à la libération du pays, les autres ne s'y sont ralliés que pour leurs intérêts personnels.
    M.Jibril se situe dans la deuxième catégorie», a-t-il ajouté. De son côté, Cheikh Ali Sallabi, l'un des responsables islamistes libyens, qui a le soutien du Qatar et qui a financé et armé une bonne partie des combattants anti-El Gueddafi, a récemment vivement attaqué M.Jibril, l'accusant de jeter les bases d'un Etat totalitaire. Cette attaque ne semblait toutefois pas être motivée par l'idéologie de M.Jibril mais par sa gestion des affaires publiques. Cheikh Sallabi a ainsi reproché à M.Jibril d'avoir placé Ali Tarhouni en charge du Pétrole, aux dépens de cadres ayant de l'expérience pour gérer «ce gagne-pain des Libyens».

    «Les dissensions entre les islamistes et Jibril n'ont pas encore atteint le stade du conflit», a cependant nuancé Bachir Zoubiyah. Content de la tournure que prennent les choses, Ouahid Berchan, un proche des islamistes à la tête du Conseil régional de Gharyane, a estimé que «les islamistes ont réussi à éloigner Jibril, c'est maintenant au CNT de diriger la suite des opérations en formant un gouvernement qui représente vraiment toute la Libye»..

    L'Expression
    Faute de grives , nous mangeons des Merles
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